Ce que les enfants devraient apprendre à propos de leur cerveau à l’école

Les neurosciences apparaissent comme un domaine réservé aux meilleurs étudiants en sciences.

Comment fonctionne le cerveau ?

Suite à une étude menée sur des enfants de 4 à 13 ans, les psychologues Peter Marshall et Christina Comalli ont découvert que les jeunes enfants ne connaissent ni les fonctions ni le fonctionnement de leur cerveau. Les scientifiques attribuent cet état de fait à plusieurs facteurs : 

1. les parents et les enseignants ne mentionnent que très rarement le cerveau quand ils apprennent aux enfants comment leurs corps fonctionnent. Par ailleurs, les adultes utilisent peu le mot “cerveau” dans leurs conversations avec des enfants. Par exemple, les programmes scolaires du primaire indiquent l’étude des os, des articulations et des muscles dès le CE2 mais n’abordent pas la question du cerveau ou de la mémoire. 

2. l’enseignement portant sur l’anatomie et les fonctionnalités du cerveau ne commence qu’au collège.

3. les enfants ne peuvent pas observer leur propre cerveau et sont forcés d’imaginer ce qui se passe à l’intérieur de leur tête. Les enfants s’imaginent leur cerveau comme une simple boîte dans laquelle ranger des souvenirs et des faits.

cerveau à l'école : à quoi ça sert ? Marshall et Comalli ont alors élaboré une leçon d’une vingtaine de minutes à destination d’élèves de primaire. La leçon contient des éléments sur le rôle du cerveau dans les activités sensorielles :

il s’agit d’enseigner aux enfants que le cerveau ne sert pas seulement à penser (comme les enfants le présument souvent) mais aussi à voir, entendre, sentir ou encore ressentir.

Pourquoi apprendre le fonctionnement du cerveau à l’école ?

C’est seulement à la Renaissance que les scientifiques ont démontré que les idées, les sentiments et sensations venaient du cerveau et non du coeur. Notre cerveau contrôle notre corps et choisit tout ce que nous faisons (se sentir triste, voir, se déplacer, dessiner…). Dans l’apprentissage, le cerveau est la partie la plus importante du corps humain.

Carol Dweck, une autre psychologue américaine, a démontré les avantages que les enfants peuvent retirer de meilleures connaissances sur leur cerveau : les enfants abordent de manière plus positive les erreurs car ils savent que leur cerveau est plastique et qu’il leur permet de développer de nouvelles compétences en travaillant. Le cerveau crée de nouvelles connexions neuronales en permanence, à tout âge. Cela signifie que  tout le monde est capable d’apprendre et à tout âge (hors pathologies graves).

Quelles sont le conditions favorables à l’apprentissage ?

1. La répétition

L’apprentissage se fait avec la répétition des gestes : plus on répète un geste, une action, une leçon, plus ceux-ci paraissent faciles car les connexions entre les neurones du cerveau se font plus vite dans le cerveau. Le processus d’apprentissage et de mémorisation consiste en la création de connexions entre neurones. Plus on entraîne notre cerveau à créer des connexions entre neurones, mieux on apprend.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter la vidéo dans cet article :  Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner – dernières découvertes en neuroéducation

2. La gestion des émotions

Le cerveau est également responsable des émotions (tristesse, anxiété, joie…). Les émotions ont un fort impact sur notre manière d’apprendre. Le stress ou l’anxiété rend les apprentissages plus compliqués. L’anxiété ou la menace provoque la sécrétion d’hormones comme l’adrénaline ou la cortisol dans le corps : ces hormones modifient la manière de penser, agir et ressentir. Les scientifiques pensent que nous apprenons mieux quand nous sommes heureux et relaxés.

3. L’hydratation

Le cerveau a besoin d’être irrigué pour créer des connexions entre les neurones : boire de l’eau améliore les capacités d’apprentissages. La déshydratation entrave le bon fonctionnement du cerveau.

4. Une alimentation équilibrée

Le cerveau a besoin de protéines, de graisses, de fruits et légumes, d’hydrates de carbone et de sucres pour fonctionner correctement. Une alimentation trop riche en sucres et additifs entrave la concentration.

5. Les sensations physiologiques comblées

Le sommeil, la faim, la chaleur ou encore le froid affectent le niveau de concentration du cerveau et donc les apprentissages.

6. Des pauses régulières

Il est utile de faire des pauses du cerveau (“brain breaks”). En règle générale, il vaut mieux diviser une session d’apprentissage ou de révisions en plusieurs petites sessions. C’est la méthode de l’arrosage dont je parle dans cet article : 10 méthodes pour apprendre, réviser et mémoriser efficacement.

Les exercices physiques sont recommandés pour oxygéner le cerveau.

 

Source : http://blogs.kqed.org/mindshift/2012/04/what-kids-should-know-about-their-own-brains/
et chaîne YouTube TheLearningPod