14 pistes pour développer l’autonomie des enfants

développer l'autonomie des enfants

L’autonomie concerne tous les pans du quotidien et diffère d’un âge à l’autre (exemples : se brosser les dents, s’habiller tout seul, faire son cartable ou encore débarrasser la table). Il existe des solutions pour créer un environnement favorisant la coopération et la connexion, préalable à l’autonomie. Le recours aux encouragements, au jeu et aux essais/erreurs faits par l’enfant participent à l’autonomie des enfants.

  • 1. Enseigner les compétences progressivement

D’abord montrer comment faire, puis faire avec, regarder faire et enfin laisser faire seul.

 

  • 2. Laisser le droit à l’erreur et à la prise de risques

C’est quand on réessaye après un échec qu’on apprend.

Il est une ritournelle bien connue des parents : « tu vas tomber !« , « tu vas le casser ! », « tu vas tout renverser ! ».

Pourtant, neuf fois sur dix, il ne se passe rien. L’enfant monte sur le muret mais il ne tombe pas, l’enfant prend l’assiette mais ne la casse pas, l’enfant se sert de l’eau mais ne la renverse pas.

Pas toujours facile de concilier nos peurs de parents et les envies d’autonomie de nos enfants ! Mais nous gagnerions à vaincre notre peur pour favoriser la confiance en soi des enfants, leur capacité à prendre des initiatives, leur pleine mesure des risques et leur autonomie.

Plus de ressources : Pourquoi il faut arrêter de dire “tu vas tomber” aux enfants !

 

  • 3. Doser notre aide et montrer comment réparer

Aider l’enfant à trouver des solutions et à réparer (un objet, une relation…).

Lire cet article en complément : Comment doser notre aide pour aider utilement les enfants dans leur construction et leurs apprentissages

 

  • 4. Encourager les initiatives

Un enfant prendra confiance en lui et apprendra à se passer de l’aide des adultes quand il est encouragé dans ses tentatives d’autonomie.

L’encouragement est encore plus efficace quand il se porte sur le processus/ les efforts plutôt que sur le résultat et s’il est descriptif plutôt que poteur de jugement (bien/mal).

Tu as boutonné 3 boutons tout seul.

C’était difficile de mettre les deux chaussures et tu as réussi.

Je vois un enfant habillé en moins de 5 minutes avec son manteau, son bonnet, son écharpe et ses gants.

 

  • 5. Adapter l’environnement quand c’est possible

Une mesure efficace en termes d’autonomie est de modifier un environnement familial ou un style de vie qui fatigue, surexcite, déresponsabilise, abandonne ou protège trop l’enfant. En reprenant l’idée de Maria Montessori, notre rôle des éducateurs (parents et enseignants) est de retirer les obstacles du chemin de l’enfant pour le laisser ensuite continuer seul.

Pour aller plus loin : 10 manières de préparer l’environnement familial pour des enfants épanouis

 

  • 6. Formuler des demandes et des attentes adaptées à l’âge et aux compétences de l’enfant

Connaître le niveau de développement moteur, émotionnel et cognitif des enfants permet de formuler des demandes adaptées à leurs compétences.

Des explications ici : Connaître les étapes de la maturation émotionnelle des enfants pour mieux les comprendre et les accompagner

 

  • 7. Utiliser le jeu

Avec une bonne motivation (faire quelque chose qui lui plait) et de l’enthousiasme, l’enfant peut tout faire. Les neurobiologistes disent que l’enthousiasme est un engrais pour développer le cerveau et quoi de plus enthousiasmant pour un enfant que les jeux ?

Par exemple, le déguisement peut être une bonne occasion pour que les enfants apprennent à à s’habiller seuls.

 

  • 8. Laisser l’enfant faire des choix

Lorsqu’un enfant a la possibilité de faire des choix, il exerce son autonomie, sa personnalité, son pouvoir sur l’environnement mais aussi sa réflexion. La solution trouvée va dépendre des activités et contraintes de la situation.

