10 étapes pour transformer la colère en relation positive avec la Communication Non Violente

colère communication non violente


Dans le livre “Qu’est-ce qui vous met en colère”, les auteurs proposent 10 étapes pour se relier à ce que la colère offre d’enrichissant pour notre vie.

Ces 10 étapes s’inspirent de la Communication NonViolente (CNV) et servent à recentrer notre attention sur les besoins et les émotions en situation de colère afin de trouver des issues satisfaisantes pour toutes les parties concernées.

 

1. Imaginer la colère comme un témoin lumineux sur notre tableau de bord

La colère peut se révéler un extraordinaire “détonateur” de conscience, qui nous aidera à comprendre quels sont nos besoins et nos valeurs. – Shari Klein et Neill Gibson

Shari Klein et Neill Gibson proposent de se souvenir que nous pouvons rendre notre vie plus belle, de même que celle des autres, si nous acceptons de nous focaliser sur nos besoins et ceux des autres en renonçant à l’idée que l’autre a tort ou est un ennemi.

 

2.  Clarifier ce qui s’est passé

A cette étape, soyons comme des enquêteurs.

Il s’agit ici de clarifier ce à quoi nous et l’autre partie réagissons en formulant une observation objective des faits et en relatant ce qui s’est passé comme si nous étions une caméra.

Qu’est-ce qu’une caméra vidéo aurait enregistré ?

Est-ce qu’il y a de l’interprétation ou de l’évaluation dans ce que je relate ?

 

3. Assumer ce qui nous appartient

Nos émotions sont là pour nous indiquer clairement et rapidement si nos besoins sont satisfaits ou non.

Nous pouvons utiliser notre colère pour nous rappeler de nous arrêter, de regarder sous le capot et dans notre coeur pour trouver ce que réclame notre attention.

Shari Klein et Neill Gibson écrivent que nous n’éprouvons jamais aucun sentiment “à cause” des actes des autres. Les émotions sont ds signaux qui nous appartiennent et sont des réactions face à des besoins non satisfaits.

Quand nos sentiments ont rempli leur rôle – lorsque notre attention est entièrement concentrée sur nos besoins et nos valeurs -, la colère disparait. Il ne s’agit pas de réprimer nos sentiments, ni de “nous calmer”. Les émotions que nous ressentons lorsque nous sommes en contact avec nos besoins peuvent être intenses et très douloureuses (peur, douleur, déception, tristesse…), mais ce sont des émotions différentes de la colère.

 

4. Identifier les reproches qui nous trottent dans la tête et clarifier ce que nous ressentons

Lorsque nous prenons conscience que nous sommes dans le reproche, nous pouvons commencer à explorer nos sentiments et à les utiliser pour clarifier lesquels de nos besoins sont insatisfaits.

Par exemple, si notre reproche est “Elle n’arrête pas de m’insulter”, quelle émotion ou sensation physique ressentons-nous ? Nous sentons-nous tendus, effrayés, tristes, anxieux ou désorientés ?

Identifier nos émotions et séparer nos propres émotions des jugements que nous portons sur les autres n’est pas si facile que ça !

Dans notre société, nous avons été conditionnés à mélanger nos évaluations et nos sentiments, et c’est de cette confusion que naissent à la base les reproches.

 

5. Identifier nos besoins

Dans le contexte de la Communication Non Violente, le mot besoins recouvrent les besoins humains fondamentaux. A quoi accordons-nous de la valeur ?

Lorsque nous identifions notre besoin, nous regagnons le pouvoir d’agir pour le satisfaire. Une fois que nous avons nommé notre besoin, prenons le temps de bien intégrer à quel point il est important pour nous, combien nous aspirons à le combler, et comme la vie est plus belle quand il est satisfait.

Voici une liste des besoins humains fondamentaux que nous partageons tous :

besoins cnv

 

6. “Je veux” plutôt que “je ne veux pas”

Nous aurons plus de chance de satisfaire nos besoins si nous formulons une demande positive. Nous gagnerons à concentrer notre attention sur ce que nous voulons plutôt que sur ce que nous ne voulons pas.

Par exemple : “Seriez-vous d’accord pour m’appeler 30 minutes avant la réunion pour que je sache que vous serez à l’heure et aussi de protéger les documents en les glissant dans des pochettes dès qu’ils auront été photocopiés ?”

 

7. Penser à une demande d’action claire et positive

A cette étape, il s’agit d’imaginer que l’autre personne fasse ou dise maintenant quelque chose qui serait susceptible de satisfaire nos besoins. Pour rester en lien, la demande d’action doit être réalisable dans le présent ou dans une période précise convenue maintenant. Elle doit également être claire, précise, exprimée en termes d’actions réalisables pas à pas (“je te demande d’être plus aimable” est trop vague : qu’attendons-nous vraiment ? par quels gestes ou quelles paroles se traduisent pour nous le fait d’être aimable ?)

