Mieux comprendre et accompagner les enfants de 3 ans

Mieux comprendre et accompagner les enfants de 3 ans

Les enfants de 3 ans continuent à explorer leur pouvoir personnel.

Vers l’âge de 3 ans, les enfants commencent à mieux comprendre le monde et sont plus indépendants. Ils continuent à explorer leur pouvoir personnel et à affirmer leur “je” dans la continuité de l’âge de l’affirmation qui se manifeste autour de 2 ans.

Leur poser des questions sur le monde qui les entoure les aident dans leur développement. Par exemple, il est possible de poser des petites questions ouvertes comme “Qu’est-ce qui va se passer si… ?” ou “Qu’est-ce que tu penses de… ?”.

Confier des responsabilités aux enfants comble leur besoin de se sentir utiles et compétents (par exemple en faisant les courses au supermarché, donner des tâches à chaque enfant).

Les enfants de 3 ans ont besoin de leurs parents pour mieux comprendre leurs propres émotions.

Inciter les enfants à dire ce qu’ils pensent et ressentent sans les humilier ou faire preuve de sarcasme fortifie la relation parents/ enfants. Si un parent se moque des peurs d’un enfant ou minimise systématiquement ses émotions (en disant “c’est pas grave” ou “ne pleure pas”), l’enfant finira par arrêter de les partager. De plus, un enfant a besoin d’un parent pour comprendre ses propres émotions et d’une écoute patiente et empathique pour apprendre à les réguler.

Les enfants apprennent par imitation (ils ne nous écoutent pas toujours mais nous regardent toujours !) et leurs parents restent les premiers modèles. Il est donc possible de leur montrer l’exemple pour une bonne “hygiène émotionnelle” en verbalisant nos propres émotions avec des mots qui reflètent toute la palette des émotions humaines et leur intensité. Cette habitude contribue à donner à l’enfant la certitude qu’il peut compter sur des parents authentiques et disponibles pour lui.

Les enfants de 3 ans sont très sensibles aux transitions.

Un enfant de 3 ans est très sensible aux transitions. Il est utile de les préparer à l’avance pour passer d’une activité à une autre, d’un lieu à un autre. Cette préparation peut passer par :

  • des signaux verbaux avec contacts physiques (bien capter le regard de l’enfant) pour prévenir du temps restant : 15 minutes avant, 5 minutes avant, 1 minute avant;
  • des rituels pour éviter la désorientation dûe au changement;
  • de la préparation en amont en cas de séparation (bien définir qui s’occupera de l’enfant, à quelle heure on va partir et revenir);
  • des ressources ludiques (ex : chanson du rangement);
  • du champ laissé à la volonté propre de l’enfant car plus les adultes insistent, plus les enfants résistent (être prêt à retarder de 5 minutes le départ si l’enfant est vraiment pris dans son jeu plutôt que provoquer de la contrevolonté);
  • de l’empathie pour ses émotions (“C’est vrai qu’on n’a pas envie de partir quand on s’amuse bien, tu aurais voulu rester encore toute la nuit !“);
  • du calme et de la patience pour éviter l’escalade de stress (si l’enfant se met en colère et résiste, il y a un risque de contagion émotionnelle et c’est à l’adulte de garder son calme plutôt qu’exploser contre l’enfant);
  • des consignes courtes, qui indiquent ce qui est attendu (nous avons tendance à trop parler en tant que parents);
  • des remerciements pour les comportements appropriés qui rendent la vie plus facile (voir la notion de compliment descriptif).

Les méthodes autoritaires fragilisent les enfants

Les fessées (interdites par la loi en France), punitions, cris ou menaces apprennent aux enfants que les problèmes se règlent par l’intimidation. Par ailleurs, ces méthodes éducatives fragilisent le lien d’attachement et enclenchent un cercle vicieux quand elles sont répétées :

  • dégradation de l’estime de soi de l’enfant qui se considère comme mauvais par nature et fautif,
  • envie de revanche sur le parent qui fait souffrir,
  • adoption de conduites qui évitent de se faire prendre sur le modèle du “pas vu, pas pris“,
  • persévérance dans les conduites inappropriées juste pour avoir de l’attention – de l‘attention négative valant mieux que pas d’attention du tout,
  • reproduction de la violence avec les frères et soeurs ou amis.

………………………….
La lecture de mon livre La co-éducation émotionnelle : s’élever en même temps qu’on élève les enfants (éditions Hatier) vous donnera des pistes pour raisonner autrement face aux comportements des enfants qui nous mettent en difficulté (avant de chercher à plaquer des astuces et conseils au risque de constater que “l’éducation positive, ça ne marche pas”). Il est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

co éducation émotionnelle livre

Commander La coéducation émotionnelle sur Amazon, sur Decitre, sur Cultura ou sur la Fnac