L’importance capitale de l’estime de soi dans le bien-être de nos enfants (et de nos sociétés)

Jesper Juul écrit dans son livre Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé ? :

Un enfant fort et en bonne santé est d’abord et avant tout un enfant qui a une estime de soi saine et toute la confiance en soi que ses compétences et talents lui permettent de récolter. Avoir une estime de soi saine, c’est s’accepter, de manière sobre et nuancée, tel qu’on est. Avoir de soi une image réaliste sur laquelle on ne portera pas de jugement.

Avoir une estime de soi saine, c’est avoir le système immunitaire psychosocial le plus efficace que nous connaissons, et qui empêchera la toxicomanie, les troubles alimentaires, la scarification, le suicide et les comportements suicidaires, la criminalité, la violence et toutes les autres choses auxquelles nous espérons que nos enfants ne seront pas sujets.

voulons nous des enfants forts et en bonne santé

Cela permet aussi à un enfant ou à un jeune de dire OUI et NON :

  • oui à lui-même, à ses limites, à ses valeurs personnelles, à ses pensées et ses émotions,
  • non à certains de ceux qui exigent l’obéissance et la soumission.

des enfants forts et en bonne santé

 

Un enfant dont on favorise le développement de l’estime de soi ne se soumettra ni à des règles ni à des sociétés qui porteraient atteinte à sa dignité humaine. En ce sens, Jesper Juul rejoint Alice Miller qui explique que la violence éducative est un terreau fertile pour des sociétés totalitaires.

Certains enfants ont une estime de soi est défaillante.

Jesper Juul liste quelques attitudes éducatives qui dégradent l’estime de soi des enfants :

Les enfants qui n’ont aucun mot à dire en ce qui concerne les décisions qui les concernent 

Impliquer les enfants à l’avance et définir ensemble les règles de fonctionnement contribue à l’adhésion aux règles de la vie collective. Pour vous aider dans cette démarche, je vous propose cet article : Comment favoriser l’adhésion des enfants aux règles de la vie collective ?

Les enfants dont la volonté de coopération est nié

Pour favoriser la volonté de coopération des enfants, ces articles proposent des démarches pas à pas : 5 compétences pour susciter la coopération chez les enfants (d’après Faber et Mazlish)

Les enfants auxquels on ne fait pas confiance

Pour renforcer la confiance en soi des enfants, voici des pistes : Les 4 étages d’une confiance en soi solide construite dès l’enfance

Les enfants qui sont sur-protégés

Quelques idées pour éviter de sur-protéger les enfants et renforcer la confiance en leur pouvoir personnel : Comment doser notre aide pour aider utilement nos enfants

Les enfants qui reçoivent des louanges superflues

Voici des propositions pour encourager efficacement un enfant sans le sur-complimenter : 9 manières de complimenter les enfants (sans les juger, les évaluer ni les comparer ou les classer)

Les enfants dont on a gonflé l’égo

L’idée est de différencier estime de soi et égo. L’ego nous pousse à avoir raison (montrer et justifier à tout prix l’image que l’on a de soi et du monde). Plus l’estime de soi est faible, plus l’ego domine. L’ego veut faire ce qui donne bonne impression sans se préoccuper de l’éthique des actes et des pensées.

Les enfants qui sont comparés avec d’autres enfants

Faber et Mazlish proposent plusieurs manières de dépasser la comparaison dans les fratries avec des phrases comme celles-ci :

« Chacun de vous est spécial pour moi. Tu es ma seule Léa. Dans tout l’univers, il n’y en a pas d’autres comme toi. Personne n’a les mêmes pensées que toi, les mêmes sentiments, le même sourire. Je suis si content que tu sois ma fille. »

« Dans notre famille, nous savons bien que chaque enfant reçoit ce qu’il lui faut. Tantôt, c’est le tour de X, et tantôt celui de Y, mais en fin de compte, chacun reçoit ce dont il a besoin. »

Les expressions comme “Elle au moins…“, “Prends exemple sur…” nourrit des doutes sur les capacités d’entreprendre de l’enfant et sur sa valeur affective. Les comparaisons que ce soit dans la fratrie ou avec d’autres enfants dévalorisent l’enfant et créent un sentiment de frustration.

Les enfants qui sont rabaissés ou étiquetés

Vous pourrez trouver à ce lien des phrases à éviter de dire aux enfant, afin de les laisser s’épanouir en dehors des comparaisons ou des étiquettes (du type “tu es lent” ou “tu es méchante”).

Les enfants dont on a nié les émotions

Les bébés et les enfants ont un besoin vital d’être écoutés, entendus, compris et soutenus. Je vous propose plusieurs manières d’accompagner les émotions de vos enfants :

7 étapes pour apprendre à reconnaître ses émotions : un atout pour la vie

Un livre pour aider les enfants à apprivoiser les émotions

Les enfants qui n’ont pas pu se remettre des épreuves qu’ils ont rencontrées

Pour le Dr Ilona Boniwell, spécialiste de la psychologie positive, le rôle le plus important des adultes envers les enfants est de leur enseigner des compétences pour être heureux et résilients. La résilience est définie comme « l’art de naviguer dans les torrents » par Boris Cyrulnik. C’est la capacité à rebondir après des événements douloureux et à surmonter les épreuves de la vie. Voici des ressources pour aider les enfants à surmonter les mésaventures qui peuvent leur arriver (accident, blessure…) : Premiers soins émotionnels en cas d’accident ou de chute d’un enfant

Les enfants qui n’ont pas pu ou pas su s’appuyer sur des modèles

Avoir un modèle permet de se fixer des objectifs, de chercher à atteindre pour nous-mêmes les qualités qu’on admire chez ce modèle. Voici un exercice pour évaluer et consolider l’estime de soi des petits et des grands : 3 questions pour évaluer l’estime de soi des enfants

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Source : Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé ? de Jesper Juul (éditions Fabert). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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