Confinement, télétravail, continuité pédagogique, incertitude et angoisse… ça fait beaucoup, non ? Ressources et outils pour tenir le coup

Confinement, enfants, télétravail, continuité pédagogique... ça fait beaucoup, non _

Cette fois, on y est. Les écoles sont fermées, les parents se sont organisés pour garder les enfants à la maison et on attend des mesures de confinement plus strictes dans les jours à venir (du moins en Ile-de-France et Grand-Est).

Selon Sonia Lupien, neuroscientifique spécialiste du stress, 4 facteurs sont générateurs de stress :

  • la perte de contrôle : quand on a l’impression de ne pouvoir décider de rien, de perdre le contrôle de la situation;
  • l’imprévisibilité : la situation est imprévue et on n’a pas eu le temps de s’y préparer , on ne peut pas anticiper comment cela va se passer dans le futur;
  • la nouveauté : c’est le première fois qu’on est confronté à cette situation et on doit affronter l’inconnu, on manque de repères;
  • la menace pour l’égo : la personnalité est menacée, on a peur d’échouer ou de faire des erreurs, on perd son rôle et sa fonction d’un point de vue social.

Autant dire qu’il n’est pas étonnant d’être dans un état de stress élevé car les 4 facteurs sont réunis dans la situation présente.

Accueillir nos peurs et supporter l’incertitude

L’incertitude est bel et bien présente et ce serait violent de le nier. Nos enfants, comme nous mêmes, peuvent être sujets au stress car l’ambiance générale est anxiogène (incertitude liée à la durée de la situation, liée à des problèmes financiers éventuels, liée à la santé des proches, liée au niveau scolaire des enfants…). Oui, il y a de la peur, du stress et de l’angoisse : ces émotions sont à accueillir avec auto-empathie. L’auto-empathie, c’est l’écoute et l’accueil de ce qui se passe en soi; c’est un temps que l’on prend pour prêter attention à son propre vécu, particulièrement dans des contextes difficiles. L’auto empathie passe par le fait de se dire OUI : “Oui, c’est vrai, j’ai peur de ne pas réussir à rester bienveillant.e dans ces conditions”, “Oui, c’est vrai, je ressens une profonde anxiété à l’idée de devoir tout assurer”, “Oui, c’est vrai, j’ai besoin d’être rassuré”, “Oui, c’est vrai, je culpabilise vis-à-vis de mon entreprise de ne pas réussir à télétravailler avec les enfants à la maison…”

On peut qualifier l’auto empathie de “sain égoïsme” car l’attention qu’on décide de se porter à soi-même a un pouvoir apaisant, ressourçant, recentrant, clarifiant… et ouvre vers l’accueil des autres.

Passer de la peur à la confiance

Prendre le temps de s’écouter soi-même pour faire la paix intérieure vient féconder la paix extérieure. Nous pouvons alors transformer nos peurs en désirs : avoir peur de rater signifie en fait qu’on a le désir de bien faire.

Une fois les émotions difficiles accueillies, il est possible de se connecter à l’émotion de confiance : confiance en soi et confiance dans les enfants. Petit à petit, à tâtons, dans un processus d’essais-erreurs, nous trouverons une solution d’équilibre. Faire confiance aux enfants, c’est avoir foi dans la nature humaine : les enfants sont créatifs et capables de coopérer quand nous nous adressons à eux avec respect. Ils finiront par trouver comment s’occuper seuls pendant un certain temps (ce temps variant selon l’âge des enfants et leur nombre : plus ils sont petits, moins ils sont capables de s’occuper seuls).

S’organiser sereinement

S’organiser sereinement participe à faire diminuer le taux de stress.

Il est possible de se renseigner sur les mesures de prise en charge via un arrêt de travail pour garde d’enfants à domicile. Pour les indépendants, des mesures de soutien aux entreprises et des aménagements pour le paiement des charges professionnelles sont prévues (URSSAF et impôts).

Les questions ayant attrait au féminisme sont brûlantes d’actualité : attention à ne pas faire reposer la charge de la garde des enfants uniquement sur les mères. Les pères n’aident pas les mères, ils sont tout autant capables de garder les enfants et responsables de leurs soins. Une répartition équitable des charges domestiques est non négociable et le parent qui reste à domicile pour garder les enfants a le droit de souffler quand l’autre rentre.

