6 exemples pour passer à l’action sans menace, sans chantage ni punition avec les enfants

6 exemples pour passer à l'action sans menace, sans chantage ni punition avec les enfants

Parfois, même quand nous avons beaucoup lu au sujet de l’éducation bien traitante, les enfants semblent comme imperméables à l’utilisation de l’humour, à la proposition de choix ou encore aux messages-Je dans certaines situations.

Dans leur livre Parler pour que les tout-petits écoutent (2-7 ans), Joanna Faber et Julia King  proposent plusieurs pistes pour passer à l’action (quand la sécurité est en danger, quand l’hygiène est en jeu, quand les délais ne supportent pas un retard…).

  • Face à un enfant qui refuse de porter son casque de vélo : “Je range le vélo pour l’instant. Tu n’es pas d’humeur à avoir la tête prise dans un casque et je ne peux pas te laisser faire de vélo sans casque”.

 

  • Face à un enfant peu soigneux avec le smartphone : “Je vois que tu as beaucoup d’énergie. Je crains que l’écran finisse par casser. Cherchons une chose avec laquelle tu pourras jouer avec toute ton énergie.”

 

  • Face à un enfant qui lance du gravier/ du sable au parc : “Je te ramène à la maison/ on va sur la pelouse. Je ne veux pas risquer que quelqu’un soit blessé par un caillou, même un tout petit/ qu’un enfant prenne du sable dans les yeux.”

 

  • Face à un enfant qui tourne autour de la gazinière : “Je ne peux pas cuisiner avec toi maintenant. J’ai trop peur des brûlures.”

 

  • Face à un enfant qui refuse de s’attacher en voiture : “Je vois que tu trouves la ceinture de sécurité inconfortable/ que tu n’aimes pas être attaché/ que la ceinture te gêne. Tu te sens plus libre sans elle. Je ne peux pas t’emmener sans la ceinture attachée. Je l’attache parce que je tiens à toi.”/ “Je ne veux pas être en retard au travail. Je t’attache et je sais combien tu détestes ça. Dis moi à quel point tu détestes ça !”.

 

  • Face à un enfant qui secoue un pinceau plein de peinture sur ses camarades ou frères/sœurs : “Je vois que tu n’es pas d’humeur à faire de la peinture sur du papier en ce moment. Je ne peux pas te laisser éclabousser les autres enfants. Passons à la table avec la pâte à modeler. Tu peux la presser, l’écraser, la rouler ou l’aplatir !”.

 

Notez que dans tous ces exemples, l’enfant n’est pas grondé ou accusé. L’adulte décrit ses propres sentiments et actions. Il se positionne, demande le respect de sa limite ou énonce ses valeurs. – Faber et King

Quoi qu’il en soit, il est raisonnable de s’attendre à des protestations de la part des enfants. Oui, ils risquent d’éprouver de la colère d’être attachés alors qu’ils ne le voulaient pas; oui, ils vont probablement réclamer encore et encore le smartphone; oui, ils risquent de jeter de l’herbe sur les autres enfants plutôt que du sable ou des graviers. Il existe des pistes pour y faire face tout en restant bien traitants :

Faire face aux grosses crises explosives des enfants

Aider un enfant qui est en crise

 

Faber et King utilisent une expression qui me plait bien quand elles reconnaissent que c’est en effet du travail d’exercer une parentalité respectueuse et créative : “c’est plus amusant d’être tous fatigués et joyeux que fatigués et irritables“. Quitte à être fatigués (nous le sommes tous de toute façon !), autant être fatigués et joyeux :).

Par ailleurs, les deux autrices rappellent que l’avantage à faire cet effort pour encourager la coopération sans menace, sans chantage ni punition est bénéfique à long terme (même si on a l’impression que les méthodes basées sur le pouvoir sont plus efficaces à court terme pour faire obéir les enfants). Les enfants que l’on respecte, que l’on traite avec empathie, à qui on laisse du pouvoir personnel, qu’on habitue à la coopération active plutôt qu’à l’obéissance subie vont en général plus coopérer à moyen et long terme. c’est le cas parce que non seulement le contrôle de soi est développé par la pratique (et pas par la force) mais aussi parce qu’ils apprennent par l’exemple (faire preuve d’empathie, faire preuve de responsabilité personnelle, décider de respecter une règle parce qu’elle paraît juste et non pas par peur).

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Parler pour que les tout-petits écoutent (2-7 ans) de Joanna Faber et Julia King (Les éditions du Phare). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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