7 grandes leçons de vie pour moins râler sur les enfants

7 grandes leçons de vie pour moins râler sur les enfants

Dans leur livre J’arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint, Christine Lewicki et Florence Leroy nous proposent un défi : 21 jours sans râler sur nos enfants et notre conjoint. Ce défi se matérialise sous forme d’un bracelet porté à un poignet et passé à l’autre poignet à chaque fois qu’on se surprend à râler.

Christine Lewicki et Florence Leroy définissent les râleries par 3 possibilités :

  • positionnement : on se pose en situation de victime et on cherche un coupable,
  • ton : on rumine, on bougonne, on soupire,
  • propos : on exagère en amplifiant les propos avec des “toujours” et des “jamais”.

Elles exposent des clés pour moins râler en famille (sans abandonner nos besoins et limites personnelles).

  • 1. Arrêter de râler ne veut pas dire tout accepter

Dans ce défi, nous apprenons à être flexibles et à continuellement essayer de nouvelles choses pour nous adapter à notre famille qui évolue.

En arrêtant de râler, nous sommes invités à être créatifs et innovants, à explorer des pistes que nous n’avions jamais conçues auparavant dans les domaines de notre vie qui ont besoin d’être interrogées (l’organisation des matins, le coucher des enfants, les repas, le ménage, la communication parent/ enfant, la place des écrans, la répartition des tâches…).

Se donner le défi d’arrêter de râler, c’est traiter les problèmes au plus vite avant qu’ils ne deviennent des drames et que la seule issue soit l’explosion.

Christine Lewicki et Florence Leroy nous incitent à garder en tête l’image d’un Jiminy Cricket sur notre épaule : il symbolise notre bonne conscience qui nous nous observe de l’extérieur et nous guide dans la direction des bonnes attitudes et décisions.

  • 2. Savoir lâcher prise et choisir ses batailles

Ce défi des 21 jours nous invite à identifier ce qui est vraiment important pour nous. Nous pouvons passer nos règles au « tamis du sens » pour aménager quelques habitudes familiales grâce à l’identification de zones de stress récurrentes et de situations dans lesquelles nos besoins sont souvent insatisfaits.

Lâcher prise n’est pas pour autant faire preuve de laxisme. Ainsi, on peut se questionner sur le fait d’obliger les enfants à faire un bisou pour dire bonjour : un enfant peut tout aussi bien dire bonjour avec un geste de la main, avec le mot “bonjour”, avec un sourire… De même, on peut repenser les fréquences du bain ou l’exigence de rangement dans les chambres des enfants.

Il n’y a pas de règle prédéfinie mais des questions peuvent ouvrir la voie à des décisions personnelles, en fonction de chaque famille :

  • Sur quelle(s) zone(s) de notre vie familiale sommes-nous prêts à lâcher prise ?
  • Quelles sont les options envisageables pour y parvenir ?

 

  • 3. Apprendre à parler pour être entendu et pour entendre

Le processus de la Communication NonViolente (CNV) peut être utile. Cependant, s’adresser directement à la personne concernée est un pré-requis (parler à la personne en face, pas en son absence ou d’une pièce à l’autre dans la maison). Cela implique parfois de se déplacer ou de patienter mais l’efficacité de la communication en dépend.

La Communication NonViolente est un processus en 4 étapes : observations, émotions, besoins, demandes.

 

processus communication non violente

Comme expliqué au premier point, arrêter de râler ne signifie pas tout accepter. Ainsi, il est possible d’exprimer quand nos limites sont dépassées :

  • en nous adressant directement à la personne concernée (de face à face, de coeur à coeur);
  • en décrivant la situation sans jugement (observer sans exagérer comme si une caméra était en train de la filmer);
  • en parlant avec des messages-Je (sans utiliser le Tu qui tue);
  • en exprimant le besoin qui n’est pas satisfait;
  • en faisant une demande claire dans un langage positif d’action;
  • en laissant la personne concernée accepter ou refuser la proposition faite et en cherchant une solution commune qui concilient les besoins des uns et des autres.