Ce dont les enfants ont besoin avant tout, ce sont des parents bientraitants, émotionnellement et physiquement disponibles. La question de l’argent est évidemment un problème (étant maman solo et à mon compte, je ne dirai pas le contraire) mais il est primordial que nous prenions soin de nous en limitant au maximum notre fatigue, notre culpabilité (notamment pour les salariés qui n’arriveraient pas à télétravailler dans ces conditions…” à l’impossible, nul n’est tenu !) et nos angoisses.

Pour les parents de jeunes enfants, profiter des temps de sieste pour caler les réunions importantes semble judicieux mais il est clair que, en dehors de ces temps, l’efficacité ne pourra pas être au rendez-vous.

Enfin, mieux vaut ne pas trop s’exposer aux médias ainsi que les enfants. Les enfants vont en effet avoir l’impression qu’ils ne sont pas en sécurité dans un monde plein d’incertitude (cela est d’autant plus vrai pour les enfants hypersensibles qui peuvent déclencher de véritables crises d’angoisse).

Occuper les enfants, s’occuper des enfants, instruire les enfants : tout ça à la fois ?

Repenser les apprentissages : instruire et apprendre ne sont pas synonymes

Les enfants ne vont pas “perdre des capacités” ou “prendre du retard mental” s’ils ne vont pas à l’école pendant quelques semaines. L’école n’est pas obligatoire en France et il existe de nombreuses familles pratiquant l’instruction en famille (sans école donc). Parmi ces familles, nombreuses sont celles qui ont des blogs fourmillant de ressources pédagogiques et de conseils pour l’organisation familiale. J’apprécie particulièrement le blog montessorimaispasque.com, fairelecolealamaison.blogspot.com ou encore pass-education.fr.

Il est inutile de prévoir plus de 2 heures de travail scolaire quotidien (1h à 1h30 est amplement suffisant). Ce temps est à évaluer selon l’âge des enfants et le travail donné par les enseignants. Il est également possible de fractionner ce travail en tranches de 10 à 30 min par exemple. Comme les parents ne sont pas supposés enseigner à la place des enseignants ni reproduire les conditions de l’école à la maison (enfants assis à leur bureau dans le silence), il est inutile d’imposer des longues plages de travail aux enfant. Les menaces et punitions en cas de travail non fait ou mal fait sont contre-productives, à la fois inefficaces et nocives.

Pour aller plus loin : Les apprentissages autonomes (ou comment les enfants s’instruisent sans enseignement)

Les temps de jeu libre sont des temps d’apprentissage intenses pour les enfants. Le plus important à offrir aux enfants est du temps non structuré, du temps de jeu libre, des temps “d’être” ensemble. Il ne s’agit pas de refuser pas à tout prix les activités structurées ou les jouets dits “éducatifs” mais de nous poser les bonnes questions pour faire des choix en conscience (plutôt que par comparaison avec les autres parents, par pression publicitaire ou par peur de l’avenir).

Chaque fois que nous prenons le temps de jouer avec les enfants ou que nous leur offrons du temps pour des activités libres et auto gérées, nous pouvons alors voir les mécanismes de l’apprentissage en action.

Enfin, il existe une quantité de manières d’apprendre sans passer par des exercices ou des leçons à apprendre par cœur :

  • des MOOC ou massive online open course (en cherchant sur les moteurs de recherche, on verra qu’il existe des MOOC jardinage, MOOC pour apprendre l’anglais ou encore des MOOC astronomie),
  • des jeux éducatifs pédagogiques (pour réviser les tables de multiplication par exemple -> j’ai créé de nombreux jeux en français, mathématiques, anglais ou encore géographie à télécharger gratuitement sur apprendre-reviser-memoriser.fr),
  • des jeux de société,
  • la presse,
  • les vidéos ou tutoriels sur Internet,
  • se filmer, s’enregistrer, se regarder dans un miroir pour la pratique d’un sport ou de la musique (pour avoir un feedback et s’auto corriger),
  • contacter des personnes ressources,
  • des applications sur smartphones ou jeux vidéos (on peut citer par exemple Minecraft, Journey, Shadow of the Colossus, Ico, Abzu, Zelda, Ori and the blind forest, Child of Light, Trine, Fez; Portal, The witness, The talos principle, World of Goo (jeux de réflexion) ou encore The last of us, The witcher, la série des Telltales (jeux narratifs).)

