Les émotions positives sont très puissantes dans les processus d’apprentissage des enfants. Dans cet article, on comprend que si un enfant rencontre des difficultés à comprendre ou à mémoriser, lui sourire, faire preuve de patience et d’humour ou encore encourager ses efforts peuvent le stimuler.
Notre cerveau apprend par association d’idées
Si deux éléments sont présents en même temps au cours d’une expérience de vie (par exemple apprendre et rire !), notre cerveau va les lier et les connecter dans notre mémoire. Par ailleurs, plus l’émotion éprouvée au cours de cette expérience de vie est forte, plus le lien sera puissant et durable.
Une autre manière de stimuler les apprentissages peut donc passer par l’évocation en pensée d’un moment source d’émotions positives. Dans le livre Le laboratoire du bonheur, Kevin Finel livre une manière de tirer profit du fonctionnement du cerveau pour apprendre plus efficacement, basée sur les ancrages positifs volontaires.
Comment créer des ancrages positifs pour apprendre dans la joie ?
Un ancrage consiste à mettre en place une association entre une émotion et un stimulus particulier (un objet, un mot, un geste…). Un ancrage positif volontaire consiste à créer un lien entre une expérience positive (source d’émotion positive) et un stimulus que l’on aura choisi. Ainsi, chaque fois que l’on sera en présence du stimulus, on retrouvera automatiquement cette émotion positive.
Dans le cadre des apprentissages scolaires, l’émotion positive pourra être un éclat de rire suite à une blague de l’enseignant, une stimulation de l’imagination grâce à une histoire, un encouragement sincère, de l’intérêt suscité par une surprise, l’émulation d’un challenge à relever…
Kevin Finel décrit une expérience à tester pour comprendre le principe de l’ancrage positif volontaire et permettre aux enfants de se l’approprier :
– Proposez un objet à l’enfant ou demandez-lui de choisir un objet. L’idéal est que cet objet soit transportable et à portée de main en cas de besoin (un stylo présent dans la trousse ou un bijou toujours porté par exemple).
– Demandez à l’enfant de le placer dans son champ de vision, proche de lui.
– Demandez à l’enfant de se rappeler un souvenir positif, au cours duquel il s’est senti bien. L’enfant ferme les yeux et se concentre. Cela peut être son meilleur souvenir, la fois où il s’est senti le plus heureux. Demandez-lui de vous le décrire : avec qui était-il ? où ? quand ? quelles paroles ont été prononcées ? de quelles odeurs se souvient-il ? peut-il sentir le vent, la chaleur sur sa peau ? Ces questions l’aideront à s’imprégner de cette sensation de bonheur, de bien-être.
– Demandez à l’enfant d’ouvrir les yeux et de fixer l’objet choisi comme stimulus (stylo, trousse, bijou…).
– L’enfant ferme à nouveau les yeux et retrouve à nouveau son souvenir positif, jusqu’à éprouver la sensation de plaisir lié à ce souvenir. Il est important que l’enfant stimule ses 5 sens pour le rappel du souvenir : la vue (revoir la scène comme un film), l’ouïe (entendre des sons, des paroles), l’odorat, le toucher (une caresse, un contact agréable), le goût.
– Demandez à l’enfant d’ouvrir les yeux à nouveau et de fixer l’objet choisi comme stimulus (stylo, trousse, bijou…).
– Recommencez une dernière fois : l’enfant ferme les yeux et se concentre encore plus fortement sur son souvenir. Il retrouve les images mentales, les pensées, le ressenti, ce qu’il a vu, entendu, goûté, touché…
– Il ouvre les yeux et fixe une dernière fois l’objet. Vous pouvez lui dire une phrase de conclusion avant que l’émotion positive ne retombe : “Maintenant, tu viens de créer un lien entre ton souvenir et l’objet en question. Chaque fois que tu regarderas cet objet, tu retrouveras tes sensations de bien-être.”
Plus le souvenir pris pour l’expérience est chargé d’émotions positives, plus la connexion sera puissante.
Influencer l’état émotionnel grâce aux associations d’idées positives : une manière d’apprendre dans la joie
J’ai testé cette méthode avec une élève que j’accompagne : elle a choisi un souvenir de repas en ville avec ses copines, sans aucun parent. Elle m’a raconté qu’elles ont rigolé tout le chemin et qu’elle s’est sentie libre, acceptée comme elle était. Elle a choisi d’associer cette sensation de joie à sa trousse, elle a même voulu ajouter les prénoms de ses copines écrits sur des bouts de papier dans sa trousse. Je lui ai donc demandé de regarder sa trousse avec intensité chaque fois qu’elle paniquait en cours, surtout pendant les contrôles.
Elle m’a dit que cela allait la déconcentrer car elle allait penser à ses copines. Je lui ai alors proposé de respirer en pleine conscience 3 ou 4 fois pour se reconnecter au moment présent si elle se sentait rêvasser : sentir son ventre se gonfler et se dégonfler, sentir l’air entrer et sortir de ses narines, sentir ses pieds à plat sur le sol, sentir ses mains à plat sur la table, sentir la pression de ses doigts sur la table, sentir le contact de ses doigts entre eux.
Kevin Finel propose même de doter tous les enfants d’une trousse imaginaire rempli de stimulus sur ce principe : un objet pour se concentrer, un objet pour la créativité, un objet pour la confiance en soi…
Je vous invite à lire cet article pour plus d’informations sur le fonctionnement du cerveau dans les apprentissages :
Ce que les enfants devraient apprendre à propos de leur cerveau à l’école
Je vous invite à lire cet article pour plus d’informations sur l’utilisation de la pleine conscience dans la gestion du stress des enfants et des ados :
Petit programme de pleine conscience de préparation au bac et au brevet (et autres examens)
Source :
Le laboratoire du bonheur