Comment définir la pensée divergente ?

Selon Ken Robinson, la pensée divergente n’est pas synonyme de créativité.

Il s’agit de la capacité à :

  • adopter plusieurs points de vue dans une situation donnée,
  • imaginer un grand nombre de solutions à un même problème ou une même question,
  • voir les choses avec un autre œil que l’habitude, que les conventions sociales ou scolaires,
  • ne pas penser seulement de manière linéaire mais en faisant des connexions, des arborescences, des liens entre des idées qui n’en ont pas a priori.

pensée divergente brasseur

 

On peut parler de 3 dimensions dans la pensée divergente :

1. la Fluidité des idées

Les personnes qui font preuve de pensée divergente arrivent facilement à trouver plusieurs usages à un même matériel (de jeu par exemple) ou plusieurs solutions à un même problème.

2. la Flexibilité des idées

Les personnes qui font preuve de pensée divergente sont capables de multiplier leurs perceptions et leurs représentations, de suggérer des idées complètement différentes les unes des autres.

3. l’Originalité des idées

Les personnes qui font preuve de pensée divergente trouvent des réponses ou des solutions moins habituelles que les personnes qui ont été habitués à penser “dans la boîte”.

 

Qui sont les personnes qui ont le plus haut potentiel de pensée divergente ?

Ken Robinson explique que les personnes les plus douées pour la pensée divergente sont… les enfants de moins de 5 ans ! Les personnes les plus créatives au monde sont les enfants de maternelle !

Il décrit un test mené pour évaluer le potentiel en termes de pensée divergente : 98% des enfants de moins de 5 ans évalués sont considérés comme des génies en termes de pensée divergente. Ce pourcentage diminue régulièrement quand les enfants vieillissent.

 

Ken Robinson en tire deux conclusions :

  1. Nous possédons tous une capacité naturelle à penser de manière divergente,

  2. Cette capacité se détériore avec le temps.

 

Le système scolaire traditionnel participe en partie à cette détérioration. Les enfants y apprennent que :

  • il n’existe qu’une seule solution à la question,
  • ils doivent la trouver par eux-mêmes sans s’aider de livres ni demander d’aide à l’enseignant ou aux camarades. Ken Robinson remarque au passage que la triche à l’école est considérée comme de la collaboration en dehors de l’école ! 

Comment encourager la pensée divergente chez nos enfants ?

L’adulte a un rôle à jouer pour que les enfants ne perdent pas leur capacité à penser de manière divergente :

  • favoriser le goût de la lecture car les histoires et la lecture sont propices à l’élan créateur de l’enfant (voir cet article pour amener les enfants à prendre plaisir à lire),
  • avoir confiance en l’intelligence de l’enfant : “je crois en toi”, “tu as les capacités pour réussir”, “tu peux le faire”,”tu n’y arrives pas encore et tes efforts vont te permettre d’en venir à bout”
  • valoriser, encourager les réponses même si elles semblent farfelues et inciter les enfants à dérouler le sens de leur raisonnement,
  • poser des questions pour permettre à l’enfant de développer son raisonnement et de lever les incohérences si besoin (voir cet article pour une question clé à poser aux enfants pour leurs apprentissages et leur confiance en eux),
  • ne pas juger ni se moquer,
  • ne pas chercher à imposer une seule lecture d’un livre ou une seule morale à la fin d’une histoire,
  • pratiquer régulièrement la philosophie (de manière plus ou moins formelle),
  • solliciter la curiosité de l’enfant en l’entraînant vers d’autres voies : “et si ?”
  • garder en tête qu’il n’y a pas d’erreur bête, qu’il n’y a que des erreurs intelligentes. Cette affirmation part du principe que les enfants raisonnent, prennent appui sur des représentations qui leur sont propres pour établir des pensées et des idées. C’est à l’adulte de comprendre le raisonnement de l’enfant.
  • pratiquer de petits exercices créatifs et ludiques en dehors des exercices purement scolaires et formels

Par exemple, lors de la lecture d’un livre à des enfants, on pourrait faire une pause dans le déroulé de l’histoire et leur demander ce qui va arriver aux personnages. Cet exercice permet de stimuler leur imagination, d’imaginer une suite complètement différente de celle de l’auteur, de laisser libre cours à leur originalité sans risquer d’être jugé ou moqué.

  • proposer un environnement riche en objets qui permettent la créativité, le détournement d’objets, les constructions, les agencements (par exemple, les loose parts ou des aménagements inspirés de Reggio)

 

Mon conseil lecture

Dans son livre Génie toi-même !, Philippe Brasseur indique de nombreuses pistes pour apprendre à penser autrement.

L’auteur estime que les génies sont curieux, imaginatifs et déterminés. Il propose dans ce cadre de nombreux jeux pour apprendre aux enfants à créer de nouvelles connexions dans leur cerveau.

 

Il explique notamment que de nombreuses inventions sont nées du mariage de 2 idées qui appartiennent a priori à des univers différents (comme le kitesurf à partir d’un surf et d’une voile). Pour les enfants, il propose de combiner deux images au hasard et d’imaginer quelles innovations pourraient naître de ces rencontres. Par exemple, un chat et une bague : des bijoux pour animaux ? ou encore une bague en forme de chat qui ronronne quand on la caresse ?

développer la pensée divergente

 

Voici deux autres activités à proposer aux enfants : Il n’y a pas qu’une seule « bonne » réponse + Un défi d’observation qui stimule les méninges

 

Je vous conseille vivement le livre Génie toi-même si vous souhaiter développer la créativité et la pensée divergente des enfants et des ados… mais aussi des adultes!

Génie toi-même de Philippe Brasseur est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.