Le rejet face aux pleurs des bébés : quelles conséquences ?

bébé pleure

Quand un parent prend la douleur de son enfant à la légère alors que l’enfant qui souffre a justement besoin de réconfort, l’enfant comprend : “Ta douleur n’est pas importante pour moi. Surmonte ta douleur et ne me dérange pas avec ta douleur.”

Dire à un enfant qui a mal « ce n’est rien » revient à l’embrouiller, car on nie son impression alors que justement, il en cherche la confirmation auprès de nous. – Maria Montessori

L’enfant en fera plusieurs apprentissages : il intégera petit à petit que

  • il ne mérite pas d’affection
  • il ne peut pas compter sur son parent pour être réconforté
  • il doit refouler ses émotions
  • ses tentatives pour être réconforté seront ridiculisées, taquinées ou rejetées ou elles provoqueront la colère de son parent

 

Pourquoi laisser pleurer un bébé entrave l’attachement et sa sécurité affective

Face à un bébé qui pleure, une réaction chaleureuses, accueillante et empathique nourrira sa sécurité affective. Le fait de consoler, de reconnaître la douleur, de serrer dans les bras aide l’enfant à se dire que son parent l’aime, qu’il a à coeur de l’aider à se sentir mieux et donc que lui-même mérite amour et attention.

Un enfant sécurisé par l’amour de ses parents sera bientôt en mesure de se réconforter lui-même lorsqu’il se fera mal. Il commencera également à développer la notion sur la façon d’aider les autres à se sentir mieux.

(vidéo en anglais, sous titrée en français)

Comment réconforter un bébé qui pleure et qui souffre ?

C’est presque impossible d’être à l’écoute des besoins des bébés tout le temps. Ce qui compte est la réaction habituelle, la plus fréquente. Voici quelques propositions pour réconforter un bébé qui pleure et qui souffre (issus de la vidéo ci dessous) :

  • Essayer de rester le plus calme possible
  • Se concentrer sur le bébé
  • Regarder ses yeux et son visage
  • Se poser la question : Comment mon bébé se sent-il ? A quoi pense-t-il ?
  • Serrer le bébé dans les bras
  • Parler doucement et calmement
  • Faire savoir que vous êtes là pour lui et que vous le serez toujours
  • Suivre l’initiative du bébé
  • Etre attentif à ses signaux

Si vous réagissez au comportement de votre bébé maintenant par des moyens qui lui démontrent qu’il peut compter sur vous pour être réconforté, aimé et rassuré, vous lui ferez un cadeau. Vous lui offrirez la confiance que quelqu’un est à ses côtés. Ce cadeau fera une grande différence dans sa vie.

(vidéo en anglais, sous titrée en français)

Source : aboutkidshealth.ca

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Pour mieux comprendre les mécanismes de la théorie de l’attachement, je vous conseille la lecture de ce livre (dont je reparlerai prochainement) : L’attachement, un instinct oublié de Yvane Wiart (éditions Albin Michel).

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L’amour nous fait rêver, il peut nous rendre fou. En parler a davantage été l’apanage des poètes que celui des scientifiques. Mais John Bowlby fait exception à cette règle. Ce pédopsychiatre- psychanalyste anglais a consacré sa vie à étudier le phénomène, et à se battre pour qu’il soit reconnu comme essentiel à l’équilibre de chacun de nous. Il a ainsi créé la théorie de l’attachement. Cet ouvrage raconte comment John Bowlby a élaboré cette approche qu’il a voulue scientifique. Il offre un panorama des découvertes les plus récentes dans ce domaine, qui concerne aussi le développement du cerveau. L’attachement est ainsi défini comme un instinct qui rapproche au départ le bébé de sa mère, afin qu’elle fasse attention à lui et lui permettent de survivre, puis qui est modelé par les relations de l’enfant avec ses proches jusqu’à l’adolescence. Mais loin de se limiter aux premières années, c’est un instinct qui préside aux comportements humains la vie durant : cet amour qui nous façonne régit nos relations avec autrui, ainsi que notre image de nous-mêmes, et il est à l’origine de nombre de nos émotions au quotidien, des plus douces aux plus violentes. Cette théorie est parfois encore controversée, malgré les avancées majeures qu’elle a permises. Sans doute est-il difficile d’admettre qu’à leur insu les parents n’agissent pas toujours au mieux pour le bien-être de leurs enfants, et que cela a des conséquences pour eux toute leur vie, ainsi que pour leurs descendants. La question devient alors un enjeu de société, car l’attachement est au cœur de la paix sociale.