Pour aller plus loin : Les deux langues girafe en Communication Non Violente (ou pourquoi la CNV paraît parfois artificielle et non naturelle)

  • 4. Semer de la bienveillance

Si nous voulons du calme, il faut planter du calme. Si nous voulons de la coopération, il faut planter de la coopération. – Florence Leroy et Christine Lewicki

Si nous voulons plus de bienveillance dans nos familles, nous pouvons commencer par en semer davantage. Un proverbe célèbre ne dit-il pas justement qu’on récolte ce qu’on sème ?

La bienveillance se présente comme une disposition favorable envers soi-même et les membres de notre famille. Il apparaît que la bienveillance est une double disposition positive : veiller au bien des personnes qui nous entourent et à notre propre bien.

Pour développer la bienveillance, nous pouvons apprendre à détecter l’état émotionnel des personnes qui nous entourent. Cela passe par une intention de regarder vraiment, par une attention aux signes non verbaux, par un raisonnement en termes de besoins (physiologiques, affectifs, moteurs…) et d’attachement.

Est-il fatigué ? déçu ? triste ?

A-t-il faim ?

A-t-elle sommeil ?

Son réservoir est-il vide ?

Ressent-elle de la peur ? de l’appréhension ?

Se sent-il rejeté ? inutile ?

A-t-il besoin de se défouler ? A-t-elle besoin de nature ?

Une fois que nous savons que l’autre est perturbé, en colère, triste…, nous pouvons ensuite l’aider pour trouver plus de bien-être ensemble. Nous pouvons nous connecter avec l’autre à travers :

  • des mots positifs (J‘ai l’impression que…/ C’est vrai que c’est difficile de…/ Je t’aime/ Tu peux pleurer dans mes bras/ Tu as besoin de…),
  • des gestes (Tu voudrais un câlin, un massage ?),
  • des questions ( A ton avis, qu’est-ce qui a provoqué cette situation ?  Qu’as-tu ressenti quand… ? Qu’est-ce que l’autre a pu ressentir ? Comment te sens-tu par rapport à ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui t’aiderait ?),
  • des jeux et de l’humour (des idées ici)…

On pourra en parallèle apprendre à détecter et accueillir notre propre état émotionnel :

  • Comment je me sens ?
  • Quelles sont mes sensations ?
  • Où est-ce que je sens de la tension ?
  • Quelle émotion monte en moi ?

Le fait d’accueillir nos émotions permet d’en prendre conscience et de passer par le cerveau rationnel qui nous permet de choisir notre réponse (plutôt que de nous laisser entraîner par une réaction qui sera sûrement plus virulente et moins bienveillante que ce qu’on souhaiterait vraiment). Parfois, dix secondes de recul ou de pause peuvent faire une grosse différence. Lors de cette pause, nous pouvons faire le point sur notre état intérieur afin de ne pas laisser notre inconscient, notre histoire, nos croyances limitantes, nos émotions parasites prendre des décisions à notre place :

  • Qu’est-ce qui m’agace ici ?
  • Qu’est-ce que je peux faire et qui pourra générer du changement ?
  • De quoi ai-je besoin ? de quoi l’autre a-t-il besoin ?

Par exemple, nous pouvons créer des rituels qui instaurent des moments propices au calme : mettre de la musique classique, allumer la maison avec des bougies ou des lumières tamisées, parler avec une voix douce et basse.

  • 5. Apprendre à célébrer ce qui va bien

Râler, c’est utiliser nos mots pour ancrer nos frustrations dans notre quotidien. Célébrer, c’est utiliser nos mots pour ancrer nos joies dans notre vie. – Lewicki et Leroy

Selon les travaux menés par Robert Emmons et Michael McCullough, les personnes qui tiennent un journal de gratitude (où elles inscrivent chaque jour au moins cinq choses qui leur inspirent de la reconnaissance) jouissent d’un niveau de bien-être physique et affectif supérieur.

Tous les soirs avant de nous coucher, nous pouvons mettre noir sur blanc au moins cinq faits qui nous rendent ou nous ont rendus heureux – envers lesquels nous éprouvons de la gratitude. Il peut s’agir de détails comme d’événements majeurs : un bon repas, une conversation enrichissante avec un.e ami.e, un projet entrepris dans le cadre du travail, une balade dans la nature…

Si nous nous livrons régulièrement à cet exercice, nous finirons peut-être par nous répéter : rien de négatif là-dedans. L’important est de garder de la fraîcheur dans l’émotion correspondante. Représentons-nous la valeur que chaque source de gratitude revêt à nos yeux et éprouvons le sentiment qui lui est associé.

