Le tout-petit ne sait pas faire face au stress.

Le tout-petit ne sait pas faire face au stress.

Le stress est utile mais peut être dommageable quand il est sécrété en grande quantité et/ou de manière prolongée

En cas de situation stressante, l’amygdale, le centre de la peur dans le cerveau, sécrète des molécules de stress, dont le cortisol. Le stress n’est pas mauvais en soi : il est même un moteur qui pousse à l’action pour préserver la vie.

A la base, le stress invite à mobiliser toutes les ressources possibles pour être capable de faire face aux épreuves et difficultés de la vie : soit se figer, soit affronter ces épreuves, soit les éviter (y compris pour les tout-petits de pleurer pour attirer l’attention des parents et être soutenus, apaisés par eux). En revanche, le cortisol sécrété en trop grande quantité et de manière prolongée a des effets nocifs sur le cerveau fragile et immature des enfants.

Le stress est lié à toutes les expériences malheureuses vécues dans le passé (même celles inconscientes vécues par exemple dans le ventre de la mère qui a elle-même connu des épisodes de stress quand elle était enceinte). Les sources de stress chez les enfants sont nombreuses : séparation des parents, disputes et cris des parents, environnement bruyant à la crèche ou l’école, obligation de se dépêcher tout le temps, interdiction de bouger, attente de performance à l’école ou au sport, violence éducative ordinaire (chantage, menace, punition, privation, isolement…), maltraitance (physique, sexuelle, émotionnel), négation des besoins, répression émotionnelle…

Le développement des circuits entre le cerveau supérieur (=réflexion et raison), le cerveau émotionnel (= gestion des émotions) et le cerveau archaïque (= fonctions vitales inconscientes) est perturbé par la sécrétion prolongée et en grande quantité de cortisol. Cela signifie que la personne dans ce cas aura du mal à canaliser ses émotions et à les maîtriser pour y apporter des réponses réfléchies et raisonnées.

Un bébé ne peut pas s’apaiser seul

Quand l’enfant se retrouve dans une situation génératrice d’émotions, il est complètement submergé : c’est une tempête émotionnelle dans son cerveau. Il ne peut pas s’apaiser seul et son stress augmente. Quand un enfant pleure de colère, de tristesse ou de peur pendant plusieurs minutes sans être accompagné et apaisé par un adulte, des molécules de cortisol sont donc sécrétées dans son cerveau.

Le rôle de l’adulte est d’apaiser l’enfant, d’accompagner ses émotions avec empathie, de le comprendre. L’organisme de l’enfant traité avec douceur lors d’une tempête émotionnelle arrête de sécréter du cortisol.

Comme l’enfant n’est pas mature, il a besoin de personnes respectueuses, intègres et empathiques autour de lui.

Les parties de notre cerveau qui ont le plus besoin de temps pour maturer afin d’offrir des ressources efficaces au service de la vie sont celles qui permettent de gérer le degré de stress quotidien.

Quand un enfant en bas âge n’est pas apaisé et accompagné avec empathie lors de situations difficiles ou, pire, quand les personnes qui sont supposées s’occuper de lui sont à la source de ce stress (fessée, humiliation, chantage, cris, menaces, mise au coin….), alors le développement optimal de son cerveau est perturbé. Il risque à terme de ne pas bien savoir gérer son stress à l’adolescence et à l’âge adulte. Il se peut même que des situations de stress répétées dans l’enfance atteignent l’ADN. Une étude nord-américaine portant sur des enfants violentés( (abus physique, abus sexuel, abus psychologique) a montré que les enfants violentés en bas âge connaissent des taux de suicide plus importants que le reste de la population.

Le stress en bas âge est à éviter autant que possible. Plus on peut sécuriser les enfants et les mères (surtout enceintes mais aussi après), plus les enfants deviendront des adolescents et des adultes résistants au stress et en bonne santé mentale.

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Pour aller plus loin : Ce que nous disent les études en neurosciences affectives et sociales au sujet du cerveau des enfants