Interview exclusive : la parentalité positive au service d’une rentrée zen

Merci à Véronique Maciejak, auteur du livre Il me pousse à bout – restez zen avec la parentalité positive pour ces conseils à quelques jours de la rentrée.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

V. Maciejak : Enseignante de formation, j’ai travaillé comme journaliste pendant 10 ans. Quand je suis devenue maman, la parentalité positive est devenue pour moi une évidence et j’ai eu envie de m’y consacrer aussi bien personnellement que professionnellement. Après différentes formations (notamment auprès d’Isabelle Filliozat ou Catherine Dumonteil-Kremer), je suis devenue formatrice en discipline positive et consultante en parentalité. Aujourd’hui, j’anime des conférences et ateliers pour adultes. Je viens de publier mon premier livre « Il me pousse à bout ! Restez zen avec la Parentalité Positive » (Eyrolles).

En quoi la parentalité positive peut aider à aborder la rentrée avec calme et enthousiasme ?

V. Maciejak : La parentalité positive nous permet d’avoir un autre regard sur l’enfant et sur la vie en général. Grâce à cette perception, on prend davantage de recul sur les situations et on arrive à se concentrer sur l’essentiel ; cela peut donc nous aider à appréhender la rentrée plus sereinement.

Quels sont vos 3 conseils pour une rentrée zen ?

V. Maciejak :

1/ Une à deux semaines avant la rentrée, je conseille aux parents d’aller se promener régulièrement et en famille autour de l’école. Cela permet aux enfants de prendre ou de reprendre leurs marques.

2/ Quelques jours avant la rentrée, j’aime l’idée d’organiser une grande fête de fin de vacances entre parents et enfants de l’école. Chacun peut ainsi se retrouver avant de se revoir à l’école.

3/ Le jour de la rentrée, prenez le temps de vous lever bien en avance pour ne pas être stressé et n’hésitez pas à arriver en avance à l’école. Si vous le pouvez et que le temps le permet, allez-y à pieds, cela sera bien plus détendant (il y a parfois foule sur le parking de l’école le jour J). Vous pourrez ensuite passer un peu de temps avec votre enfant avant de le laisser seul. Il pourra ainsi vous montrer son enseignant et découvrir avec vous ses nouveaux camarades.

Comment aider les enfants à prendre plaisir à aller à l’école ?

V. Maciejak : En évitant tout d’abord de leur mettre une pression inutile. J’entends beaucoup d’adultes dire aux enfants « Oulala, c’est la rentrée bientôt ? Il va falloir être sage et bien travailler ! Tu es un grand maintenant, ça ne rigole plus ! ». Moi si j’étais un enfant, je fuirais au plus vite ! Je trouve cela tellement triste. Pourquoi ne devrait-on plus rire à l’école ? Et qu’est-ce que cela signifie être « sage » ? Nos mots ont toute leur importance. Quand les parents déposent leur enfant le matin, la majorité leur dit « Travaille bien ». Je pense que débuter sa journée avec un « Je te souhaite une bonne journée » ou « Amuse toi bien ! » serait plus approprié et bien moins oppressant.

N’oublions pas aussi que nous sommes modèles pour nos enfants. Si nous partons découragés le matin, que nous « subissons » notre travail (et finalement notre vie), que nous ne sommes heureux qu’en vacances et que nous appréhendons chaque rentrée, il y a de fortes chances qu’il en soit de même pour nos enfants.

Enfin, prenez le temps… Nous sommes globalement tous stressées avec un rythme de vie effrénée, nos enfants entendent des « Dépêche toi ! On va être en retard » dès le matin. Pour être rechargé en énergie pour l’école, mieux vaut prendre son temps le matin pour un déjeuner en famille, un gros câlin un petit jeu ou simplement un réveil en douceur …

On parle souvent de “bonnes intentions” de la rentrée. Comment faire en sorte que ces bonnes intentions deviennent des “bonnes habitudes” dans la durée ?

V. Maciejak : Je pense que les « bonnes intentions » se discutent avant tout en famille. Chacun pourrait exprimer ses besoins et ses envies pour cette nouvelle année scolaire et définir ensuite un « plan de bataille » pour y arriver. Cela pourrait notamment passer par la création d’un tableau de routines. Les parents ont souvent du mal avec les préparatifs du matin et avoir une routine peut aider tout le monde.

Pour aider l’enfant à devenir autonome, pensez à créer un « tableau de routines » (voir ci-dessous). Ce tableau recensera toutes les étapes indispensables avant d’aller à l’école :

se réveiller,
prendre son petit déjeuner,
se laver les dents,
s’habiller…

Votre enfant aura peut-être envie de rajouter des éléments qui lui semblent importants, comme jouer, regarder des livres… Une fois que vous vous serez mis d’accord sur une liste de choses à faire, vous pourrez dessiner votre tableau de routines, en indiquant l’ordre et les horaires des différentes étapes à suivre.

Voici un exemple de tableau de routines (extrait du livre Il me pousse à bout ! Rester zen avec la parentalité positive ).

Pour rendre ce tableau plus attrayant et compréhensible, il est indispensable d’ajouter des dessins ou des images dans la deuxième colonne. Le plus simple est encore de prendre en photo votre enfant à chacune des étapes. Il collera lui-même les photos. Plus il sera impliqué dans la création de ce panneau, plus il sera enclin à le respecter. Ce tableau sera ensuite affiché en évidence sur un mur pour qu’il puisse le voir tous les jours. On peut aussi ajouter des photos ou des dessins d’horloge indiquant les horaires à respecter.

Pour en savoir plus sur le livre de Véronique Maciejak, je vous invite à découvrir ma chronique : Il me pousse à bout – rester zen avec la parentalité positive. Véronique y donne d’autres conseils pour détendre les départs matinaux :