L’enfant fera peut-être des erreurs (par exemple choisir des chaussures basses alors qu’il pleut à torrent dehors) mais ces erreurs lui permettront justement d’apprendre à faire des décisions ajustées à l’avenir.

 

  • 9. Se retenir de faire à la place (même quand l’enfant s’énerve)

Isabelle Filliozat conseille de respirer un bon coup face à ce type de crises et de regarder l’enfant pester et rager. Par exemple, on pourra redonner une feuille à l’enfant s’il s’énerve au moment de dessiner et rester à côté de lui à chaque fois qu’il recommence jusqu’à ce qu’il réussisse.

On pourra l’accompagner de paroles compréhensives mais pas intrusives ni jugeantes :

C’est énervant quand ça ne se passe pas comme tu veux.

Cela peut être difficile de…

Recommence autant de fois que tu en as besoin, tu peux y arriver même si ça prend du temps.

Tu peux être fâché(e) mais je ne te laisserai pas jeter tes affaires. Tiens, voilà une autre feuille.

Pour aller plus loin : Ma fille s’énerve quand elle ne réussit pas quelque chose : comment je réagis ?

 

  • 10. Donner quotidiennement de l’attention à l’enfant

Les enfants ont besoin d’attention pour se sentir en sécurité émotionnelle et partir “affronter” le grand monde :

  • un geste d’amour (un câlin, un clin d’œil, une caresse, un hochement de tête, un sourire…)
  • du soutien et une acceptation inconditionnelle (je crois en toi, tu peux le faire, ça peut être difficile et tu vas trouver une solution, je suis là si tu as besoin d’aide, je te vois…)
  • des activités partagées au quotidien (cuisiner, lire, jouer, danser, chahuter…)

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  • 11. Encourager l’enfant à utiliser des ressources à l’extérieur du foyer

Faber et Mazlish écrivent : “Nous voulons que nos enfants sachent qu’ils ne sont pas totalement dépendants de nous. Le monde extérieur (l’animalerie, le dentiste, l’école, un enfant plus âgé) peut contribuer à la solution de leurs problèmes”.

 

  • 12. Respecter l’intimité physique des enfants (et leur espace personnel)

Amener les enfants aux respect des autres (et d’eux-mêmes) et à l’autonomie passe par le nécessaire respect de leurs limites personnelles par les adultes qui les entourent.

Par exemple :

  • Respecter les « non » et les « arrête » des enfants
  • Demander la permission avant de toucher l’enfant : « est-ce que je peux te faire un câlin ? est-ce que cela t’aiderait que je te fasse un câlin ? est-ce que tu serais d’accord pour un massage ? »
  • Ne pas forcer à dire bonjour par un bisou (on peut dire bonjour avec un sourire, avec un mot, avec une poignée de main…)
  • Ne pas forcer à faire un câlin
  • Ne pas forcer à faire des chatouilles
  • Éviter de remettre une mèche de cheveu, un col de travers…

 

  • 13. Laisser l’enfant répondre aux questions qui le concernent

Certains adultes ont l’art pour poser des questions concernant les enfants en leur présence mais sans s’adresser directement à eux. Cela peut être l’opportunité de répondre : “Il/elle est capable de te répondre. C’est lui/elle qui sait le mieux ce dont il/elle a besoin.”

 

  • 14. Ne pas abuser du mot non

Certains enfants perçoivent le simple non comme un appel aux armes, comme une attaque directe à leur autonomie. Ils mobilisent toute leur énergie pour contre-attaquer. […] Heureusement, il existe quelques solutions de rechange utiles qui permettent aux parents d’être fermes sans inviter à la confrontation. – Faber et Mazlish

Pour découvrir ces solutions : Pourquoi (et comment) ne pas abuser du mot “non” avec les enfants ?

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Source : Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Elaine Faber et Adele Mazlish (éditions du Phare). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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