[Enfants] 3 exercices pour se protéger des paroles blessantes

enfants comment se protéger des paroles blessantes 

1.Transformer des messages cailloux en messages plumes

Dans ce petit jeu, on pourra inviter les enfants à répondre à des critiques, des jugements, des reproches par des affirmations sur eux-mêmes, sur leur valeur en tant que personne et sur leurs capacités personnelles.

L’idée est de les amener à croire plus en eux-mêmes et en leur propre jugement qu’en celui des autres. Les messages cailloux lancés par les autres (reproches, jugements, critiques, insultes…) ne peuvent pas avoir d’effet destructeur quand une personne se croit plus elle-même (en ayant confiance en sa valeur) qu’elle ne croit les autres.

Par ailleurs, des messages cailloux peuvent contenir une part de vérité (bien que formulée maladroitement) et il est possible d’utiliser ces messages comme des leviers pour progresser en adoptant un état d’esprit de développement (“je peux progresser si j’en ai envie”, “je peux apprendre des mes erreurs”, “je suis capable de m’améliorer avec des efforts”).

Ainsi, on pourra proposer quelques exemples aux enfants et leur demander de trouver leurs propres réponses à ces messages cailloux :

Si quelqu’un me dit, “Tu es moche/ gros.se”, je peux penser : “Je me plais tel.le que je suis et je suis aimé.e pour moi-même par beaucoup de personnes.”

Si quelqu’un me dit, “Tu es méchant.e”, je peux penser : “Je suis capable d’être un.e bon.ne ami.e et je sais faire preuve de gentillesse.”

Si quelqu’un me dit “Je te déteste”, je peux penser : “Je m’aime, j’aime et je suis aimé.e”.

Si quelqu’un me dit, “Tu es nul.le”, je peux penser : “Je suis capable de faire beaucoup de choses par moi-même, comme par exemple… Et si j’ai envie de progresser, j’en suis capable.”

Une fois ces exemples pris, les enfants pourront trouver leurs propres exemples de messages cailloux auxquels opposer des messages plumes.

Parfois, cela sera difficile et les enfants auront plus envie de répondre aux attaques par des attaques ou de s’effondrer de tristesse. Cela est normal. Cependant, avec de l’entraînement, ils pourront devenir de plus en plus résistants aux critiques et plus en plus aimants envers eux-mêmes (et, par ricochet, envers les autres).

 

2.Le retournement de situation

On commencera par expliquer aux enfants que, quand une personne parle sur nous, elle parle en fait d’elle-même de manière détournée. C’est le cas aussi quand c’est nous-mêmes qui parlons sur les autres : nous parlons de nous-mêmes, de ce que nous n’aimons pas chez nous. Cela s’explique par le fait qu’il est plus facile de voir les défauts chez les autres que chez soi.

On invitera ensuite les enfants à prendre une feuille de papier et des crayons pour dessiner. Ils dessineront la personne de leur choix qui leur paraît avoir beaucoup de défauts ou qui les énerve vraiment (un membre de la famille, un.e ami.e…). Une fois le dessin réalisé, ils pourront lui adresser des critiques et des reproches puis les écrire à l’intérieur du dessin (ce qui les énerve, ce qui les rend jaloux,ce qui les met en colère chez cette personne). On permettra aux enfants de se défouler : ils auront le droit de tout penser et tout écrire.

Dans un troisième temps, on invitera les enfants à regarder ce qu’ils ont écrit puis à prendre chaque mot, chaque critique les unes après les autres afin de les retourner envers eux-mêmes. On pourra leur dire que tout ce qu’ils ont écrit renvoie à eux (ce qu’ils voudraient être, ce qu’ils ont peur d’être, ce qu’ils n’aiment pas chez eux-mêmes, ce qu’ils rêvent de faire sans oser ou sans s’en penser capables…). Les enfants pourront retourner les mots/ critiques qu’ils ont écrits en se posant des questions :

  • est-ce que j’aimerais être comme lui/ comme elle ?
  • comment serait ma vie si j’étais comme ça ?
  • est-ce que j’aimerais être à sa place ?
  • et si j’arrivais moi-aussi à… ?
  • n’est-ce pas ma plus grande peur au fond ?

Leurs réponses sincères permettront aux enfants de comprendre les réelles motivations (peur, envie, jalousie…) de leurs actes.

On pourra donner quelques exemples aux enfants :

  • si un enfant écrit sur le dessin de son frère : “il se la pète, il pense que c’est le plus beau !”
  • il peut retourner la question : “et si moi aussi, j’arrivais à me mettre plus en avant, à me voir comme quelqu’un qui a de la valeur, est-ce que je me sentirais mieux ?”
  • et trouver une réponse personnelle : “oui, c’est vrai, j’aimerais avoir son assurance.”

Pratiquer cet exercice peut avoir deux effets bénéfiques :

  • diminuer les mots et gestes agressifs des enfants qui sont de plus en plus capables de comprendre les motivations qui les poussent à jalouser, critiquer ou rejeter une personne,
  • développer leur capacité à décoder les critiques qui leur sont adressées diminuant ainsi la tendance à contre attaquer dans une escalade de violence.

 

3.Apprendre à prendre de la hauteur

On pourra inviter les enfants à repenser à une situation récente qui les a énervés ou rendus tristes. A partir de ce souvenir, ils pourront :

  • dessiner un bonhomme graphique constitué d’une tête bien ronde et jaune comme un soleil en haut, d’un gros cœur rose au milieu et d’un carré vert en bas qui symbolise les jambes

 

  • écrire ce qui accompagne l’événement désagréable dans chaque partie du corps : les pensées dans la tête, les émotions dans le cœur et les sensations et tendances à l’action (exemples : envie de pleurer, de taper, de crier…) dans les jambes

 

  • prendre un temps de pause quand le dessin est fini pour le regarder

 

  • se concentrer sur la tête en haut et se demander : qu’est-ce que je penserai de cet événement dans une semaine, dans un an, dans dix ans ? qu’est-ce qu’un esquimau aurait pensé à ma place ? et un homme de Cro Magnon ?

 

  • se concentrer sur le cœur au milieu et procéder à un retournement :
    • comment pourrais-je utiliser cet événement pour me rendre plus fort.e qu’avant ?
    • qu’est-ce que je peux apprendre sur moi-même et sur l’autre ?
    • comment je peux transformer un message cailloux que j’ai reçu en message plume pour moi ?
    • quelles sont les véritables motivations de mes pensées ?
    • et celles de l’autre personne qui m’énerve ou me rend triste ?

 

  • se concentrer sur les jambes en bas et voir ce qui a changé :
    • comment je me sens ?
    • est-ce que j’ai toujours mal au ventre / à la tête ? envie de frapper ou de pleurer ?
    • comment ça fait à l’intérieur maintenant ?
    • est-ce que j’ai envie d’agir autrement ? qu’est-ce que j’ai envie de faire maintenant ?

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Source : Les principes toltèques appliqués aux enfants : pour un mode de vie en harmonie avec soi-même et les autres de Florence Millot (éditions Hachette). Disponible en librairie, en médiathèque ou sur internet.

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