Il est également possible d’utiliser des ressources mises à disposition gratuitement par certaines maisons d’édition pour assurer la continuité pédagogique et apprendre sans le stresse des notes ou tests (ex : Play bac/ le petit quotidien, Hatier, Retz, Nathan -> sur le site manuelnumerique.com). Le Réseau Canopé et les blogs d’enseignants (ex : Mon autre reflet, Le Blog de Monsieur Mathieu) sont d’autres mines d’or pour trouver des ressources pédagogiques ludiques et utiles. Quelques cahiers types cahier de vacances ou cahiers ludiques peuvent compléter ces supports tant qu’ils sont proposés et non pas imposés avec menaces de punition ou de privation de jeux en cas d’exercices non faits.

Une charte familiale du confinement

Il peut être utile de rassurer les enfants car, malgré la joie de ne plus devoir aller à l’école, l’ambiance générale reste anxiogène et risque de le devenir encore plus avec les mesures de confinement strict à venir. Il est important d’écouter leurs peurs grâce à l’écoute active, leurs questions en y répondant strictement (sans délayer dans de longues explications), de mettre des mots sur les images qu’ils ont vues ou entendues (rayons de supermarché vides, nouvelles télévisuelles ou radio).

Pour aller plus loin : Défier les pensées anxieuses des enfants par l’empathie et le jeu

et pour les adultes : Stop-think-go : deux minutes pour faire face aux pensées anxieuses

Par ailleurs, il est essentiel de respecter les mesures de confinement et d’annuler les invitations des copains/ copines. L’important est de rester chez soi.

Il est possible d’élaborer une sorte de “charte du confinement”  avec des règles familiales qui permettent à tous les membres (adultes comme enfants) de cohabiter sereinement. Il est également possible d’établir un planning avec une routine quotidienne qui met en exergue des temps clairs dédiés à chaque activité (-> voir L’album Vos routines du blog Montessori mais pas que pour des idées). L’idée est de donner une base visuelle aux enfants des plages horaires pendant lesquelles les parents sont supposés travailler et ne sont donc pas disponibles en cas de télétravail. Pour les plus jeunes, il est irréaliste de penser qu’ils seront capables de rester plus de 15 minutes (ou moins !) sans interrompre leurs parents. Un minuteur peut aider à mieux se repérer dans le temps. L’élaboration de ce type de document ne peut être efficace que si elle se fait sur le principe de la coopération et de la coconstruction – par exemple, sur le principe du Temps d’Échange en Famille.

Des idées pour occuper les enfants

Il est possible de proposer quelques activités aux enfants sans chercher à occuper toutes les heures libres. Vous trouverez quantités d’activités sur Pinterest ou sur des sites comme Tête à modeler. On peut penser à :

  • écrire des courriers aux membres de la famille (notamment les grands parents et arrière-grands-parents),
  • envoyer des emails aux copains et copines,
  • chanter,
  • danser ensemble,
  • écouter des podcasts spécialement conçus pour les enfants,
  • fabriquer de la pâte à sel ou pâte à modeler maison (ou toute autre recette de “patouille“),
  • faire des coloriages géants ensemble,
  • réaliser des constructions en carton (pour ça, on adore le livre de Marie Gervais Ça va cartonner )
  • plier des origamis,
  • jouer avec l’imaginaire et les mots

construction en carton enfant ca va cartonner livre activités enfants carton

-> Voir cet article coopératif pour occuper les enfants à la maison : taleming.com/occuper-enfants-maison-coronavirus ou la section Jeux et créativité de mon blog.

Il est indispensable de permettre aux enfants d’assouvir leurs besoins de mouvement. Pour les personnes qui n’ont pas de jardin, il est envisageable d’aménager un parcours de motricité à l’intérieur. Je le faisais quand ma fille était plus petite et que vous vivions en appartement avec des chaises, des coussins, des doudous et des choses que nous avions sous la main. Des exercices de yoga, des simples étirements ou des jeux de balle (se lancer et rattraper une petite balle sans la faire tomber) sont envisageables en appartement. De même, les jeux de chahut type bataille d’oreillers ou karaté chaussettes (où chacun doit enlever la chaussette de l’autre) permettent de recréer du lien et libérer l’énergie.

parcours de motricité  parcours de motricité maison sur la bassine  parcours de motricité maison ramper sur les peluches

Pour permettre aux enfants de trouver de quoi s’occuper seuls, proposer un environnement riche et adapté est le plus efficace : des livres en quantité et de nature variée (albums, documentaires, BD, romans…), du matériel et des jeux en accès libre qui correspondent à leurs envies et leurs besoins (jeux de construction type Lego ou Kapla, activités créatives, jeux d’imaginaire comme les déguisements – une vieille chemise de nuit de maman et un pantalon troué de papa peuvent faire des merveilles…).

