3 trucs simples pour calmer les angoisses de séparation des petits (école, crèche, vacances…)

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Une légère anxiété est toutefois utile parce qu’elle sert à se protéger en cas de menace et danger. Avoir peur des inconnus a un effet protecteur et signifie que l’enfant sait reconnaître les visages familiers des visages inconnus. Les enfants non sujets à l’anxiété arrivent à surmonter ces moments d’anxiété grâce aux réponses de leurs parents (ou autres figures d’attachement) qui passent par de l’affection, de la tendresse, de la patience et qui construisent pas à pas le sentiment de sécurité de l’enfant. L’attachement sécure se construit peu à peu grâce à de multiples expérience répétées avec les figures d’attachement qui s’occupent de l’enfant régulièrement de manière bienveillante, chaleureuse et empathique. Les figures d’attachement n’ont pas à être parfaites mais celles qui sont sécurisantes savent examiner leurs erreurs, réparer la relation et apporter globalement un climat de sécurité physique et affectif à l’enfant.

Dire à un enfant qui éprouve de l’angoisse à l’idée de se séparer de son patent de faire des efforts pour se calmer ou l’envoyer au coin pour qu’il se calme augmente son insécurité.

Lire aussi : Réconforter efficacement les enfants (quand les mots et les raisonnements logiques sont inefficaces face à leurs angoisses)

Je vous propose trois pistes pour aider les enfants en proie à de l’anxiété de séparation.

1.Un petit objet à emporter partout avec lui

Pour les jeunes enfants, la séparation avec les parents peut être difficile. Pour rendre cette séparation plus facile, nous pouvons instaurer des petits rituels au moment de les quitter :

  • “déposer” un bisou dans chaque poche pour qu’il puisse les ressortir quand il en a besoin,
  • laisser un objet/bout de tissu avec notre odeur dans la trousse/ le sac de l’enfant,
  • trouver un objet rassurant (un caillou que vous ramasserez lors d’une balade par exemple) que l’enfant pourra mettre dans sa poche et toucher, manipuler quand il aura besoin de penser à vous et aux bons moments passés ensemble,
  • dessiner un cœur, un smiley ou un autre symbole de l’amour que vous portez à votre enfant au creux de sa main ou sur une partie de son corps qu’il pourra regarder discrètement quand il en ressentira le besoin,
  • lui donner un bracelet “magique” (acheté ou fabriqué) : on pourra offrir ce bracelet magique quelques jours avant la séparation (entrée à l’école, à la crèche, chez la nounou, avant le départ en vacances…) et expliquer à l’enfant qu’il contient des câlins, des bisous, des “Je t’aime” et que ce bracelet l’aidera à se sentir mieux quand il est loin de la maison.

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2. Un calendrier compte à rebours

A l’image d’un calendrier de l’avent, on pourra créer un calendrier qui compte les jours avant la séparation à rebours (une semaine par exemple). Chaque jour, l’enfant ouvrira la fenêtre et pourra découvrir une petite surprise.

On pourrait imaginer que l’enfant trouvera le premier jour un porte clé à fixer à son sac puis chaque jour apporterait une nouvelle fantaisie à accrocher au porte clé (un ruban, un charms, un mini cadre photo, une petite peluche…).

Une fois toutes les fenêtres du calendrier ouvertes, l’enfant aura un joli porte clés avec plein d’objets qui portent bonheur et donnent du courage. Le jour J, on pourra accrocher le porte clés au sac de l’enfant comme un rituel.

 

3.Une photo à portée de main

On pourra glisser une photo des parents dans un endroit facilement accessible pour l’enfant (dans une poche, dans la trousse, dans le sac…). On pourra dire aux enfants qu’ils peuvent regarder cette photo dès qu’ils en ressentent le besoin. Cela pourra faciliter la transition et l’acclimatation au nouvel environnement.

 

Il est utile de garder en tête que l’attachement et l’autonomie fonctionnent ensemble. Un enfant a autant besoin d’attachement que d’opportunités pour développer sa personnalité et son autonomie. Les humains ont besoin d’aller découvrir le monde de manière progressive, d’abord à quelque mètres de leurs parents, puis à quelques centaines de kilomètres à l’adolescence. Pour que le processus d’individuation se réalise de manière sereine, il est nécessaire que l’enfant sache qu’il peut revenir à sa base de sécurité en cas de problème (auprès de ses figures d’attachement). Une attitude surprotectrice, qui part souvent d’un bon sentiment, prive l’enfant d’occasions de vivre des petites séparations supportables sous la responsabilité d’un adulte de confiance. Il ne s’agit pas de forcer un enfant à aller voir d’autres enfants au parc ou de l’envoyer en colonie pour qu’il apprenne à se débrouiller seul alors qu’il n’en a pas envie. Il s’agit plutôt d’adopter l’attitude des petits pas (empathie et accompagnement) et de regarder en soi-même en tant qu’adulte (est-ce que je suis prêt à me séparer de mon enfant ? qu’est-ce qui y fait obstacle ? est-ce justifié, notamment en lien avec son âge, ses besoins et ses envies ? ai-je confiance dans les personnes qui vont s’occuper de lui ? comment m’assurer de leurs compétences ? quelle est l’influence de mon propre style d’attachement sur mes réticences ?…).

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>>>Pour aller plus loin : Panique d’attachement : quand les enfants sont en proie à une anxiété de séparation intense