10 manières d’accueillir la colère des enfants (l’apprivoiser plutôt que la réprimer)

10 manières d'accueillir la colère des enfants

L’élément qui aura la plus forte influence sur la manière dont les enfants réagiront quand ils sont en proie à la colère est l’exemple que nous leur donnons face à notre propre colère. Nous avons donc tout intérêt à cultiver nos propres compétences émotionnelles (des pistes ici ou ici).

La colère a une valeur réparatrice et n’est pas une émotion à étouffer à tout prix. Par ailleurs, les enfants ne sont pas matures émotionnellement et leurs émotions les submergent littéralement. C’est notre responsabilité d’adulte d’aider les enfants à apprivoiser leur colère pour qu’elle ne se transforme pas en violence. Une manière efficace d’y parvenir est de confirmer ce que vit l’enfant par des mots et attitudes empathiques avant de le rediriger vers un comportement acceptable : connexion avant solution ! Une manière inefficace de faire face à la colère des enfants est de leur demander d’arrêter de faire ce qu’ils font (“arrête de pleurer” ne permet pas à l’enfant de vivre son émotion jusqu’au bout).

Je vous propose dix alternatives à la répression de l’émotion de colère des enfants :

1.Plutôt que “Les grande filles/ les grands garçons ne se mettent pas dans cet état-là”

Alternative : “Tout le monde, les adultes et les enfants, peuvent être envahis par des émotions fortes et parfois perdre le contrôle. Les émotions sont comme des visiteuses : elles finissent par passer. Si le calme est vert, la frustration jaune et la colère rouge, de quelle couleur serais-tu ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que tu repasses dans le vert ?”

2.Plutôt que “Arrête de pleurer !”

Alternative : “Tu vis un moment difficile, on dirait. Tu peux pleurer pour évacuer tes émotions fortes. Je suis là et je t’aime.”

Puis on pourra rester en silence à côté de l’enfant pour permettre à l’émotion de se décharger. Si l’enfant est d’accord, on pourra lui faire un câlin ou lui faire des caresses dans le dos par exemple.

Une fois l’émotion déchargée, l’enfant reviendra au calme.

 

3.Plutôt que “Calme toi tout de suite !”

Alternative : “Moi aussi, cela m’arrive de m’énerver. Si on essayait un cri de guerre pour libérer la colère une fois pour toute ?”

Le fait de crier de manière ludique permet de libérer la colère sans perdre le contrôle de soi. On pourrait convenir d’un cri de guerre ou d’un mantra avec les enfants (par exemple inspiré par le haka néo-zélandais).

 

4.Plutôt que “Tu montes tout de suite dans ta chambre !”

Alternative : “Tu as le droit d’être en colère mais je ne te laisserai jamais taper ou casser. Tu as besoin qu’on aille ensemble dans un endroit agréable pour se calmer (éventuellement un espace de retour au calme aménagé spécialement à cet effet) ou alors on peut sortir courir ou sauter  ? ”

Cette manière de faire passe à la fois le message que toutes les émotions sont acceptables même si tous les comportements ne le sont pas, et que l’expression émotionnelle prime sur l’isolement et la répression.

5.Plutôt que “Arrête de chouiner”

Alternative : “Est-ce que tu peux me refaire ta demande dans ta voix normale ? ”

6.Plutôt que “Arrête de te plaindre”

Alternative : “J’ai entendu ta demande. C’est vrai que tu aurais aimé… et ça te rend triste/ en colère/ tu es déçu.e. C’est vrai aussi que moi, j’aurais aimé… et je ressens de la tristesse/ colère quand je t’entends dire… On essaye de trouver trois solutions et d’en choisir une qui nous aille à tous les deux  ?”

7.Plutôt que “Arrête de crier”

Alternative : “J’ai entendu que ça ne te convient pas. Je sens aussi la colère et l’impatience monter en moi, j’ai besoin de calme pour qu’on trouve ensemble une manière de faire différente. On va faire semblant de souffler des bougies/ de souffler dans un ballon de baudruche/ de faire des bulles de savon.”

Plutôt que partir à la confrontation, on peut changer la perspective et se focaliser sur le futur et une solution gagnant-gagnant prise dans le calme et de manière raisonnée.

8.Plutôt que “J’en ai marre de répéter 100 fois la même chose”

Alternative : “J’ai l’impression que tu n’as pas entendu ma demande. Et si on essayait quelque chose : je te redis ma demande en chantant et tu me la répètes en chuchotant, dans ta voix la plus faible possible ?”

Varier les manières de demander les choses permet de mieux faire passer les messages et de faire baisser la pression de part et d’autre.

9.Plutôt que “Tu me rends dingue”

Alternative : “C’est un moment vraiment difficile pour toi et pour moi. On va comprendre ce qui se passe ensemble. En général, quand tu réagis comme ça, c’est qu’il s’est passé tel ou tel événement. Est-ce ce que c’est ça ?”

Ou alors : “Je t’aime et j’ai besoin que tu comprennes que tu ne peux pas… Est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais que je comprenne de mon côté ?”

10.Plutôt que “Tu me fais honte”

Alternative : “Allons trouver un endroit où on pourra parler tranquillement toi et moi.”

Quand l’enfant explose, cela concerne d’abord l’enfant et ses propres émotions. Une fois éloignés de la situation qui a engendré la crise, on pourra accueillir l’émotion, mettre de mots dessus par l’écoute active et éventuellement proposer un outil de retour au calme.

Un exemple d’écoute active que j’ai utilisée dans un moment difficile avec ma fille : L’histoire de la petite fille qui ne voulait pas se laver les piiieeeds !

 

Source : 26 Phrases to Calm an Angry Child sur positive-parents.org (traduction libre)