Quand on n’en peut plus…

j'en peux plus

Élever un enfant n’est pas simple et de nombreux parents estiment que la parentalité bienveillante ajoutent de la charge mentale au quotidien. Que faire alors quand on n’en peut plus ? Des pistes, conseils et ressources inspirées par le livre Vivre heureux avec son enfant de Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée en soutien à la parentalité.

Des questions éclairantes à se poser

Y-a-t-il suffisamment d’échanges dans mon couple ? Est-ce que nous prenons le temps de nous parler au sujet des enfants, de l’éducation que nous souhaitons leur donner ?

Est-ce que nous connaissons des moments de bonheur à être ensemble, en couple, avec les enfants, en famille ?

Avons-nous des projets enthousiasmants qui nous réunissent et nous mobilisent ?

Quand je me sens surchargé(e), est-ce que je peux demander de l’aide à mon/ma conjoint(e) ? Est-ce que je peux compter sur lui/ elle pour ne pas me sentir à bout face aux demandes légitimes de l’enfant ?

De façon plus individuelle, est-ce que j’ai envie de moments de détente, de lire, de voir des amis, de danser, de faire du sport ?

 

La relaxation, le yoga et la méditation de pleine conscience peuvent aider à gagner en sérénité et à faire baisser le niveau de stress.

Parler, ne pas rester seul

  • Mettre des mots sur les émotions 

Parler de ce qu’on ressent est indispensable. Les émotions désagréables, la fatigue, l’épuisement, l’énervement, la colère etc… qu’on ne veut pas entendre, mijotent tout doucement, puis bouillonnent de plus en plus jusqu’à ce qu’elles explosent au grand jour, entraînant des souffrances pour la personne et son entourage. – Catherine Gueguen

Dire à l’oral ou écrire les émotions désagréables en minimisent les effets. Décrire par des mots (dits ou écrits) ce que nous ressentons active le cortex préfrontal (siège de la raison et de la logique) qui régule ainsi l’amygdale et le système limbique (siège des émotions, qui active les réactions automatiques en cas d’agression, de stress ou de peur). La peur et les autres émotions négatives sont alors inhibées.

 

  • Compter sur la famille et les amis

On dit souvent que tous les sentiments sont légitimes pour les enfants… c’est aussi valable pour les parents. Demander de l’aide n’est pas synonyme de faiblesse, d’incompétence ou de manque d’amour envers les enfants.

Quand un parent ne prend pas soin de lui, de ses besoins, il se sent mal, ses frustrations, son énervement, sa fatigue retentissent alors négativement sur lui-même et sur les enfants.

 

  • Les groupes de parole entre parents

Il existe de nombreux groupes de parole autour de la parentalité où il est possible de partager des expériences et de mettre en scène puis en pratique de nouvelles idées pour améliorer la relation avec les enfants.

Parmi ces groupes, on peut citer ceux de Isabelle Filliozat, de Faber et Mazlish, de Discipline Positive, de Gordon, de Catherine Dumonteil Kremer, de Family Lab ou encore de Arnaud Deroo.

Ces groupes sont des lieux de bienveillance et d’entre aide mutuelle, animés par des professionnels de l’accompagnement parental.

Il existe aussi des points info écoute parents-familles, des lieux d’accueil parents-enfants (comme les LAEP, financés par la CAF), des maisons de la famille (les “maisons ouvertes” ou les “maisons vertes”). Les mairies connaissent les noms, les adresses et les coordonnées de ces lieux.

Le gouvernement a mis en place dans tous les départements et toutes les villes :

  • des points d’information famille : social-sante.gouv.fr
  • des lieux d’accueil enfants-parents pour enfants de moins de 6 ans : mon-enfant.fr
  • un réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) pour enfants et adolescents : informations
  • la médiation familiale : mediation-familiale.org
  • la PMI, protection maternelle et infantile
  • Allô parents-bébé : numéro vert, gratuit et anonyme d’aide aux parents, de la grossesse aux 3 ans de l’enfant au 0 800 003 456

 

S’entourer de personnes bienveillantes

S’entourer de personnes bienveillantes aide à résilier. – Catherine Gueguen

La fréquentation de personnes bienveillantes enclenche un cercle vertueux : quand on se sent compris, soutenu, accueilli tel qu’on est, quand la souffrance est reconnue, on sécrète de l’ocytocine (l’hormone du bien être). L’ocytocine rend plus sensible aux émotions des autres, apaise et augmente les capacités d’empathie et d’affection.

