Qu’est-ce qu’un tableau des émotions ou tableau des humeurs ?

Un nouvel habitant a fait son apparition à la maison : le tableau des émotions (ou tableau des humeurs). J’avais lu plusieurs articles et livres qui parlaient de ce principe mais je n’avais pas sauté le pas pour en afficher un chez nous. C’est désormais chose faite :-).

Ma fille est abonnée à Toupie Magazine et il se trouve qu’il renfermait justement un tableau des émotions de mois-ci : jolie coïncidence !  Sont donc présentes :

  • la surprise avec le lémurien surpris,
  • le dégoût avec le koala dégoûté,
  • la colère avec l’oiseau en colère,
  • la tristesse avec le koala triste,
  • la gêne/ honte avec l’âne gêné,
  • la fierté avec le renard fier,
  • la joie avec le chien et le chat joyeux
  • la peur avec la chouette apeurée.

tableau des émotions ou tableau des humeurs

Comment utiliser un tableau des émotions ?

Toutes les émotions ne sont pas représentées et certaines images ne correspondent pas vraiment à des émotions, je regrette également que tous les adjectifs soient au masculin mais j’aime bien l’idée des illustrations avec des animaux.

J’ai donc expliqué à ma fille que nous allions l’accrocher sur le frigo et nous l’avons commenté ensemble.

Je lui ai raconté les situations dans-lesquelles j’avais moi-même ressenti ces émotions puis je lui ai demandé en quelle circonstance elle les avait ressenties elle aussi. Je voulais m’assurer qu’elle en avait bien compris le sens pour pouvoir se les approprier en temps voulu.

Je lui ai ensuite expliqué qu’elle pouvait utiliser le tableau des émotions pour définir son humeur du moment, que je prendrai en compte son état et que je le respecterai. J’avais conservé l’étiquette aimantée de son prénom en majuscule et minuscule : parfait pour indiquer la case du moment !

Pourquoi utiliser un tableau des émotions ?

L’idée est que les disputes et les colères soient moins fréquentes :-). Le tableau des émotions ou tableau des humeurs est un outil alternatif aux punitions et préventif des disputes.

Par exemple, ma fille a souvent faim : plutôt que de me répéter dix fois d’affilée qu’elle a faim, elle sait qu’elle peut mettre son étiquette sur la case affamée et que j’ai compris le message qu’elle a voulu me faire passer sans pour autant me harceler et risquer de générer des tensions.

Par ailleurs, le fait de mettre des mots sur leur monde interne permettra aux enfants de construire leur sécurité affective. D’autant plus que ce qui est extériorisé ne reste pas à l’intérieur et ne risque donc pas de ressortir à un autre moment sous forme de “caprice” ou de communication non verbale (somatisation, silences, tics…)

Comment gérer la colère chez les petits ?

J’ai ajouté que lorsqu’elle se sentait vraiment en colère, elle pouvait non seulement mettre son étiquette sur la case colère mais qu’elle avait aussi le droit de taper dans un coussin ou de froisser une feuille de papier et de la jeter aussi fort et loin que possible pour jeter toute la colère hors d’elle.

La dernière fois qu’elle était en colère, je l’ai donc vue partir d’un pas décidé mettre son étiquette sur l’oiseau en colère, taper dans un coussin et même le mordre ! J’avoue avoir été bluffée par l’efficacité de la méthode : le calme est revenu très vite et on a pu continuer à jouer (elle s’était énervée contre des Légos qui ne voulaient pas s’emboîter…).

Je vous invite à lire cet article pour quelques conseils sur la colère chez les enfants : comment accompagner et accueillir la colère en bienveillance ?

Comment s’assurer qu’un tableau des émotions soit efficace ?

Ce qui est drôle est que ma fille (en pleine crise de croissance et donc affamée la plupart du temps) a voulu mettre son étiquette sur la case “J’ai faim!”… mais ne l’a pas trouvée. C’est alors qu’elle m’a dit : “Maman, il faut ajouter une case pour quand j’ai faim, une autre pour quand j’ai sommeil et une autre pour quand j’ai mal”.

Nous avons donc cherché ensemble des images d’animaux qui expriment ces émotions, les avons imprimées et ajoutées au tableau des émotions ! Nous avons ajouté le lion affamé et le serpent fatigué de sa propre initiative. Elle a d’ailleurs voulu colorier l’image de l’état “malade”, c’est pourquoi il manque sur la photo !

J’ai vraiment apprécié qu’elle utilise cet outil de gestion des émotions, qu’elle se l’approprie complètement et qu’elle cherche même à l’améliorer pour coller au plus près de ce qu’elle ressent.