Réitérer fréquemment cet exercice apprend à apprécier les côtés positifs de la vie au lieu de les considérer comme allant de soi.

Nous pouvons pratiquer cet exercice seuls ou avec des êtres chers – conjoint.e, enfant, parent, ami.e, proche… L’expression collective de la gratitude peut représenter un apport significatif à la relation interpersonnelle.

Bonne idée en famille : pour pratiquer le rituel de gratitude en famille, tous les membres de la famille peuvent écrire (ou dessiner/ dicter pour les plus jeunes) leurs petits et grands bonheurs du jour sur un morceau de papier de couleur (une couleur différente attribuée à chaque membre). Ces papiers seront pliés et placés dans un bocal en verre. Pour le nouvel an, la famille pourra renverser les petits papiers et se souvenir de tous ces « kifs » de l’année écoulée entre fous rires, émotions et peut-être pleurs (de joie)…

bocal des kifs gratitude famille

  • 6. Reconnaître et encourager les bons comportements

Nous avons souvent tendance à repérer ce qui ne va pas, plutôt que ce qui va, et à exprimer notre mécontentement, plutôt que notre contentement face à nos enfants.

Pourtant, il est possible d’inverser notre manière de fonctionner pour encourager le moindre de leurs efforts et leurs plus petites victoires : repérer ce qui va bien, ce qu’un enfant fait avec succès (même de toutes petites choses) ou conformément à notre demande.  

Nous avons l’habitude de féliciter les enfants pour leurs grandes réussites (très bonnes notes, réussites à un examen, victoire sportive…) mais nous pensons rarement à valoriser les petites choses du quotidien qui peuvent elles aussi être de véritables exploits.

Pour un enfant qui ne met jamais son linge au sale ou qui ne débarrasse jamais la table, c’est littéralement un exploit le jour où il le fait spontanément. Mais pensons-nous à lui faire remarquer comme cela nous fait plaisir ? A lui faire part de notre satisfaction ?

Dire à l’enfant quelques mots positifs dans ces cas-là, dans ces tout petits riens, c’est lui donner envie de reproduire cette situation positive et valorisante pour lui. Il éprouvera une immense satisfaction.

Le principe du renforcement positif est simple :

  • remarquer,
  • encourager,
  • valoriser.

Or pour remarquer, encore faut-il être attentif. L’art de surprendre notre enfant à bien faire requière donc une grande attention pour être mobilisée sur ce que l’enfant fait correctement.

  • 7. Toujours se donner une chance supplémentaire de mieux faire

Florence Leroy écrit : “Sous le coup de l’émotion, nous avons moins accès à notre cerveau qui réfléchit pour trouver les bons mots, les bonnes attitudes.”

  • Si nous avons eu des mots durs avec nos enfants et que nous le regrettons, nous pouvons dire à nos enfants : “Tu sais, tout à l’heure, je me suis énervé.e et je regrette. Je me suis laissé.e emporter par mes émotions et la façon dont je t’ai parlé n’est pas correcte”.
  • Si cette fois-ci, nous n’avons pas pu nous empêcher de râler, notre chance est que nos enfants nous donneront rapidement d’autres occasions de nous entraîner à ne pas râler et à changer nos habitudes !

Nous pouvons par ailleurs nous entraîner à refaire les situations dans lesquelles nous n’avons pas été fiers de nous :

  • y a-t-il récemment une phrase, une attitude que nous aurions aimé ne pas avoir ?
  • qu’aurions-nous aimé dire ou faire à la place ?
  • que pourrions-nous dire à la personne concernée pour réparer le lien qui a été endommagé ?

Nous avons tout à gagner à nous montrer vulnérables.

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Source : J’arrête de râler sur mes enfants (et mon conjoint) de Christine Lewicki et Florence Leroy. Disponible en médiathèque, en libraire ou sur internet.

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