4 pistes pour amorcer un travail sur soi comme allié de l’éducation bienveillante

Dans “Elever son enfant autrement“, Catherine Dumonteil-Kremer écrit que le travail sur soi est l’indissociable allié de l’éducation bienveillante. Je le vis moi-même : je lis énormément, j’écris sur le blog, je suis intellectuellement convaincue par l’approche de l’éducation bienveillante… et pourtant, il m’arrive de sentir beaucoup de colère en moi que je n’arrive pas toujours à canaliser.

Catherine Dumonteil-Kremer ajoute que le travail sur soi dure toute une vie : sans une pratique régulière, les résultats ne seront que superficiels et temporaires. Ce n’est pas facile de retraverser sa vie d’enfant, le mépris, le manque de respect, les jugements, parfois la maltraitance et les secrets de famille.

citation parentalité consciente

Catherine Dumonteil-Kremer propose plusieurs pistes pour faire un travail personnel et ne plus projeter les blessures du passé sur les enfants :

 

  • 1. Consulter un thérapeute choisi avec précaution

Voici quelques indications pour choisir un thérapeute :

– questionnez-le avant de démarrer une démarche d’accompagnement avec lui : quelle est sa formation ? pourquoi a-t-il choisi cette profession ? comment a-t-il effectué sa propre démarche de thérapie ?

– cette personne vous parait-elle empathique et humaine ?

– cette personne est-elle disponible et sérieuse (annulation de rendez-vous, surcharge de travail) ?

– soyez vigilant pendant le travail thérapeutique : le thérapeute devra toujours se positionner de votre côté et de celui de l’enfant que vous avez été sans vous culpabiliser ni minimiser les actes des parents. Il devra vous laisser vivre vos émotions pleinement tout en vous donnant du soutien. Il devra vous permettre d’évacuer la colère que vous avez accumulée contre vos parents.

– vous trouverez d’autres questions en fonction de vos difficultés : osez les poser.

 

  • 2. Demander de l’écoute bienveillante et empathique à un(e) ami(e)

Cette démarche est gratuite mais pas forcément simple. Il conviendra de trouver la “bonne” personne et d’établir des règles de base :

– ne pas vous juger

– ne pas faire de commentaire

– accueillir tout ce qui vient

– ne pas tenter de faire cesser les pleurs ou la colère

– ne pas répéter.

 

  • 3. Écrire un journal intime quotidien

Le plus efficace est de tenir un journal quotidien : en écrivant ce qu’on a vécu ou ressenti au cours de la journée, on prend du recul sur les événements et les émotions. Le processus d’écriture peut déclencher des larmes, des tremblements ou des rires : ils sont salvateurs.

>>>Pour aller plus loin : Le journal émotionnel, un soutien précieux de l’éducation bienveillante

 

  • 4. Tenir un journal créatif : mêler le dessin et l’écriture pour mettre sur papier ce qui se trouve à l’intérieur de soi

Plus qu’un journal intime, le journal créatif est “un outil d’exploration et d’expression de soi qui combine de multiples techniques d’écriture créative au dessin spontané”. Il suffit d’un cahier, de crayons de couleur et d’une envie d’explorer notre histoire.

Le journal créatif n’est pas forcément à remplir au quotidien mais peut accompagner un événement douloureux, à résoudre des conflits intérieurs, à travailler sur nos expériences humaines.

Catherine Dumonteil-Kremer propose 2 exercices tirés du livre Le journal créatif : à la rencontre de soi par l’art et l’écriture:

– Dessiner l’émotion

Quand nous sommes tendu, en colère, triste, dépassé…, nous pouvons dessiner le plus spontanément possible cette émotion qui nous submerge. L’idée est de laisser libre cours à l’énergie de l’émotion sans penser au résultat.

Une fois le dessin fini, une fois toute l’énergie déversée sur le papier, nous pouvons observer notre dessin pendant quelques minutes et essayer de le faire parler. Qu’est-ce qu’il dirait s’il avait une voix ? On peut commencer avec une phrase du type : “Je suis ton/ta (émotion) et je veux te dire que…”.

On pourra terminer cet exercice avec un dessin apaisant à base de couleurs qui nous font du bien.

– Un entretien fictif

Dans cet exercice, on imaginera une personne que nous admirons, qui nous inspire sagesse et bonté (personnage fictif ou réel, contemporain ou décédé)..

On s’imaginera alors engager un dialogue imaginaire avec cette personne : on lui posera les questions qui nous tourmentent , on lui exposera nos problèmes et on lui demandera conseils. On laissera émerger les réponses sans trop réfléchir et on notera cet entretien dans le journal créatif.

 

Je vous propose de compléter cet article avec d’autres ressources : Colère, culpabilité, émotions : 3 exercices pour travailler sur notre histoire en tant que parents

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Source : Élever son enfant autrement de Catherine Dumonteil-Kremer (éditions La Plage). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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