Être parent en pleine conscience : une nouvelle manière d’être
face aux défis de la parentalité moderne

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La pleine conscience, c’est quoi ?

Etre parent en pleine conscience ne signifie pas que nous n’éprouverons jamais de forts sentiments de contrariété, que nous n’aurons jamais l’impression que nos besoins sont en conflit direct avec ceux de nos enfants.

La pleine conscience nous amène à pouvoir faire preuve de plus de discernement. Quand on est capable d’observer notre attitude avec discernement, d’observer l’état d’esprit qui suscite telle ou telle attitude, on peut moduler certains (pas tous, pas tout le temps) de ces élans fondés sur la peur et les croyances limitantes, on est plus libre, moins contraint, moins guidé par l’inconscient qui parfois prend le contrôle et peut nous mener hors de nous (réellement en dehors de nous). Quand on arrive à se connecter par la respiration et la pleine attention aux sensations du corps, on dispose d’une gamme de choix bien plus large et on peut trouver un meilleur équilibre entre peur (par exemple, peur pour la sécurité de l’enfant qui vient d’un besoin de le protéger et de contribuer à rendre sa vie belle) et le besoin d’autonomie et d’exploration de l’enfant en laissant libre cours à sa curiosité.

Quand et commencer commencer

Myla et Jon Kabat Zin nous invitent à saisir les instants dont nous disposons pour commencer à vivre la pleine conscience au quotidien, aussi médiocres et désordonnés ces instants soient-ils. En décidant de commencer ici et maintenant, avec les ressources disponibles, nous nous mettons déjà dans l’esprit de la pleine conscience. La pratique de la pleine conscience est difficile, beaucoup plus difficile qu’il n’y parait parce que l’esprit a sa vie propre. Il va et vient constamment vers le passé, vers l’avenir, d’une pensée à l’autre.

Myla et Jon Kabat Zin accordent beaucoup d’importance à la pratique de la pleine conscience au quotidien car ils estiment que nos modes de vie actuels ne nous entraînent pas à vivre dans l’instant présent mais à vivre l’anxiété et à pratiquer la colère. Ils nous conseillent donc de pratiquer la pleine conscience, le retour à nous-mêmes, à nos gestes, dès que nous le pouvons.

La pleine conscience au quotidien

Chaque fois que nous prenons notre enfant dans les bras, nous pouvons le faire en pleine conscience en étant pleinement là. Etre pleinement là, c’est savoir que nous prenons l’enfant dans les bras quand nous le faisons. C’est être en contact avec ce que nous sentons, touchons, écoutons, tenons, respirons, avec tout ce qui se passe pour nous et, en même temps, embrasser tout cela en conscience. A un instant précis, il peut suffire d’être aussi présent que possible.

Il ne s’agit pas d’être “bon” dans cette pratique : il suffit d’être présent à un moment donné.

Quand vous prenez votre bébé dans vos bras, vous prenez votre bébé. Quand vous embrassez votre enfant, vous êtes là et vous embrassez votre enfant. Votre esprit n’est pas ailleurs ou, s’il est ailleurs, vous en êtes conscient et vous le faîtes revenir. – Myla et Jon Kabat Zin

Les apports de la pleine conscience pour les parents

(Re)donner de la liberté de choix

Le principal apport de la pleine conscience est la respiration et le fait de savoir que nous ne nous réduisons pas à nos pensées. Nous pouvons cultiver la pleine conscience du souffle dans des moments de calme et/ou des activités formelles (méditations guidées par exemple) puis les appliquer aux activités du quotidien (changer une couche et revenir au souffle, essuyer un bol renversé et respirer, marcher et revenir au souffle…).

D’ailleurs, Myla et Jon Kabat Zin conseillent aux parents de jeunes enfants de se garder des temps formels de pratique de la pleine conscience aussi souvent que possible (via des cours, des ateliers, des méditations guidées à la maison…) car ces moments de conscience nourrissent le corps et l’âme.

Quand nous sentons revenir des vieux schémas destructeurs (par exemple, un ton de voix dur, du mépris, des critiques, des mots blessants, des gestes brusques annonciateurs de violence…), une occasion précieuse se présente de faire un choix et ce choix est facilité par la pratique de la pleine conscience :

  • se laisser aller à ce qui est familier et facile
  • tenter de voir clair derrière nos réactions intenses
    • Qu’est-ce que je suis en train de faire?
    • Pourquoi ai-je une réaction aussi forte à cette situation ?
    • Si je continue dans cette direction, où cela va-t-il me mener ?
    • De quoi mon enfant a-t-il vraiment besoin en ce moment ?
    • Quels sont mes choix ?

En prenant le temps de respirer, de situer l’émotion et la tension qui l’accompagnent dans le corps, nous nous donnons au moins une chance de comprendre que nous sommes victimes d’un vieux sortilège, et nous pouvons peut-être nous en réveiller, avec une réponse plus imaginative, en pleine conscience. – Myla et Jon Kabat Zin

Bien sûr que Myla et Jon Kabat Zin reconnaissent qu’il est impossible de vivre en pleine conscience à temps plein. Nous aurons toujours des moments de réactions automatiques mais l’essentiel est de savoir qu’il existe des manières de négocier, sur le coup ou après coup, les difficultés relationnelles (avec nos enfants mais pas seulement). Par ailleurs, nos enfants comprennent que ces ruptures temporaires et douloureuses peuvent être identifiées, faire l’objet d’un travail et donner lieu à excuses et réparations.

Consommation, parentalité et pleine conscience

Myla et Jon Kabat Zin ajoutent qu’être parent en pleine conscience peut également nous aider à nous libérer de la surconsommation et revenir à plus de simplicité matérielle.

Ils regrettent que beaucoup d’objets qui nous entourent soient conçus pour nous “libérer” (et nous les achetons donc dans l’espoir de nous faciliter la vie) mais que, si nous n’y prêtons pas attention, nous risquons de les voir se substituer à la présence humaine et à l’interaction. Ils écrivent : “Le temps ainsi dégagé nous coûtera très cher quand nous aurons affaire à des enfants en manque d’attention, de contact physique et de chaleur humaine, ou en demande de stimulation constante. Réparer les dégâts causés par la négligence et la surstimulation est bien plus difficile et bien moins satisfaisant que de commencer par répondre aux besoins de l’enfant.”

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Source : Etre parent en pleine conscience de Myla et Jon Kabat-Zin (éditions Pocket). Disponible en libraire, en médiathèque ou sur internet.

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