Prendre soin de soi : plus facile à dire qu’à faire… mais tellement nécessaire pour les parents !

Véronique Maciejak pose cette question dans son livre :

avez-vous remarqué que nous réagissons beaucoup plus calmement quand nous avons passé une bonne journée ? 

Véronique Maciejak milite en faveur de “légoïsme bienveillant” pour les parents : recevoir pour ensuite mieux donner aux autres.

 

  • Retrouver du plaisir

(Ré)apprendre à se respecter en tant que personne, prendre du temps rien que pour soi, alterner plaisir et devoirs sans culpabiliser, s’adonner à une passion en dehors du cercle familial, savoir dire non sont essentiels pour prendre soin de soi.

Les mères ne sont pas corvéables à souhait.

Prendre soin de soi peut signifier faire du sport régulièrement, pratiquer une activité artistique, faire de la méditation, sortir au cinéma, aller voir une exposition, dîner avec des amis, lire un roman, boire un thé, danser comme une folle/ un fou…

Véronique Maciejak propose aux parents de recenser 10 choses qui leur font plaisir. Elle les invite ensuite à les programmer dès que possible sur leur agenda, comme des rendez-vous très importants à ne surtout pas manquer. Ce temps pour soi peut prendre la forme d’un rituel (par exemple, 10 minutes de yoga tous les soirs, 1 heure de sport une fois par semaine, un dîner en amoureux par mois, un plateau repas-apéritif dinatoire sans cuisiner devant la télé tous les vendredis soirs en famille…) ou alors une activité, une sortie qui fait plaisir (par exemple, un stage artistique pendant un weekend, un massage chez l’esthéticienne…).

Cela permet d’être davantage disponible et à l’écoute des enfants.

Lire aussi : Mes bulles d’air : se recharger et prendre soin de soi quand on est parent

  • Reprendre la main sur le quotidien

Reprendre la main sur le quotidien nécessite une remise en question de son organisation : définir où se trouvent les problèmes, trouver des solutions personnelles adaptées, désencombrer la maison.

Laetitia Autret, accompagnante parentale spécialisée en burn out maternel, conseille de dresser un état des lieux de l’emploi du temps en notant tout ce qui est fait au cours d’une journée. Elle y voit plusieurs bénéfices :

– lutter contre le sentiment d’inachevé en prenant conscience de tout ce qui a été réalisé au cours de la journée,

– créer des routines du matin et du soir pour une organisation sereine,

– redonner du sens aux gestes automatiques.

La méthode Fly Lady est connue et reconnue pour son efficacité. Cette méthode organisationnelle s’étale sur plusieurs mois, étape par étape, pour retrouver un intérieur propre et rangé, tout en gagnant beaucoup de temps. L’objectif à long terme est de sentir bien chez soi, bien dans sa tête.

  • Être plusieurs (le fameux “village”)

Plusieurs formes d’aide sont possibles :

  • une aide virtuelle pour échanger sur les problèmes du quotidien dans des forums ou des groupes privés sur Facebook,
  • une aide réelle : de la famille qui vient s’occuper des enfants un weekend, une baby sitter qui garde les enfants une soirée, le ou la conjoint.e qui passe l’après midi seul avec les enfants, un.e ami.e qui vient donner un coup de main pour s’occuper des enfants ensemble…
  • un accompagnement professionnel : cela peut passer par une thérapie ou alors par un soutien à la parentalité (que ce soit au cours d’ateliers de communication ou d’un accompagnement par un(e) coach parental(e)),
    • Les ateliers de Catherine Dumonteil Kremer – ici
    • Les ateliers Faber & Mazlish – ici
    • Les ateliers Gordon – ici
    • Les ateliers de Discipline Positive – ici
    • Les ateliers Filliozat – ici
  • une demande d’aide publique : une consultation à la PMI peut servir à aiguiller les parents, la CAF ou le Conseil Général ont aussi dans leurs attributions le soutien à la parentalité (notamment via l’intervention de TISF – techniciens de l’intervention sociale et familiale – à domicile). Les maisons vertes sont des lieux de rencontre pour les tout petits avec leurs parents (voici la liste des Maisons vertes en France).

Se faire aider passe aussi par une bonne communication au sein du couple. Pour aborder ce type de sujets, la Communication Non Violente (CNV) permet de faire part de ses besoins sans attaquer l’autre. Je vous propose de lire cet article pour les bases de la CNV. L’avantage de cette démarche est qu’elle permet en amont de la discussion de se demander quels sont nos vrais besoins et quelles sont nos demandes concrètes. Je vous invite à faire ce travail.

Si je devais vous conseiller un petit livre pour vous familiariser avec les principes de la CNV, ce serait celui-ci : Nous arriverons à nous entendre ! (suivi de Qu’est-ce qui vous met en colère ?)

