2 livres pour accompagner les jeunes enfants dans leur prise d’autonomie
Un jour encore : un conte métaphorique sur l’autonomie
Ce conte italien raconte l’histoire d’un arbre dont les fleurs donnent des fruits qui eux-mêmes donnent des graines. Celles-ci sont impatientes de grandir, de devenir de grands et beaux arbres et même de parler !
Un beau jour, le vent souffle dans les branches de cet arbre et les petites graines commencent leur long voyage pour Qui-sait-où. Toutes, sauf une ! Cette petite graine s’accroche tant bien que mal à l’arbre. Ce dernier l’encourage à s’élancer mais finit par trouver le chemin bien difficile pour une si petite graine à force d’y penser… et, surtout, il préfère ne pas rester seul sur sa colline.
Jour après jour, l’arbre trouve une nouvelle excuse pour ne pas laisser partir la petite graine : “Je te garde auprès de moi, mais seulement un jour encore… seulement un jour encore…”
- Il va pleuvoir : “Es-tu bien, là, à l’abri de la pluie ?”
- Le soleil tape fort : “Il serait imprudent de partir sans un chapeau sur la tête.”
- Le vent souffle fort : “Il serait déraisonnable de partir par un tel vent sans pull.”
- “Pour voyager, il faut des chaussures, n’est-ce pas ?” La petite graine n’en a pas.
- “Pour voyager, il faut une valise, n’est-ce pas ?” La petite graine n’en a pas non plus.
Si bien que la petite graine renonce définitivement à partir. Elle n’apprend ni à parler, ni à voler. Et l’arbre veille sur elle durant toutes les nuits, la protégeant de la lumière de la lune et des étoiles.
“Mieux vaut qu’elle demeure une toute petite graine ici, plutôt que de devenir qui-sait-quoi tout là-bas !”
Mais un jour, une pie saisit la petite graine et s’envole. L’oiseau finir par lâcher la petite graine qui roule vers qui-sait-où…
Quelques saisons plus tard, le grand arbre aperçoit sur la colline en face un petit tronc droit et mince. L’arbre reconnaît sa petite graine et comprend qu’elle est devenue elle-même un arbre.
Le vieil arbre comprend alors où se trouve qui-sait-où :
“Là, quelque part, n’importe où, dans une belle prairie, jamais loin d’une jolie fleur. Je l’expliquerai à la prochaine graine qui aura peur de me quitter.”
Un jour encore de Cristiana Valentini (éditions Rue du Monde) illustre à merveille les difficultés que certaines de nos petites feuilles peuvent rencontrer au moment de se séparer de nous, mais aussi la réaction de sur-protection que nous pouvons être tentés d’adopter en tant que parent. Les enfants pourront prendre conscience de toutes les choses passionnantes qui les attendent qui-sait-où et les parents du formidable potentiel qui attend de se révéler en chaque enfant.
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Un jour encore de Cristiana Valentini (éditions Rue du Monde) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet. A partir de 4 ans.
Petite Feuille n’aime pas le vent : un livre pour aider les enfants à surmonter l’angoisse de séparation
Petite Feuille a du mal à prendre son envol. Dès qu’elle s’éloigne de ses parents, elle se sent perdue. Elle reste seule dans son coin plutôt que d’aller jouer avec les autres feuilles de son âge, attendant avec angoisse la fin de la journée et le moment de retrouver ses parents. Mais un jour, elle rencontre Miss Bees…
Petite feuille n’aime pas le vent est un livre métaphorique où les métaphores renvoient au quotidien des enfants, leur permettant de s’identifier : les matins pressés, le Grand Vent qui représente le départ des parents au travail, la cabane confortable qui représente le foyer refuge, les stratégies de Petite Feuille pour combler son besoin d’attention et de connexion…
Ce livre met en lumière les angoisses et le point de vue de l’enfant : l’injustice ressentie, le besoin non reconnu, le pouvoir des mots réconfortants et de l’écoute empathique, l’angoisse d’abandon et de solitude, les pensées négatives ruminées…
Le moyen que trouve Petite feuille de surmonter son angoisse qui peut donner des idées : une petite boîte avec des objets ressources, avec des bisous, des odeurs familières, des pensées réconfortantes, des petits mots doux, une photo, un petit cœur dessiné sur la main…
Un passage du livre illustre bien l’effet boule de neige qui peut nous conduire nous parents à l’agacement et au manque de bienveillance : les parents sont pris dans leurs occupations quotidiennes et Petite Feuille trouve dans le fait de se salir le seul moyen d’attirer leur attention. La maman ne comprend alors pas le message de sa fille et finit par s’emporter. Ce passage peut être l’occasion de discuter avec les enfants des réactions des uns et des autres et de faire le rapprochement avec des situations vécues.
Cet album fait également réfléchir les parents car ils nous renvoient à des situations vécues : les “dépêche toi” du matin, le manque de disponibilité, les stratégies des enfants à décoder pour comprendre le besoin sous-jacent, la nécessité d’accueillir les émotions des enfants, les imprévus qui peuvent nous amener à chambouler nos emplois du temps. Ce livre peut être l’occasion de réorganiser le quotidien en fonction de nouvelles priorités pour satisfaire le besoin de connexion et d’attention fondamental des jeunes enfants (temps dédié quotidien, des moments de respiration dans la semaine, des matins organisés différemment…).
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Petite Feuille n’aime pas le vent de Sylvie Sarzaud (éditions Eyrolles) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet. A partir de 4 ans.