Pourquoi juste relire pour apprendre et réviser est inefficace 

5 stratégies de mémorisation plus efficaces que la relecture simple

Dans le livre Mets-toi ça dans la tête, Brown, Roediger et McDaniel expliquent que la simple relecture pour apprendre et réviser des cours ou leçons a plusieurs arguments décisifs en sa défaveur :

  • elle prend beaucoup de temps (faire des lectures répétées à intervalles courts est coûteuse en temps et produit des effets négligeables sur les apprentissages);

 

  • elle ne produit pas de mémoire à long terme (la relecture et la répétition ne fonctionnent pas pour un apprentissage durable. En revanche, il est pertinent de relire un texte si un temps suffisant s’est écoulé depuis la première lecture. Le seul contexte dans-lequel des relectures peuvent être efficace est dans le cas de relectures espacées dans le temps et régulièrement réactivées.);

 

  • elle n’entraîne pas à retrouver l’information dans la mémoire (quand les apprenants ne se testent pas eux-mêmes, ils ne peuvent pas prendre conscience de ce qu’ils ne savent pas : c’est seulement dans la mise à l’épreuve qu’ils se rendent compte qu’ils ne parviennent pas à se souvenir des idées clés ni à les appliquer dans un contexte nouveau);

 

  • elle conduit souvent à une forme inconsciente d’auto illusion (une familiarité croissante avec un texte et une plus grande aisance dans sa lecture peuvent engendre l’illusion d’une certaine maîtrise).

5 stratégies de mémorisation plus efficaces que la relecture simple

  1. Etablir une liste de concepts clés à la fin de chaque chapitre pour s’auto tester (les définir, les utiliser dans un paragraphe)
  2. Traduire les points principaux du texte en une série de questions auxquelles répondre sans avoir la solution sous les yeux (ou alors sous forme de texte à trou)
  3. Reformuler les idées principales (avec des mots personnels, des schémas, des dessins, des métaphores, des images visuelles, des comparaisons avec des situations familières…)
  4. Mettre les idées principales en lien avec ce qui est déjà connu (apprendre est un processus itératif qui nécessite de mettre les informations à jour en les reliant à de nouvelles connaissances)
  5. Trouver des exemples autres que ceux du cours (construire des repères pour faire résonner les nouveaux apprentissages avec ce qui est familier)

Toutes ces stratégies d’apprentissage préconisées par les sciences cognitives ont en commun de :

-s’entraîner à se remémorer les nouveaux apprentissages grâce à une auto évaluation

La récupération (le fait de faire émerger les nouvelles connaissances et compétences de la mémoire) doit devenir la première stratégie d’apprentissage. Cela peut passer par le fait de faire des pauses régulières en cours de lecture d’un texte et se poser des questions sans regarder le cours : quelles sont les notions clés du paragraphe/ du chapitre ? quels mots ou concepts sont nouveaux ? comment je pourrais les définir ? comment ces nouvelles notions sont en relation avec ce que je connais déjà ? Les réponses personnelles à ces questions seront comparées avec le cours pour s’assurer de l’exactitude des réponses et identifier les points faibles.

-espacer les séquences d’entraînement

Espacer les séquences de révision veut dire étudier les informations plus d’une fois mais en laissant un temps conséquent entre chaque séquence. Ce temps dépend du contenu : cela peut varier de plusieurs jours à plusieurs semaines. Plus la familiarité avec le contenu est grande, plus les séquences peuvent être espacées (une fois par mois par exemple).

Il s’agit de ne pas cesser de s’interroger sur les notions qu’on a l’impression de maîtriser. Quelque soit le contenu, il faudra remobiliser le contenu de temps en temps.

-imbriquer l’étude de problèmes de différentes natures

Il s’agit d’entremêler les exemples (au-delà des thématiques). L’entraînement par thème n’est pas aussi efficace que les entraînements imbriqués lors des révisions (pour le brevet, pour le bac, pour les partielles, pour les concours…).

Brown, Roediger et McDaniel proposent d’éparpiller les exercices se référant à un type de problème dans les séquences d’entraînement de façon à s’évaluer alternativement sur des problèmes de nature variées et trouver la méthode de résolution appropriée pour chacun. Quand on mêle les types de problèmes et les spécimens étudiés, on améliore les capacités à distinguer entre les types, à identifier les caractéristiques communes au sein d’un même type et à réussir davantage en condition d’évaluation.

-fabriquer ses propres moyens mnémotechniques/ propres supports

Les moyens mnémotechniques aident à retrouver ce qui a été appris et à conserver en mémoire des données qui peuvent paraître arbitraires. Ils agissent comme des sortes de classeur pour stocker les informations et les retrouver facilement.

Les moyens mnémotechniques peuvent prendre plusieurs formes :

Source : La réussite scolaire de Sophie Godard

Plus d’idées à ce lien : 8 techniques pour créer ses propres moyens mnémotechniques

Ces moyens mnémotechniques peuvent se retrouver dans des supports créés par les apprenants. Ainsi, des images mentales peuvent illustrer une branche d’une MindMap, des acronymes peuvent se retrouver sur le verso d’une flash card ou d’un encart de mémorisation

Plus de supports de révisions à créer soi-même pour des révisions efficaces : 3 méthodes visuelles pour apprendre en dessinant 

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Source : http://sciences-cognitives.fr/memorisation-classe-facheux-oubli/

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Source : Mets-toi ça dans la tête : les stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives de Peter C. Brown, Henry L. Roediger et Mark A. McDaniel (éditions Markus Haller). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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