 

Quand on dérape, parler avec les enfants

Reconnaître les dérapages, s’excuser pour une attitude excessive ou pour une parole humiliante, a une valeur éducative. C’est une occasion pour l’enfant d’apprendre que les adultes commenttent aussi des erreurs, qu’elles sont “inhérentes au chemin de vie” et que s’excuser est une preuve de force de caractère.

Un enfant respectera beaucoup plus les adultes s’ils ont été capables de reconnaître leurs faux pas. – Catherine Gueguen

“Je suis désolé. Je regrette de t’avoir dit cela, de t’avoir menacé, puni, giflé etc… J’étais très énervé(e) et je n’ai pas pris le temps de réfléchir. Je ne souhaite plus me comporter comme cela”.

Pour avoir une vraie valeur éducative, les excuses doivent être suivies d’efforts pour arriver à ne pas réitérer les comportements en cause. Reconnaitre les dérapages, pouvoir en parler et mettre des mots dessus est un premier pas indispensable. Les excuses sont réparatrices au niveau de la relation. Ne pas persévérer dans ces erreurs est la troisième étape du processus et souvent la plus difficile car elle demande de l’introspection et de vrais efforts conscients.

Par ailleurs, les excuses des parents doivent aussi laisser l’occasion aux enfants d’exprimer leurs propres émotions : comment ils se sont sentis quand leur père ou leur mère leur a crié dessus; ce qu’ils ont pensé; ce qu’ils ont ressenti dans leur corps…

Lire aussi : Quand on a fait preuve de violence contre l’enfant (fessée, tape, humiliation, cris…) : réparer la relation et s’engager fermement à ne plus recommencer

Prendre le temps de l’éducation et des apprentissages

Les enfants apprennent avec le temps. Les demandes et exigences que nous avons envers nos enfants sont parfois en inadéquation avec leurs compétences et leur niveau de développement.

Garder en tête que les apprentissages prennent du temps peut nous aider à garder notre calme.

De même, construire une relation harmonieuse, pacifiée avec les enfants prend du temps. Devenir empathique et bienveillant avec son enfant peut demander du temps.

Il n’y a pas de recette miracle avec des résultats immédiats pour avoir une relation de qualité avec les autres. Il faut du temps. Le parcours peut être long. – Catherine Gueguen

 

Panser les blessures du passé

Catherine Gueguen écrit que la relation avec les enfants peut réveiller des blessures enfouies et non cicatrisées. Quand l’adulte se rend compte qu’il réagit de manière disproportionnée, qu’il se fait diriger par son inconscient avec des actes en désaccord avec sa volonté, qu’il stresse, perd patience et s’énerve facilement, il peut être bon de se faire aider pour cicatriser les blessures d’enfance.

Consulter un psychologue ou un médecin chaleureux et bienveillant s’avère souvent utile. Vous pouvez taper “psychologue soutien à la parentalité” sur un moteur de recherche pour trouver des personnes ressources près de chez vous.

 

Utiliser la Communication NonViolente (CNV)

La Communication Non Violente ne va pas de soi, elle s’apprend.

La CNV est un outil fantastique de transformation personnelle et d’amélioration de la relation. Elle apporte une connaissance et une conscience de soi, permet de retrouver ce qui donne sens à nos vies. – Catherine Gueguen

La CNV nous invite à prendre le temps de sentir et de comprendre ce que nous éprouvons plutôt que juger, culpabiliser l’autre ou chercher à rejeter la faute de nos sentiments sur autrui. Elle nous apprend également à prendre soin de nous, en nous accordant des temps d’auto-empathie.

Ce faisant, nous apprenons à parler avec des mots qui ne blessent pas, qui ne jugent pas ou ne critiquent pas mais qui expriment des émotions personnelles et des besoins non satisfaits. Prendre conscience de ces derniers aident à se connaître soi-même, à trouver une façon de vivre qui satisfait pleinement, qui tient compte des besoins de tout le monde (adultes et enfants).

Des stages sont ouverts à tous en France. Voici un lien vers le site des formateurs et formatrices français certifiés en CNV : cnvformations.fr et un autre pour les stages spécifiques CNV et éducation : nvc-europe.org


Les livres de Marshall Rosenberg sont un premier pas vers la pratique de la CNV. Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) est son ouvrage de référence qui sert d’introduction à la Communication Non Violente.

 

Se doter de “trucs” pour garder son calme

Parmi ces “trucs”, on peut citer :

  • la pratique de la pleine conscience
  • les auto massages
  • boire un verre d’eau
  • sucer un carré de chocolat
  • chanter
  • visualiser un moment agréable, le ressentir dans le corps (sons, images, sensations)

éducation bienveillante colère des parents

 


Source : Vivre heureux avec son enfant de Catherine Gueguen (éditions Pocket). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur Internet.

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