La sérénité : apprendre à se sentir serein.e pour y retourner en cas de besoin

sérénité enfant

Quand nos besoins sont satisfaits, nous éprouvons des émotions positives. Ces émotions positives sont incorporées (elles se traduisent dans le corps par des sensations, du bien-être, de la détente).

Nous pouvons apprendre à cultiver l’état de sérénité à la fois pour en tirer des bénéfices au quotidien et pour pouvoir retourner dans cet espace intérieur en cas de besoin. En effet, les émotions positives (gratitude, joie, espoir, sérénité, amour, fierté…) élargissent l’éventail des possibilités que nous envisageons, ce qui nous rend plus réfléchis, plus créatifs et plus ouverts à la nouveauté.

Les émotions positives repoussent les frontières de notre connaissance et de notre comportement, elles stimulent notre créativité et contribuent à accroître les ressources physiques, sociales et intellectuelles sur lesquelles nous pourrons compter à l’avenir.

L’« effet d’élargissement » est un phénomène biologique : les émotions positives inondent notre cerveau de dopamine et de sérotonine, des amines qui ne font pas que contribuer à notre bien-être, mais dynamisent en outre nos facultés d’apprentissage. Elles nous aident à classer de nouvelles données, à les stocker plus longtemps dans notre cerveau et à les récupérer plus vite ultérieurement.

Par ailleurs, en favorisant les connexions neuronales, elles améliorent notre aptitude à l’analyse complexe et à la résolution de problèmes et nous permettent d’entrevoir et d’inventer de nouvelles façons d’agir.

Voici un petit exercice en 4 étapes (reproductible avec les enfants et les adultes) pour se familiariser avec l’état de sérénité. 

1.Se remémorer un souvenir agréable dans lequel une véritable sérénité a été ressentie

Il ne s’agit pas de dire si ce souvenir est “correct” ou pas mais de chercher à travers le corps et la mémoire un souvenir dans lequel un état de détente totale, de “profond contentement de l’âme” (pour paraphraser Thomas d’Ansembourg), une sensation de plénitude ont été ressentis.

C’est le corps qui va pouvoir valider ce souvenir : est-ce que c’est “juste” pour moi ?

Si aucun souvenir ne vient, alors on peut imaginer une telle situation.

2.Le portrait chinois de la sérénité

  • Si la sérénité était un animal, quel serait-il ?
  • Si la sérénité était un arbre, quel serait-il ?
  • Si la sérénité était un fruit, quel serait-il ?
  • Si la sérénité était une musique, quelle serait-elle ?
  • Si la sérénité était une danse, comment danserait-on ?
  • Si la sérénité était un paysage, à quoi ressemblerait-il ?

L’idée de ces questions (non exhaustives, on peut en imaginer d’autres à la manière d’un portrait chinois) est de prendre un moment de pause pour imaginer ce que serait la sérénité, quelles seraient ses caractéristiques, à quoi ce mot fait penser, quelles associations viennent en tête en prenant le temps de penser à ce dont est constituée la sérénité : “Quelles sont les principales qualités de la sérénité ? Où se situent-elles ? Comment se manifestent-elles ?”

3.La couleur de la sérénité

Ensuite, on peut s’installer confortablement et amener l’attention sur l’état intérieur en revenant au souvenir agréable et en se demandant : “Si mon état intérieur serein prenait une couleur, quelle serait-elle ?”

Il s’agit ici de percevoir la tonalité générale de cette couleur mais aussi ses nuances, ses détails, son intensité. On pourra vérifier cette couleur auprès du corps en restant un moment avec elle : “Correspond-elle bien à la manière dont je me sens quand je suis serein.e ?”.

On pourra ensuite la goûter pleinement, la respirer pour s’en imprégner, la sentir couler dans les veines et emplir les poumons, contaminer l’environnement extérieur.

4.Se laisser être serein.e

On s’imagine alors être la sérénité à laquelle on a pensé. On choisit la métaphore la plus parlante pour soi (un animal, un arbre, une musique, une danse, une couleur) ou alors un mix (exemple : un chat qui ronronne entouré d’une bulle d’un vert lumineux et printanier) et on s’imagine être cette chose-là en fermant les yeux. On entre dans sa peau, dans son essence, dans ses sensations, dans ses mouvements… On ressent cette profonde détente se répandre dans tout l’être.

On pourra observer ce qui change en soi, comment la respiration se fait plus profonde, plus lente, comment le corps et le visage se détendent, comment les tensions disparaissent…

On reste avec ce vécu corporel quelques instants pour s’en imprégner.

Quand on est prêt, on revient tout doucement à la réalité.

 

La sérénité est un espace intérieur, un état dans lequel on peut choisir de retourner en convoquant tout ou partie de cet exercice. Une respiration lente et profonde peut faciliter ce processus.

Pouvoir convoquer cet état émotionnel est comme un trésor que l’on garde toujours au fond de soi et à la source duquel on peut venir puiser tout au long de la vie, en particulier dans les moments difficiles.

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Un exercice inspiré par deux ouvrages :

Education émotionnelle : de la maternelle au lycée de Michel Claeys Bouüaert  (éditions Le Souffle d’Or)

Trouver les bonnes solutions par le focusing : à l’écoute du ressenti corporel de Bernadette Lamboy (éditions Le Souffle d’Or)