Notre vrai pouvoir de parent réside dans la connexion.

Notre vrai pouvoir de parent réside dans la connexion.

Cela nourrit les enfants et les adolescent.e.s d’interagir chaleureusement avec eux : regarder avec eux un film qui leur plaît, écouter des chansons qu’ils aiment, s’intéresser à ce qui les intéresse, rire ensemble…

Dans son livre On ne se comprend plus, Isabelle Filliozat conseille de saisir la moindre occasion pour jouer et rire ensemble : jeux de plateau, jeux de société, jeux de ballon, karaté chaussette (chacun tente d’enlever les chaussettes de l’autre sans se faire enlever les siennes). Ne nous limitons pas avec les adolescent.e.s, sous prétexte qu’ils sont “trop” grands. A tout âge, le besoin d’attachement est réel. Si le réservoir affectif d’un enfant ou d’un.e ado n’est pas suffisamment rempli de carburant (de lien, d’affection, d’amour), il en cherchera de moindre qualité… car mieux vaut un signe de reconnaissance négatif que rien du tout !

Isabelle Filliozat fournit plusieurs pistes pour remplir le réservoir affectif des enfants et adolescent.e.s (et celui des parents par la même occasion) :

  • des temps particuliers

Un temps rien que pour l’enfant ou l’ado, annoncé comme tel, à faire ce qu’il désire, peut prendre différentes formes : jouer, parler, écouter de la musique, faire du sport…

Nous pouvons en définir ensemble la durée et la condition est d’éteindre les portables, de n’accéder à aucune sollicitation pendant ce temps où toute l’attention physique et mentale est consacrée à l’enfant/ ado. C’est un temps d’intimité, de présence coeur à coeur.

  • faire ensemble

Aller au cinéma, au concert, visiter une expo, se balader en forêt, cuisiner ou faire de l’escalade : partager une même activité rapproche sans forcément demander trop d’intimité (qui peut parfois gêner les adolescent.e.s). Faire les magasins avec les enfants et surtout les adolescent.e.s (s’ils/elles le souhaitent) est bien plus qu’une manière de renouveler leur garde-robe, c’est aussi une occasion de remplir le réservoir affectif. En être conscient.e peut nous éviter de traîner la patte dans les boutiques ou de rester scotché.e à notre téléphone pendant qu’il/elle fait des essayages.

  • des rituels

Les rituels permettent d’échanger des signes de reconnaissance positifs. Ils nourrissent et garantissent des espaces-temps familiers, ensemble.

Si nous n’avons pas encore de rituel familial, nous pouvons en instaurer : brunch le dimanche midi, soirée pizza le samedi soir, matinée jeux de société le samedi matin, sortie à la médiathèque les mercredis après-midis…

  • du contact physique

Il est plus facile de multiplier les occasion de contacts physiques avec les enfants qu’avec les adolescent.e.s. Par ailleurs, il est important de leur demander leur autorisation avant de les toucher et de respecter leur choix (de ne pas être touché, de mettre fin à un massage ou un câlin, de préférer une forme de contact à une autre…).

Les touchers peuvent prendre de multiples formes : câlin, massage, se prendre dans les bras pour regarder la télé, faire un karaté chaussette…

  • des temps familiaux chaleureux, “cocooning”

Il s’agit d’être bien ensemble, chaque membre de la famille (parents, enfants, ados) s’engageant à faire de ce moment un temps riche et agréable pour tous et toutes. C’est un temps calé dans l’emploi du temps familial sans reproche, sans jugement, sans commentaire désagréable, sans parler des soucis ou des notes…

Il peut prendre la forme d’un goûter : tous ensemble autour d’une tasse de thé, de café, de chocolat chaud avec quelques biscuits dans une ambiance chaleureuse (peu de lumière, bougies allumées, musique douce…), à discuter, jouer à un jeu de société, à lire un livre.

L’idée est que chaque membre se sente en sécurité, se sente appartenir comme membre à part entière de la famille, soit accueilli tel qu’il est .

  • de la présence à soi et à l’autre

Nous pouvons également veiller à prendre des temps d’intériorité pour nous-mêmes, à cultiver une paix intérieur qui viendra féconder des relations familiales plus harmonieuses. Cela peut se faire de plusieurs manières :

 

Par ailleurs, il est inutile de forcer les enfants et les adolescent.e.s à entrer dans des moments d’intimité. Si la relation est globalement bonne et qu’ils sentent que l’intention des parents est bienveillante et authentique (pas une tentative de les amadouer pour leur tirer les vers du nez ou les manipuler, les formater selon la volonté des parents), alors ils finiront par être réceptifs. Le consentent et l’établissement d’une ambiance familiale globalement bienveillante (avec des hauts mais aussi des bas, en se laissant le droit à l’erreur) sont les clés du pouvoir de l’amour.

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Source : On ne se comprend plus : traverser sans dommage la période des portes qui claquent entre douze et dix-sept ans de Isabelle FIlliozat (éditions Poche Marabout). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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