7 ressources pour se connecter émotionnellement aux enfants et répondre aux situations difficiles (colère, anxiété…)

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Des ressources pour apprendre à se connecter émotionnellement aux enfants et répondre aux situations difficiles d’après le livre Le cerveau de mon enfant de Daniel Siegel et Tina Bryson (éditions Pocket).

 

1. Se connecter avant de rediriger : LA CONNEXION ÉMOTIONNELLE

Quand un enfant est bouleversé, un accompagnement efficace sera de se connecter émotionnellement à lui. Cette connexion peut passer par des paroles (être l’écho de ses émotions) et des gestes (serrer l’enfant dans les bras, l’embrasser, montrer de la compassion sur le visage…). Même quand un enfant grandit, il a besoin d’être choyé.

“Tu es vraiment déçue que…, c’est ça ?”

“C’est très difficile à vivre quand…”

“Ça t’a mis dans une rage folle de…”

Une fois qu’il est à nouveau maître de lui-même et calme, il sera plus réceptif à des propositions pour résoudre le problème ou des explications sur les enjeux de son comportement.

“Tu as le droit d’être triste/ fâchée/ en colère/ déçu”.

En fonction de l’âge de l’enfant, on pourra réagir avec plus ou moins d’explications :

  • pour les petits (jusqu’à 3 ans): donner une information (“mordre/ taper fait mal“, “jeter les jouets les abîme“…) et clarifier le comportement attendu (“tu peux demander un câlin quand tu es fâché ou triste“, “les jouets sont faits pour jouer“…)
  • pour les “moyens” (à partir de 3 ans, en fonction du travail sur les émotions proposé à l’enfant – lecture de livres, mimes des émotions…) : “tu es capable de le dire avec des mots. Je m’attends à ce que tu me dises avec des mots quand ça ne va pas“, “est-ce que ça t’aiderait de – faire un câlin, de jouer, de respirer, d’aller dans ta cabane de retour au calme… ?
  • pour les grands (à partir de 6 ans) : rediriger vers le raisonnement et les conséquences des actes (“Qu’est-ce qui s’est passé ?”, “Qu’est-ce que tu avais envie de dire ?” “A ton avis, comment X s’est senti quand tu as fait/ dit ça ? Comment moi je me suis senti ?”, “Que se passerait-il si tout le monde agissait de la sorte ?“), initier une résolution de problèmes :
    • Parler des sentiments et des besoins de l’enfant
    • Parler de nos propres sentiments et besoins
    • Faire ensemble un remue méninge pour trouver une solution mutuellement acceptable
    • Ecrire toutes les idées sans les évaluer
    • Choisir les suggestions qui remportent l’adhésion de chaque membre de la famille et retenir une solution

 

2. Nommer pour apprivoiser : LA NARRATION (description sans jugement)

On peut inciter les enfants à raconter ce qui les tracasse. Quand l’enfant utilise son cerveau pour faire preuve de logique et de mise en mots, il donne un sens à ce qu’il a vécu et peut reprendre le contrôle de lui-même.

Pour les plus petits, les parents pourront prendre en charge tout ou partie de la narration (une fois la connexion émotionnelle établie par de l’écoute active).

  • Avant 3 ans, les parents prennent en charge tout le récit.
  • A partir de 3 ans, les parents prennent l’initiative (“je t’ai vu courir puis tomber sur ce passage glissant/ prendre les jouets des mains de X puis X a pleuré… C’est bien ce qui s’est passé ?” Si l’enfant ne reprend pas le fil de l’histoire, les parents continues la description sans jugement (“et puis, tu t’es mis à pleurer et je me suis précipitée vers toi et…”/ “X a voulu reprendre le jouet mais tu ne voulais pas alors tu l’as tapé et…”).
  • A partir de 6 ans, on peut poser des questions pour encourager l’enfant à raconter avec ses propres mots sans les forcer (“tu n’as pas vu la balançoire qui venait vers toi ? Que faisais-tu quand le prof t’a dit ça ?”). Si les enfants ne veulent pas parler, on peut les encourager à mettre leurs traumatismes en mots par écrit. Cette mise en mots (verbale ou écrite) reste très importante dans le processus de “guérison” pour surmonter les petits et grands traumatismes de la vie.

