Le cercle du courage : un modèle de développement harmonieux pour les enfants

Le cercle du courage est un modèle positif de développement pour les enfants inspiré par la culture des américains natifs. La philosophie éducative des américains natifs se fonde sur quatre besoins universels des enfants pour un développement harmonieux :

  • l’appartenance
  • la maîtrise
  • l’indépendance
  • la générosité

Les anthropologistes ont depuis longtemps compris que les natifs américains élevaient des enfants courageux et respecteux à la fois, sans pour autant utiliser de méthodes éducatives coercitives.

Cette manière d’élever les enfants en fait des êtres humains qui s’aiment eux-mêmes, qui aiment les autres êtres vivants (humains, animaux, végétaux) et qui aiment la Terre qui les porte.

Les 4 piliers du cercle du courage

cercle du courage

 

L’appartenance

Dans les cultures des natifs américains (que les Occidentaux appellent amérindiens), le sentiment d’importance, l’impression de compter sont nourris par une tradition d’appartenance communautaire. Le besoin d’appartenance est en effet un besoin fondamental qui nous anime tous, que ce soit appartenir à une famille, un milieu, une ethnie, un ensemble de croyances. Le besoin d’appartenance consiste pour les enfants à trouver leur place.

Tous les membres de la communauté sont considérés comme des membres de la famille et ces liens sociaux profonds entraînent des relations empreintes de respect envers quelque membre de la communauté que ce soit (indépendamment de l’âge, de la fonction…).

On retrouve cette idée dans le proverbe qu’on lit souvent quand on regrette le modèle des familles nucléaires en Occident : il faut tout un village pour élever des enfants.

La maîtrise

L’acquisition de compétences dans les cultures traditionnelles est assurée par de nombreuses opportunités laissées pour expérimenter, tester et gagner en maîtrise.

Les personnes qui possèdent une plus grande maîtrise d’une compétence recherchée ne sont pas considérées comme des rivales mais comme des modèles d’apprentissage. Toutes les personnes dans la communauté sont orientées vers la recherche du développement personnel, pas dans le fait d’être supérieures aux autres.

Les êtres humains ont une tendance naturelle à vouloir gagner en compétence pour résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. Le fait de réussir à les surmonter par soi-même tout en ayant bénéficié de la présence du groupe renforce le sentiment de compétence et l’estime de soi.

L’indépendance

Dans les sociétés occidentales, le pouvoir est basé sur la domination, mais, dans les cultures natives américaines, le pouvoir personnel passe par le droit à l’indépendance. Cette indépendance, loin de l’exigence d’obéissance, vise à développer l’auto discipline et le sens de la responsabilité individuelle.

Dès la plus tendre enfance, les enfants sont encouragés à prendre leurs propres décisions, ils sont consultés sur les décisions qui les concernent, leurs avis comptent, ils sont amenés à résoudre des problèmes du quotidien.

Les adultes sont des modèles, montrent l’exemple en faisant et en étant, ils partagent des valeurs, ils donnent un retour (un “feedback”) aux enfants mais ces derniers bénéficient d’un nombre important d’opportunités pour prendre des décisions sans craindre punition ou reproches.

On retrouve cette idée dans le livre Le concept du continuum de Jean Liedloff.

La générosité

La vertu est inculquée à travers la valeur accordée à la générosité. Un des premiers objectifs des américains natifs est d’élever des enfants conscients de l’importance d’être généreux. En aidant les autres sans arrière pensée (pas d’attente de retour en échange), en partageant et donnant les possessions qui leur son chères, les jeunes font valoir leur propre valeur : ils contribuent de manière positive à la vie d’un autre être humain.

 

Cette approche apporte des éléments de réponse à la question que soulève le livre Comment éviter de se fâcher avec la Terre entière en devenant parent ? :

Souhaite-t-on voir grandir des enfants standardisés ou des enfants sécurisés, sereins, qui feront bénéficier la société de la singularité qu’ils auront réussi à développer ?

Par ailleurs, on comprend l’importance de combiner les notions de compétences et d’appartenance à des notions d’éthique. On élimine ainsi les risques de repli sur soi communautaires, de volonté de faire mieux que les autres pour les humilier, de se servir de compétences pour prendre le pouvoir et asservir. J’aime cette citation de Haïm Ginott pour en rappeler l’essence :

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Sources: Reclaiming Youth International & Circle of Courage