En parallèle, il est essentiel de proposer au minimum une activité collective dans la journée où un parent (et, quand c’est possible, les deux) sont 100% présents avec les enfants : jeux de société, cuisine, jardinage, chant, danse…

Enfin, lâcher du lest sur le temps d’écran ne fera des enfants ni des bêtes sauvages ni des “crétins”.

Prendre soin des relations

Aimer, c’est remplir des seaux !

J’avais envie de terminer cet article sur la notion de soin et de relations. Il est utile d’être attentif à notre propre état interne et à celui des enfants. C’est quand nous sommes fatigués, stressés et isolés que nous sommes le plus vulnérables en tant que parent. Le stress, l’isolement et la fatigue sont des facteurs qui peuvent générer de l’impatience, pouvant aller des cris contre les enfants aux gestes violents. Nous pouvons avoir recours à la notion de “seau affectif” en famille en expliquant que nous avons tous un seau invisible. Ce seau représente la santé mentale et émotionnelle de chacun, enfant comme adulte. Quand on tient, caresse, touche, berce, chante, joue et aime, donne attention et soin à un enfant, on remplit son seau. Aimer, c’est remplir des seaux.

On peut utiliser cette image avec les enfants et leur demander à certains moments de la journée à quel niveau est leur réservoir. Cela pourrait devenir une sorte de rituel : « comment est le niveau de ton réservoir en ce moment/ ce soir ? »

L’image du réservoir est valable à tout âge car l’amour est notre carburant à tous : bébés, enfants, adolescents, adultes, seniors. Nous, parents, avons également besoin de remplir notre propre réservoir. On pourra ainsi dire aux enfants : “Mon réservoir est bien vide, j’aurais besoin d’un gros câlin” .

Des outils d’intelligence émotionnelle

Il est possible d’afficher à un endroit visible par tous des outils d’intelligence émotionnelle pour que chacun puisse communiquer son état émotionnel aux autres membres de la famille avant que les émotions désagréables ne se transforment en poison relationnel.

  • Par exemple :
    • Une affiche du bien-être :L’échelle de mon bien-être est un outil pour apprendre à évaluer et apprivoiser l’anxiété. Il se compose d’une échelle imaginaire de 0 à 9, chaque chiffre étant associé à un état mental et corporel symbolisé par un smiley accompagné d’indices sur les pensées, les sensations, les émotions et les tendances à l’action qui accompagnent cet état émotionnel. Les 3 derniers niveaux de cette échelle (7, 8, 9) correspondent à un niveau élevé (voire très élevé) d’anxiété et indiquent à l’enfant qu’il est temps de prendre des mesures pour réguler l’anxiété.Les enfants et adolescents peuvent utiliser cette échelle pour évaluer leur niveau d’anxiété à un moment donné et savoir s’ils ont besoin de mettre en oeuvre des actions pour réguler leur état émotionnel.

échelle de mon bien-être

 

    • Un tableau des émotions et des besoins

On pourra afficher le tableau des émotions sur le frigo et y ajouter des aimants de couleurs ou des lettres aimantées pour identifier chaque membre de la famille. Chacun pourra y indiquer son émotion du moment et ses éventuels besoins insatisfaits comme une demande adressée aux autres membres de la famille.

On pourra expliquer aux enfants à quoi sert ce tableau et engager une conversation sur les émotions : leur raconter les situations dans-lesquelles nous avons nous-mêmes ressenti telle ou telle émotion puis leur demander en quelle circonstance ils les ont ressenties eux aussi. Il s’agit de s’assurer que les enfants en ont bien compris le sens pour pouvoir s’approprier l’outil en temps voulu.

On leur expliquera ensuite qu’ils peuvent utiliser ce tableau des émotions pour définir leur humeur du moment et éventuellement leur besoin, qu’on prendra en compte cet état et qu’on le respectera.