Si le désaccord porte sur la vision de l’éducation, je vous invite à regarder cette vidéo d’Isabelle Filliozat : Désaccord au sein du couple, l’éducation non violente

 

  • Lâcher prise

Le ménage attendra, de même que le repassage. Pour ma part, cela fait 5 ans que je ne repasse plus rien. Idem pour les repas : c’est parfois une simple tranche de jambon et un restant de pâtes avec du gruyère fondu. J’ai pris l’habitude de toujours cuisiner des portions doubles pour ne cuisiner qu’une fois par jour (en général le soir car j’ai plus le temps et on mange 2, voire 3 repas sur un même plat… ou alors je congèle les parts restantes pour les jours “sans” !)

Avec des petits, il est possible de profiter du temps de la sieste pour faire une activité plaisir (lire, chanter, écouter de la musique…), se reposer, voire même dormir.

prendre soin de soi parents

 

  • Recréer un lien d’amour avec les enfants

Se donner la possibilité de vivre une parentalité différente permet de se reconnecter aux enfants. Cela peut passer par le jeu, par des sorties en famille, par la remémoration de bons moments passés en famille.

On pourra par exemple propose d’énumérer les “3 kifs par jour” lors du repas ou au moment du coucher. L’idée est que chacun raconte ses 3 meilleurs moments de la journée aux autres membres de la famille.

Véronique Maciejak propose d’instaurer des moments de gratitude au moins une fois par semaine. Ce rendez-vous peut prendre la forme d’un repas festif ou d’un grand apéritif. On pourrait par exemple demander à chacun de préparer quelque chose à dire ou à montrer (un dessin réalisé dans le courant de la semaine, une photo qui immortalise un bon moment, un livre ou un film apprécié au cours de la semaine…). Ce rendez-vous sera alors l’occasion de prendre conscience des aspects positifs de la vie de famille. On pourrait aussi imaginer organiser un tour de rôle :  à tour de rôle, un membre de la famille propose de clore ce moment de gratitude à la manière qu’il souhaite. Les enfants voudront peut-être aller sauter dans les flaques dehors, faire un concours de grimaces, regarder les nuages pour y trouver des formes… et les parents voudront peut-être s’allonger un moment et fermer les yeux, recevoir un massage…

Je vous propose par ailleurs en téléchargement gratuit un jeu pour cultiver la joie de vivre en famille à ce lien : Un défi par jour en famille.

La parentalité ludique permet aussi de faire passer des messages avec humour. Véronique Maciejak prend l’exemple du linge à ranger dans la panière de linge sale : on pourra par exemple glisser sous la porte de la chambre une carte indiquant le chemin pour déposer le linge sale ou proposer une partie de basket où le linge devient la balle et la panière le panier de basket.

Je vous propose d’approfondir les principes de la parentalité ludique dans cet article : 9 pistes pour repenser la discipline avec la parentalité ludique

 

  • Avoir recours à la claire conscience telle que proposée par Daniel Siegel

Nous, parents, sommes plus que régulièrement confrontés à des points qui minent notre état d’esprit : des émotions désagréables (comme la colère), des images déplaisantes (comme la vision des affaires qui traînent encore dans le couloir), des sensations douloureuses (les yeux qui piquent après une nuit hâchée) ou des pensées négatives (“je n’ai plus le temps de rien faire, j’aimerais tellement avoir plus de temps pour moi”).

Daniel Siegel propose dans son livre “Le cerveau de l’enfant” de diriger intentionnellement notre attention sur d’autres points qui sont également constitutifs de notre état d’esprit :

quelles sont les paroles drôles et adorables que mon enfant m’a dites ces derniers temps ?

Même si c’est parfois affreusement difficile, est-ce que j’aime sincèrement être parent ? Que ressentirai-je si je n’avais pas d’enfants ?

Quel est le T-shirt préféré de mon enfant ?

Est-ce que je peux me rappeler sa première paire de chaussures ?

Puis-je m’imaginer mon enfant à 18 ans, ses valises prêtes pour partir à la fac ? 

Siegel et Bryson écrivent que les parents sont amenés à faire des fixations sur des émotions désagréables (comme la frustration, la colère, le ressentiment) et que la joie d’être parent disparaît dans ces moments-là. Mais si nous pensons à nous recentrer et à changer de point focal, nous retrouverons le plaisir et le bonheur d’avoir des enfants. Nous pouvons décider de nous concentrer sur les aspects positifs.

……………………………………………………………………………

Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture du livre de Véronique Maciejak : Il me pousse à bout : Rester zen avec la parentalité positive(éditions Eyrolles)

Commander Il me pousse à bout : Rester zen avec la parentalité positive sur Amazon ou sur Decitre