Contre la fessée

La fessée est un sujet brûlant d’actualité. Je suis résolument contre la fessée. Suis-je résolument pour une loi sanctionnant la fessée ? Je me pose la question : si la solution était plutôt dans l’accès de tous les parents à des outils de parentalité bienveillante ? Quoiqu’il en soit, comme l’écrit Catherine Gueguen, un loi contre les violences faites aux enfants seule ne suffit pas, elle doit s’inscrire dans un plan d’information et d’éducation des parents et de tous les professionnels de l’enfance.

Je suis convaincue que la fessée disparaîtrait d’elle même dans ce cas.

La violence est interdite et cet argument fondateur de toute vie en société devrait suffire à convaincre les partisans de la fessée de son inefficacité :

  • “Une fessée n’a jamais tué personne”

Certes, mais certains adultes ont témoigné qu’enfants, ils auraient préféré être morts pendant ces moments de “correction”.

  • “Il y a une différence entre une petite fessée et battre son enfant”

La violence est interdite, un point c’est tout.

Même une “petite fessée” donne l’impression aux enfants qu’on peut frapper plus petit que soi sans en subir les conséquences et lui enseigne que s’il est fâché, il n’à qu’à frapper sans chercher de solution.

  • “Une petite fessée ne fait même pas mal”

Dans ce cas, la fessée apparaît plus comme un refus et/ou une incapacité de communiquer et de prendre ses responsabilités parentales éducatives.

Par ailleurs, la fessée soulage trop facilement la culpabilité de l’enfant et le prive d’un processus de réflexion interne. Au lieu d’amener l’enfant à regretter ce qu’il a fait et à réfléchir aux moyens de réparer, la fessée (comme la punition) déclenche des désirs de vengeance. L’enfant n’a alors pas l’occasion de faire face à sa conduite et d’en subir les conséquences.

Il existe pourtant des outils à disposition des parents qui souhaitent améliorer leurs compétences relationnelles et maîtriser leur colère.

  • “C’est impossible de poser des limites sans donner une fessée de temps en temps”.

Catherine Dumonteil-Kremer écrit que ne plus taper, c’est une étape qui nous met face à notre colère, à ce besoin de sortir cette violence que nous avons en nous depuis l’enfance. Elle ajoute que les enfants ne sont pas responsables de nos détresses passées.


Dans son livre Poser des limites à son enfant et le respecter, Catherine Dumonteil-Kremer donne des pistes pour savoir poser les limites sans blesser les enfants (ni physiquement ni psychologiquement).

Je vous en recommande la lecture.

Sélection d’articles engagés contre la fessée

D’autres blogs ont traité le sujet mieux que je ne le ferais et j’ai plaisir à partager avec vous cette sélection d’articles. Certains sont plus engagés que d’autres mais tous apportent un éclairage différent.

LETTRE OUVERTE A CEUX QUI SONT CONTRE UNE LOI CONTRE LA FESSÉE sur le blog ensemblenaturellement-leblog.com

Entre le bâton et la carotte, je choisis le respect sur le blog babybaboo.com

Fessées, punitions… ce que mes enfants ne connaîtront jamais… sur le blog reggiotwins.com

Châtiments corporels : une loi, pourquoi ? sur le blog working-mama.fr

La fessée sur le blog mamandalalere.fr

La fessée : les arguments contre sur le blog verovireauvert

Sans fessée ni punition, comment faire ?

Au delà du pour ou contre, je voudrais contribuer en donnant des moyens et des outils aux parents qui ont commencé un cheminement, aux parents qui se posent des questions, aux parents qui doutent, aux parents qui estiment qu’il n’y a pas d’autres solutions, aux parents qui ne savent pas où trouver l’information.

Parce qu’on peut se retrouver démuni face à des enfants excités/ violents/ insolents,
Parce qu’on peut se sentir dépassé et ne plus reconnaître son tout petit qui grandit,
parce que c’est un réflexe qui peut être plus fort que soi,
parce qu’on n’arrive pas à imaginer d’autres manières de faire,
parce que l’entourage peut rabâcher à longueur de journée “une fessée de temps en temps, ça va pas le/la tuer et ça montre qui est le chef !”,
parce qu’on peut se sentir submergé de culpabilité,
parce qu’on ne sait pas à qui demander de l’aide,
parce qu’on a peur de passer pour des parents laxistes et/ou faibles, 

je vous propose dans l’article suivant des outils concrets sans jugement ni leçon de morale :

Comment éduquer sans fessée ? 12 propositions pour éduquer sans violence, ni physique ni morale

Parce que finalement, le débat se cristallise sur la fessée mais la problématique va bien au delà : comment éduquer sans violence, ni physique ni morale ?