Ainsi, il est important de se donner des temps de “respiration” à soi-même pour ne pas brûler toute son énergie et vider son propre réservoir affectif. Pour les familles qui choisissent de créer une charte du confinement ou une routine quotidienne, cela semble être une bonne idée de prévoir un (ou plusieurs) créneaux pour ces temps de ressourcement (cela peut être une sieste d’ailleurs !). Il peut être utile d’afficher des rappels dans la maison pour ne pas craquer et céder à la violence en cas de crise, de débordement émotionnel ou de grosse fatigue.

tableau des émotions

 

Remplir notre boîte à outils de parentalité positive

La parentalité positive nous invite, en tant que parents, à ne plus voir les enfants comme désobéissants ou énervants mais comme des enfants qui ont besoin de soutien et qui ont besoin d’apprendre des compétences qu’ils ne possèdent pas encore (comme la maîtrise de soi). On pourrait d’ailleurs faire ce même constat pour les parents : un parent qui s’énerve, qui perd patience, qui crie et qui pète les plombs est un adulte qui a besoin de soutien… et d’outils pour apprendre à faire autrement.

Je vous propose quelques outils de parentalité positive pour éviter de s’énerver sur les enfants. Plus notre boîte à outils est fournie, plus il nous sera facile en tant parents de faire autrement. La sagesse populaire ne dit-elle pas justement que si le seul outil que nous avons est un marteau, nous verrons tout problème comme un clou.

Par exemple :

éducation bienveillante colère des parents

 

éviter de s'énerver sur les enfants

Respirer permet d’éclaircir la conscience et d’évacuer l’anxiété. Il est possible de s’exercer à respirer en pleine conscience en dehors des détresses émotionnelles pour s’approprier cette manière de se pacifier lors de débordement émotionnel.

Je vous propose un exercice de respiration pour pacifier l’esprit lors de débordement émotionnel :

  • S’installer confortablement, les yeux fermés (assis le dos bien droit et les pieds à plat au sol ou bien couché)
  • Diriger la conscience sous le nombril et mettant son attention à cet endroit-là
  • Sentir le ventre se gonfler à l’inspiration et se dégonfler à l’expiration en maintenant l’attention sous le nombril
  • Faire 3 ou 4 respirations ainsi afin de se sentir bien ancré dans le moment présent
  • Poser la main gauche sur le coeur et la main droite sur le ventre
  • Inspirer par le nez en comptant jusqu’à 4 et sentir la main droite se soulever avec le ventre qui se gonfle
  • Retenir le souffle en comptant jusqu’à 4
  • Expirer par le nez en comptant jusqu’à 4 et sentir la main droite s’abaisser avec le ventre qui se dégonfle
  • Recommencer 10 fois
  • Prendre un temps pour sentir le changement dans le corps et dans la tête après cet exercice de respiration (esprit clarifié, corps moins tendu, sensation d’ancrage et de refuge).

Pour une vraie (re)connexion sociale

Cette période un peu “hors du temps” peut être l’occasion d’une vraie (re)connexion en famille. La meilleure manière de lutter contre le stress est l’amour qui passe par des manifestations physiques : se faire des câlins, se toucher (massage, regarder un film ou une émission blottis les uns contre les autres), créer une ambiance propice à la connexion et à la joie (musique, bougies le soir, rituels de fin de journée, temps de lecture offerte après le repas même aux plus grands…).

Enfin, garder le contact virtuel avec le cercle familial et amical n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Les humains ne sont pas faits pour l’isolement. Nous pouvons jouer la carte de la solidarité : appeler régulièrement les grands parents et arrière grands parents, faire des appels vidéos avec la famille et aussi avec les amis des enfants, participer à des discussions virtuelles de soutien entre parents. Je pense notamment à des initiatives de blogueuses que je suis et en qui j’ai confiance qui proposent des temps de soutien mutuel :

  • chez Evelyne Mester, autrice du livre Mon enfant, mon égal (éditions Le Hêtre Myriadis), chaque jeudi à 20h30 sur Facebook
  • une nouvelle vidéo chaque jour sur le groupe Parents en Chemin de Dominique Vicassiau, formée au FamilyLab à l’approche de Jesper Juul

Nos enfants sont comme nous : ils ont surtout de parler, de discuter, d’être en lien, qu’on leur réponde. Nous pouvons le leur offrir et nous l’offrir à nous-même également. Nous pouvons réapprendre à être ensemble sans être contaminés par le “scolaire” et les apprentissages formels sources de tant de tensions et de disputes dans les familles.