Empathie et auto empathie : 6 questions pour créer de l’harmonie dans les relations

Dans les interactions complexes, potentiellement violentes, le processus de la Communication Non Violente propose des questions simples et puissantes à la fois qui augmentent les chances de pacifier les relations. Ces questions abordent deux volets : soi et l’autre.

Le processus de la Communication Non Violente invite à explorer ce que nous ressentons et ce que les autres peuvent ressentir, ce qui motive les actions des uns et des autres, à raisonner en termes de besoins et à entrer en relation plutôt que chercher à avoir raison.

roue Communication Non Violente

3 questions sur soi

Se poser ces trois questions est un acte d’auto empathie qui débouche sur l’expression de soi :

  • Qu’est-ce que je ressens ? (les sensations dans mon corps, les émotions ressenties, éventuellement accompagnées de pensées)
  • A quoi est-ce que j’aspire ? (mes valeurs, mes motivations, mes besoins insatisfaits qui demandent satisfaction)
  • Que puis-je faire ou (me) demander par rapport à ce que je vis ? (une demande qui peut supporter une négociation portant sur ce que je veux, exprimée dans un langage positif et réalisable dans un laps de temps acceptable)

L’auto empathie est un temps que l’on prend pour prêter attention à son propre vécu corporel et émotionnel. Grâce à cette auto empathie, il est possible de clarifier ce qui se passe à l’intérieur et d’utiliser les messages des émotions pour comprendre ce dont on a besoin.

L’auto empathie est particulièrement utile dans les situations difficiles.

Se tourner vers l’intérieur de soi-même et accueillir ce qui s’y passe est le moyen le plus immédiat et le plus puissant pour nous aider à traverser les tempêtes et les écueils de nos relations et pour trouver de la clarté quant à nos besoins, valeurs et objectifs. – Anne van Stappen

Cette auto empathie permet une expression de soi honnête. L’honnêteté est la capacité à exprimer ce qu’on vit, ce à quoi on aspire et ce qu’on demande, sans jugement, ni reproche ou agressivité. Dans le processus de la Communication Non Violente, cette honnêteté passe par 4 étapes :

 

  • O : observation sans jugement (description neutre des faits ou du comportement de l’autre en termes d’observation sans juger ni évaluer)
  • S : sentiments (énoncé de ses propres émotions dans la situation)liste émotions besoins
  • B : besoins non satisfait à nourrir (formulation du ou des besoins à l’origine des sentiments)besoins fondamentaux cnv
  • D : demande (expression d’une demande visant à satisfaire un ou des besoins)

 

L’idée ici est de s’appuyer sur ces quatre piliers pour clarifier à l’intérieur de soi ce qui se passe mais c’est un langage interne qui n’a pas pour but d’être utilisé tel quel à l’extérieur. Quand on parle à partir de cette clarification interne, ce qui est important est l’intention portée à la qualité de la relation avec l’interlocuteur.trice.

 

La communication bienveillante qui passe par les quatre étapes OSBD est plus un outil de déconditionnement que d’expression qui permet de démêler les jugements des observations, les pensées des émotions, les accusations des besoins et les exigences des demandes. Ces quatre étapes visent à séparer les pensées du reste de notre vécu personnel. Cette “langue” est donc intérieure et permet d’être au clair avec ce qui est chez nous.

Ce qui fait toute la différence, c’est que l’on exprime son vécu non pas en termes de reproches mais en termes de ce à quoi on aspire. – Anne van Stappen

S’exprimer de manière bienveillante dans la “vraie” vie peut prendre autant de formes que l’interaction précise avec cette personne précise dans cette situation précise appelle :

  • un temps de silence, une empathie silencieuse,
  • un langage habituel, courant, personnel, clarifié en nous-même grâce au passage par les quatre étapes OSBD,
  • ne choisir qu’une à trois étapes du processus OSBD dans une interaction afin de ne pas tomber dans un langage mécanique, manquant d’authenticité,
  • habiller ces étapes d’un langage adapté à l’interlocuteur.trice.

3 questions sur l’autre

Se poser ces trois questions sur l’autre personne qui prend part à l’interaction est un acte d’empathie qui débouche sur l’écoute de l’autre :

  • Que ressent la personne qui agit comme elle le fait ? 
  • A quoi aspire-t-elle ?
  • Qu’est-ce qui peut être fait par rapport au vécu de cette personne ?

L’empathie est une qualité d’écoute et de présence à l’autre, à ses sentiments et à ses besoins, sans vouloir l’amener quelque part et sans souvenir du passé. – Marshall Rosenberg

Dans l’empathie, il ne s’agit pas d’approuver tous les mots et comportements des autres (ni de faire ce qu’ils demandent) mais d’avoir l’attitude et les mots qui leur montrent que leur vécu est reçu sans jugement dans un souci de connexion interpersonnelle.

Quand on montre à quelqu’un qu’on le comprend et qu’il se sent réellement compris lors d’un conflit, tout se passe comme si quelque chose se détendait en lui et ouvrait la voie au dialogue.

Comprendre crée simplement un climat qui favorise le dialogue et aide à éviter une rupture de l’échange. – Anne van Stappen

Quand l’empathies’appuie sur les 4 étapes du processus de la Communication Non Violente (observation, sentiment, besoin, demande), l’interlocuteur.trice est amené.e à découvrir ses besoins, ce qui lui donne de la clarté sur ce qui se passe en lui/ elle.

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Source : Sagesse et puissance de la Communication Non Violente de Anne van Stappen (édition Jouvence)