5 manières de soutenir le développement des jeunes enfants

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Quand les adultes réagissent et répondent au gestes, aux larmes et aux tentatives de communication sous toutes leurs formes des jeunes enfants, ils construisent des bases solides pour le développement futur de l’enfant en participant aux connexions neuronales qui soutiennent leurs compétences sociales et relationnelles.

Les équipes du centre du développement de l’enfant de Harvard proposent cinq manières simples pour les parents, les éducateurs.trices de jeunes enfants, les enseignant.e.s de maternelle et toutes personnes en relation avec des jeunes enfants de soutenir le développement des enfants à travers des interactions de qualité.

1.Porter attention à ce qui attire et retient l’attention des enfants

Porter attention à ce qui attire et retient l’attention des enfants nous permet d’en apprendre beaucoup sur eux : leur niveau de compétences, leurs centres d’intérêt, leurs besoins. Cela peut passer par le fait de remarquer ce que l’enfant regarde, ce qu’il pointe du doigt, ce que l’enfant fait comme son ou quelle expression faciale il adopte, la manière dont il bouge ses jambes et ses bras.

Il est possible de partager ces moments d’émerveillement, d’intérêt, d’observation avec l’enfant, sans forcément vouloir en faire un moment “éducatif” mais simplement un moment partagé, dans un intérêt sincère porté à la vie de l’enfant (s’asseoir à côté de lui pour observer avec lui en silence par exemple). Cela peut également être l’occasion de mettre en mots ce que l’enfant aime : “Oh, tu fais ceci/ cela comme hier/ la semaine dernière, on dirait que tu aimes bien ceci/ cela”.

2.Répondre, soutenir et encourager

Dans une interaction adulte/ enfant, il y a ce que l’enfant donne (à voir, à faire, à entendre…) et ce que l’adulte retourne. Plus l’adulte répond avec empathie et bienveillance aux sollicitations de l’enfant, plus ce dernier se sent en sécurité et peut continuer ses explorations.

Les réponses chaleureuses des adultes qui entourent les enfants sont des marques de reconnaissance positives qui participent à construire la confiance de l’enfant et soutiennent sa curiosité. Ces signes de reconnaissances positifs peuvent passer par des mots gentils, des propositions d’aide, des câlins, des encouragements, des hochements de tête, des sourires ou même juste des descriptions de ce que l’enfant fait (“Oh, je vois que tu…”). Ici, il s’agit de ne pas confondre existence et performance. Ne jamais être vus et soutenus peut être source de stress pour les enfants mais n’être vus que par le prisme de la performance (“c’est bien”, “c’est beau”, “tu sais bien faire”) peut également être source de pression et de malentendu (“suis-je aimé.e pour ce que je suis ou pour ce que je fais ? et si je fais mal, serai-je encore aimé.e ?”).

3.Mettre en mot, nommer, verbaliser

Quand on répond à une sollicitation d’un enfant (même quand celui-ci est trop petit pour parler mais se contente de montrer du doigt), il est important de nommer avec des termes appropriés ce qu’il fait, ce qu’il voit, ce qu’il ressent (sans utiliser un langage bébé). Peu importe si l’enfant est encore un bébé et qu’on a l’impression qu’il ne comprend pas encore tous les mots prononcés. C’est justement au cours d’interactions riches que l’enfant développe sa connaissance et sa compréhension du monde et des gens (et de lui-même !).

On peut également saisir les occasions au cours desquelles le jeune enfant semble perplexe pour lui apporter des éléments de réponse. Par exemple, à un bébé qui se prend les pieds, qui les regarde, on pourra dire “Oui, ce sont bien tes pieds à toi !”.

4.Favoriser des échanges réciproques et faire preuve de patience

Le cerveau des bébés et des jeunes enfants se développe dans l’interaction. Quand on a retourné une information à un enfant, il est utile que celui-ci ait l’occasion de répondre avec ses propres mots, selon son expérience et son vécu. Il va peut-être répéter un bruit, un mot, imiter une action… ou faire complètement différemment.

Attendre et laisser du temps à l’enfant est donc crucial parce que les jeunes enfants ont besoin de temps pour formuler des réponses, des retours d’interaction.

Non seulement le fait d’attendre laisser l’opportunité à l’enfant de développer sa propre pensée, d’exercer ses propres compétences cognitives, mais cela nous fournit également l’opportunité de l’observer pour mieux le comprendre.

5.Etre à l’écoute des besoins des enfants

Les enfants nous feront savoir quand ils souhaitent mettre un terme à l’interaction ou quand ils souhaitent changer d’activité. Ils laisseront peut-être tomber un jouet, regarderont ailleurs, s’en iront ou toute autre marque de fin d’intérêt. Ces marques sont à entendre et respecter.

Quand on respecte les limites des enfants (en termes d’attention notamment) et leurs centres d’intérêt, on les soutient dans leur exploration et leur compréhension du monde.

 

Les interactions réciproques au cours desquelles les enfants et les adultes donnent et retournent des informations soutiennent les apprentissages des enfant dès le plus jeune âge. En effet, on pourrait comparer les bébés et les jeunes enfants à des ordinateurs biologiques conçus pour fonctionner comme éléments d’un réseau social complexe. L’interaction entre enfants et adultes est aussi naturelle et profondément enracinée chez les humains que les autres caractéristiques propres à l’espèce humaine. Les adultes seraient en quelque sorte biologiquement programmés pour fournir la bonne information au bon moment pour aider les enfants à se reprogrammer pour apprendre.

-> Pour aller plus loin :  Comment pensent les bébés (une nouvelle vision de l’intelligence des bébés)