Que faire face à un accès de terreur nocturne chez les enfants ?

Que faire face à un accès de terreur nocturne chez les enfants _

Rosa Jové est pédopsychiatre et a écrit le livre Dormir sans larmes dans lequel elle déconstruit de nombreuses idées sur le sommeil des bébés et dénonce les méthodes de dressage au sommeil (comme la technique 15-10-5 pour “faire” dormir les enfants).

Dans son livre, Rosa Jové consacre un passage aux terreurs nocturnes. Elle rappelle que, jusqu’à 5-6 ans, le sommeil des enfants est très profond et qu’ils sont nombreux à être sujets aux terreurs nocturnes. Passé cet âge, les terreurs nocturnes deviennent plus rares.

Jové fait la différence entre cauchemars et terreurs nocturnes :

terreur nocturne enfants

Source : Dormir sans larmes de Rosa Jové (éditions les Arènes)

 

La pédopsychiatre précise qu’une manière de traiter des accès de terreur nocturne est de prévenir. Cette prévention consiste à faire en sorte que l’enfant soit calme et détendu au moment du coucher. Cela peut passer par des petits rituels apaisants au moment du coucher (comme des massages, des contes relaxants, des exercices de respiration ou de visualisation…) mais également par un cadre de vie globalement agréable. Est-ce que l’enfant passe assez de temps avec ses parents et un temps de qualité, qui remplit son réservoir affectif, qui nourrit ses besoins d’appartenance et de soutien, qui lui donne l’impression d’être aimé ? Y a-t-il eu des changements récents dans sa vie (débuts de crèche ou d’école, alimentation différente, déménagement, problèmes relationnels avec des amis ou des adultes…) ?

Rosa Jové propose également des pistes pour le moment de la terreur nocturne :

  • rester discrètement à ses côtés

Si l’enfant crie, pleure, s’agite, il est possible de rester quelques instants dans sa chambre sans pour autant le réveiller. Cela permet au parent d’éviter d’éventuelles blessures.

Par ailleurs, la présence rassurante des parents, au moment du réveil s’il y a réveil, peut réduire l’état de confusion de l’enfant.

De nombreux enfants en proie aux terreurs nocturnes ne veulent pas être touchés et risquent de repousser leurs parents qui cherchent à les prendre dans leurs bras.

  • ne pas essayer de réveiller l’enfant

Rosa Jové écrit qu’un enfant en proie à des terreurs nocturnes ne sait pas ce qui se passe. Au bout de quelques minutes, il replongera dans une phase de sommeil plus profond comme si de rien n’était.

Un adulte qui réveille un enfant en crise de terreur nocturne risque surtout de rompre son cycle de sommeil et de l’effrayer inutilement.

Certains enfants plus âgés (au-delà de 6 ans) peuvent se souvenir de leurs terreurs nocturnes. Jové conseille de leur expliquer de façon naturelle que c’est un phénomène sans gravité, qui se produit quand nous dormons, comme une crampe ou un sursaut, et que cela finira par passer, qu’ils n’y sont pour rien.

  • ne pas poser de questions le lendemain

Certains parents sont tentés de poser des questions aux enfants sur leur nuit : “tu te souviens comme tu as crié cette nuit ?” ou “pourquoi est-ce que tu as pleuré et donné des coups de pieds cette nuit ?”. L’enfant ne peut pas répondre parce qu’il ne se souvient de rien.

Par ailleurs, cela pourra lui donner l’idée que quelque chose de bizarre se passe pendant qu’il dort et donc l’angoisser. Inutile de créer des problèmes là où il n’y en pas :).

  • programmer des réveils

Le problème principal des terreurs nocturnes est le risque de blessure et, plus marginalement, le somnambulisme. Si les terreurs sont fréquentes et les blessures préoccupantes, Rosa Jové propose de tenter des réveils programmés. Il s’agit de tenir un registre de sommeil pendant plusieurs jours pour savoir précisément à quel moment de la nuit surviennent habituellement les terreurs nocturnes.Une fois que cette information est connue (soit sous forme d’heure précise ou de temps passé après le coucher), le parent peut essayer de réveiller l’enfant quinze minutes avant pour lui éviter la crise puis le rendormir.

Cependant, Rosa Jové prévient qu’elle n’est pas spécialement favorable à cette méthode (qui stresse les parents et prive de sommeil parents et enfants). Elle n’y fait allusion que pour les cas où l’enfant se blesse souvent et/ou gravement ou dans les cas où l’enfant est tellement désorienté par sa terreur nocturne qu’il se met à courir et hurler partout en pleine nuit.

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Source : Dormir sans larmes de Rosa Jové (éditions les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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