 

3. Solliciter l’enfant : LA RÉFLEXION AU SERVICE DE L’AUTO DISCIPLINE

Solliciter la logique de l’enfant dans des situations difficiles va le pousser à réfléchir et à faire des choix. Il n’est pas question d’accepter le manque de respect ou la violence mais le fait de solliciter l’enfant et de le pousser à réfléchir l’encourage à s’auto-discipliner.

Dan Siegel propose des scénarios : plutôt que dire “ce n’est pas la bonne manière de demander” ou “je te l’avais bien dit“, on pourrait inviter les enfants à réfléchir à une alternative “peux-tu penser à une autre manière de demander qui donnerait plus envie de t’aider ?” ou à une manière de satisfaire tout le monde : “peux-tu trouver une idée pour qu’on soit tous les deux contents ?

 

4. Faire appel à la logique : LA MUSCULATION CÉRÉBRALE

Dan Siegel et Tina Bryson proposent de jouer à des jeux avec les enfants qui les obligeront à faire des choix face à un dilemme :

  • le jeu du Que ferais-tu si :  “Que ferais-tu si ?” -> … si tu voyais un garçon s’attaquer à un plus faible dans la cour de récréation et qu’il n’y avait pas d’adulte à proximité ?
  • les devinettes : au cours de la lecture d’un livre, demander aux enfants de faire des hypothèses sur la fin d’une histoire
  • les choix dans la vie quotidienne : laisser aux enfants des opportunités de prendre des décisions seuls (cela nécessite d’éviter de résoudre les problème des enfants à leur place, même s’ils commettent des erreurs ou ne font pas les meilleurs choix).

Après tout, votre objectif n’est pas d’avoir un enfant parfait mais de développer au mieux son cerveau supérieur. – Dan Siegel et Tina Bryson

 

5. Bouger le corps pour ne pas perdre l’esprit : LE MOUVEMENT POUR CHANGER L’HUMEUR

Après s’être connecté émotionnellement avec les enfants, on peut chercher à les faire bouger. Dan Siegel et Tina Bryson proposent d’expliquer aux enfants jeunes que bouger le corps permet de ne pas perdre l’esprit. Les enfants comprendront alors tôt que bouger le corps permet de contrôler l’humeur.

Tout est envisageable :

 

6. Laisser passer l’orage émotionnel : LE VA ET VIENT DES ÉMOTIONS

Les enfants peuvent comprendre que les émotions sont passagères : la peur, la colère, la tristesse, la frustration, la solitude sont des états temporaires, pas des caractéristiques permanentes. Les émotions vont et viennent.

Dan Siegel et Tina Bryson proposent d’expliquer la différence entre “je suis triste/ en colère” et “je me sens triste/ en colère”. Cela peut passer par des questions posées aux enfants pour les aider à comprendre le caractère éphémère des émotions :

Comment penses-tu te sentir dans 5 minutes, dans 5 heures, dans 5 mois, dans 5 ans ?

 

7. Augmenter le plaisir d’être en famille : LA JOIE DE VIVRE EN FAMILLE

Dan Siegel et Tina Bryson écrivent que la joie au sein d’une famille est essentielle pour un enfant.

Être avec vous est le paradis pour lui.

L’avantage est qu’il n’y a pas besoin de beaucoup d’efforts pour s’amuser et porter de l’attention aux enfants :

  • passer du temps avec une attention exclusive
  • jouer ensemble
  • rire ensemble
  • chanter
  • danser
  • lire des histoires/ en inventer
  • faire du sport ensemble
  • dire des bêtises (jeux de mots rigolos, jeux loufoques, mots inventés, mettre des vêtements à l’envers…)
  • aller camper
  • aller se balader dans la nature pour profiter des bienfaits de la verdure
  • cuisiner ensemble
  • favoriser des moments heureux avec tous les membres de la famille (frères, soeurs, grands parents…)
  • mettre en place des rituels joyeux et positifs (je vous propose 5 jeux issus de la psychologie positive à faire en famille à ce lien)
  • transformer les situations conflictuelles potentielles en moments créatifs et ludiques (des idées ici ou ici)

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Ces ressources sont tirées du livre “Le cerveau de votre enfant” de Daniel Siegel et Tina Bryson (disponible chez votre libraire, en médiathèque ou sur Internet aux éditions Pocket).

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