Parentalité positive : 3 exemples du quotidien

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La parentalité positive n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Certains parents peuvent se sentir désemparés, voire déroutés, et même culpabilisés, ou encore submergés par les informations. Je vous propose 3 exemples de parentalité positive que j’ai moi-même vécus avec ma fille quand elle était jeune (moins de 8 ans). Ces trois moments représentent la bascule, les changements opérés dans ma manière d’envisager l’éducation et la relation avec ma fille, grâce à la parentalité positive.

1. L’histoire de la peluche Mickey au supermarché.

Au supermarché, ma fille a trouvé une peluche neuve Mickey par-terre. Elle l’a ramassée et m’a dit :

“Maman, j’ai pas de peluche Mickey à la maison. J’ai envie de la garder. Est-ce que tu peux me l’acheter ?”

N’ayant pas prévu cet achat ni envie de lui acheter cette peluche, je lui ai fait cette réponse :

“Non, tu as assez de jouets à la maison, tu n’as pas besoin d’une nouvelle peluche. Si tu as envie d’une peluche Mickey, alors garde cette idée dans ta tête et tu pourras la mettre sur ta liste au Père-Noël ou d’anniversaire. On va la reposer.”

J’ai bien vu qu’elle rechignait. Pour trouver une solution qui satisfasse à la fois ses besoins et les miens sans provoquer de crise, je lui ai donné le droit de la garder dans les mains jusqu’à la caisse. Par contre, je l’ai prévenue :

“Tu as le droit de la garder dans les mains le temps des courses mais je veux que tu donnes la peluche à la caissière avant de payer. Je ne l’achèterai pas.”

Elle a été d’accord !

Et devinez ce qui s’est passé à la caisse ? Une fois que tous les articles ont été scannés, j’ai demandé à ma fille de donner la peluche à l’hôtesse de caisse… et elle lui a donné avec plaisir (et même fierté, du genre : c’est moi qui l’ai trouvée, je vous la ramène car elle traînait dans le magasin).

J’ai donc remarqué et valorisé son acte :

“Tu l’as donnée sans que j’aie besoin d’insister. J’apprécie ton geste.”

Et un bisou pour clore l’interaction.

2. La chanson du matin (ou le pouvoir du chant dans la parentalité positive).

Un matin que ma fille s’était levée plus tôt que moi, elle est venue dans ma chambre me réveiller. Quand je me suis réveillée, j’ai voulu sortir de mon lit pour ouvrir les volets… et là, énorme crise de larmes ! Je n’ai pas du tout compris ce qui se passait ni ce qui l’avait mise dans cet état. Je savais bien que ce n’était pas un caprice mais il fallait que je trouve la clé du problème. Je lui ai donc posé des questions :

“Tu aurais préféré ouvrir les volets toute seule ?”

“Tu voulais me faire un autre bisou ?”

“Tu voulais qu’on reste couchées toute les 2 un moment dans le lit?”

Non, ce n’était pas ça, les larmes coulaient toujours et se transformaient en crise de rage.

J’ai donc repassé le scénario de la veille dans ma tête et là, je me suis rappelée ! Elle avait voulu me chanter une chanson la veille au soir dans son lit mais comme il était déjà tard et que je lui avais raconté deux histoires, je lui avais demandé de garder cette chanson dans sa tête et de me la chanter au réveil le lendemain.

Elle était donc venue dans ma chambre avec l’idée de me chanter cette chanson mais moi, je m’étais levée, j’avais ouvert les volets et j’étais prête à aller déjeuner. Or ça ne devait pas se passer comme ça dans sa tête ! Je lui ai donc demandé confirmation :

“Tu voulais me chanter ta chanson comme promis hier, c’est ça ?”

Bingo, les larmes se sont arrêtés d’un coup :

“Oui”.

Je me suis recouchée et je lui ai dit qu’elle pouvait s’approcher pour me réveiller en chanson. Je peux vous assurer que nous avons passé une très bonne journée ensuite… et c’était pas gagné vu comme elle avait commencé !

3. Pâté en croûte (ma fille) et Pistache (sa copine) sont fâchées.

Ne me demandez pas pourquoi elles s’appellent comme ça toutes les 2, je n’en sais rien. Pâté en croûte avait donc invité Pistache à jouer à la maison. Mais Pâté en croûte a emprunté le sac de Pistache sans lui demander la permission et Pistache a repris violemment le sac. Ma fille s’est vexée… et voilà les deux copines fâchées !

Je me suis mise à leur place :

pourquoi Pistache avait réagi violemment ? pourquoi Pâté en croûte s’était mise à bouder ?

Je leur ai posé la question pour qu’elles mettent des mots sur ce qu’elles ont ressenti chacune.

J’ai ensuite dit à ma fille qu’elle aurait dû demander la permission avant de prendre le sac de sa copine mais j’ai également dit à cette dernière qu’elle aurait très bien pu le prêter si cela avait été demandé gentiment.

Comme elles étaient toutes les deux d’accord sur le principe, je leur ai proposé de rejouer la scène à l’envers en se mettant émotionnellement à la place l’une de l’autre :

  • ma fille a demandé à sa copine si elle était d’accord pour lui prêter son sac sans oublier le “s’il-te-plaît” bien sûr :-),
  • sa copine a accepté (en précisant bien qu’elle devait lui rendre une fois qu’elle aurait fini de jouer avec, faut pas exagérer non plus !).

Une dose d’empathie, un soupçon de verbalisation des émotions, une solution négociée… des ingrédients pour un après-midi réussi !

Ces exemples tout simples illustrent que la parentalité positive est possible sans (trop de) batailles, sans (trop de) disputes, surtout sans jeux de pouvoir.

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