Cette demande pourrait commencer par : “Serais-tu d’accord pour… ?”

 

8. Nommer les émotions et les besoins de l’autre

Comme les pièces de monnaie, toute situation a au moins deux faces. Si nous voulons réellement satisfaire nos propres besoins de manière solide, il est important de nous assurer que les besoins de l’autre sont aussi satisfaits. Cette étape consiste à démontrer que nous comprenons que nos besoins se seront jamais entièrement satisfaits si quelqu’un d’autre doit en pâtir.

Nous pouvons essayer de traduire les actes et paroles des autres en termes reflétant le souhait réel de l’autre personne. Il ne s’agit pas forcément de tomber juste mais d’imaginer ce que la personne en face désire.

Peut-être éprouve-t-telle un besoin d’ordre, de beauté, d’amour, de considération quand elle nous adresse un reproche ? A quoi dit-elle oui quand elle me dit non ?

Nous sommes en train de remplacer l’image ennemie que nous projetons sur l’autre par une image belle et tendre – l’image d’un être humain qui a des besoins et qui cherche à se rendre la vie plus belle en satisfaisant ceux-ci.

 

9. Décider des besoins de qui nous allons parler en premier lieu

Shari Klein et Neill Gibson nous proposent de nous poser ces questions :

Voulons-nous exprimer nos sentiments et solliciter la compréhension de l’autre ? 

Ou souhaitons-nous offrir d’abord notre compréhension à l’autre ?

Qui est dans la plus grande détresse ? 

Qui voit le plus clair ? 

Dans ces deux cas, nous sommes celui ou celle qui maintient l’attention sur les émotions, les besoins et les valeurs.

Si nous choisissons d’écouter avant de parler, il y a de grandes chances pour que la personne en face se sente entendue et donc soulagée. Dans ce cas, elle y voit elle-même plus clair et sera plus disposée à écouter nos besoins.

 

10. Commencer à parler

Avant de commencer à parler, nous pouvons nous poser les questions suivantes :

Avons-nous clarifié ce à quoi nous réagissons ?

Sommes-nous reliés à nos émotions et besoins ? 

Avons-nous une petite idée de ce que pourraient être les émotions, les besoins et les valeurs de l’autre ? 

Savons-nous à quoi nous voulons arriver à la fin ?

Une fois les réponses clarifiées, nous pouvons ouvrir la bouche :-).

Dans le processus de la Communication Non Violente, la prise de parole se fait en 4 étapes :

  • O : Ce que j’observe objectivement comme une caméra (vois, entends, me rappelle, sans évaluations)
  • S : Comment je me sens (sentiments)
  • B : Mes besoins, mes valeurs, mes attentes qui font naître les émotions
  • D : Les actions concrètes que j’aimerais voir (les demandes)

Communication Non Violente par Marshall Rosenberg

Ce processus vise une clarification interne. Les quatre étapes OSBD est plus une langue destinée à nous permettre de nous “rééduquer” plutôt qu’une langue destinée à être parlée, à être exprimée telle qu’elle dans une interaction avec autrui.

Les quatre étapes OSBD nous permettent de faire la différence entre le fait d’appréhender la réalité avec empathie dans une optique de coopération plutôt que de confrontation, et le fait d’appréhender la réalité avec jugement, accusation dans une optique de jeu de pouvoir et d’exigence. La manière dont nous allons parler à partir du processus OSBD n’a pas de forme prédéfinie mais se caractérise par une intention de connexion empathique. Les mots que nous utiliserons pourront prendre autant de formes que l’interaction précise avec cette personne précise dans cette situation précise appelle.

Nous serons également attentifs à gérer les reproches ou les jugements émis par l’autre personne en essayant de décoder ses émotions et ses besoins non satisfaits : “Tu es inquiet (émotion) car tu as besoin de considération pour tes propres envies (besoin) et tu aimerais savoir si je suis prêt à les prendre en compte (action) ?”

Pour autant, dire à une personne que nous entendons ce qu’elle veut ne signifie pas que nous sommes d’accord pour le faire. Il s’agit plutôt d’une ouverture pour trouver une solution qui tienne compte des besoins des deux parties.

Nous avons poursuivi cette danse jusqu’à ce que les besoins de chacun soient satisfaits par des actions que chacun était d’accord d’entreprendre.

 

Shari Klein et Neill Gibson nous assurent qu’en suivant ces 10 étapes, nous pourrons réellement transformer la colère en relations de compassion. Ils proposent dans leur livre des exercices pratiques pour adopter ces 10 étapes comme des habitudes de communication au quotidien.

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Source : Nous arriverons à nous entendre ! suivi de Qu’est-ce qui vous met en colère ?  de Marshall Rosenberg (éditions Jouvence). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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