4 étapes pour gagner la coopération des enfants

Dans son livre La discipline positive, Jane Nelsen propose des pistes pour gagner la coopération des enfants.

gagner la coopération des enfants

1. Montrer à l’enfant que l’on comprend ses émotions

Exprimer de la compréhension passe par des questions posées à l’enfant sur ce qu’il ressent face à une situation ou une décision. Cela peut aussi passer par la reformulation de ses ressentis ou une description de la situation sans jugement.

Des phrases du type sont des aides précieuses :

  • “J’imagine que ça a dû être désagréable quand…”,
  • “Je comprends que tu te sois senti(e) mal à l’aise/ humilié(e)/ en colère…”.
  • “Ça t’a rendu triste/ça t’a mis hors de toi quand…”

Cette étape d’expression et de compréhension des émotions de l’enfant ne peut se faire que dans le calme, quand adultes et enfants sont capables de parler sans crier ni s’énerver ou encore bouder. Un câlin, une caresse, s’asseoir à côté de l’enfant peut déjà être en moyen d’établir un contact apaisé.

Il est essentiel d’adopter un attitude :

  • bienveillante (centrée sur le monde intérieur de l’enfant autant que sur le monde mis en jeu dans la situation, les émotions des uns et des autres),
  • attentionnée (c’est-à-dire sans stimuli “parasites” comme une sonnerie de portable ou les frères et sœurs qui interrompent)
  • respectueuse (sans critique ni morale).

 

2. Faire preuve d’empathie sans pour autant excuser ou approuver un acte inapproprié (taper, insulter, casser, voler…)

Jane Nelsen décrit l’empathie comme la compréhension par l’adulte de la perception de l’enfant, de son monde intérieur.

Un partage d’expérience personnelle ou d’un souvenir similaire peut être l’occasion de susciter l’intérêt de l’enfant.

 

3. Partager les ressentis et les perceptions d’adultes

Cette troisième étape consiste à :

  • exprimer ce qui pose problème dans la situation,
  • attirer l’attention de l’enfant sur les dangers, les conséquences de ses actes ou paroles,
  • réfléchir sur ce que les autres en face ont pu ressentir.

L’adulte exprime alors ce qui l’inquiète et ce qu’il ressent, invite l’enfant à se mettre à la place d’autrui (celui que l’enfant a mordu, a tapé, a insulté, a volé…).

 

4. Inviter l’enfant à chercher et trouver une solution par lui-même

L’adulte peut demander à l’enfant s’il a des idées pour

  • réparer les dommages causés,
  • éviter le problème à l’avenir.

Cela peut passer par des questions du type : “Est-ce que tu as une idée pour ne plus te retrouver dans telle situation/ réparer le mal que tu as causé à un tel/ dédommager telle chose cassée ou volée… ?”

Quand l’enfant manque d’idées, l’adulte peut lui proposer des suggestions afin de parvenir à un accord satisfaisant l’enfant et l’adulte.

Dans tous les cas, ne pas oublier d’encourager l’enfant :

  • oralement : “Cela me semble une bonne idée !”
  • physiquement (par exemple, accompagner l’enfant chez le marchand qu’il a volé pour le soutenir moralement dans la présentation de ses excuses).

 

En suivant ces quatre étapes pour gagner la coopération des enfants, Jane Nelsen nous indique une voie pour résoudre une situation problématique sans avoir à condamner les enfants, ni les blâmer ou leur faire la morale.

Par ailleurs, l’enfant se sent valorisé car il se sent capable d’élaborer une solution. Cette leçon de vie lui sera précieuse dans ses comportements futurs.

A noter que ces étapes nécessitent une réflexion de notre part en amont pour agir avec éthique : cherchons-nous à faire céder l’enfant ou à le manipuler ? quel est notre objectif à long terme ? à partir de quel moment mon besoin de coopération nuit-il à la construction de la personnalité de l’enfant ?

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Source : La discipline positive de Jane Nelsen (disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet).

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