Comment mémoriser rapidement et efficacement ? 5 astuces de mémorisation
De nombreux élèves et étudiants se demandent comment mémoriser rapidement. Il faut savoir que la mémoire de travail trie les informations utiles ou inutiles sans nous consulter au préalable. La mémoire de travail est la mémoire à court terme qui gère le présent. La mémoire humaine peut retenir 7 éléments nouveaux à + ou – 2, c’est-à-dire entre 5 et 9.
Nous pouvons optimiser les capacités de la mémoire de travail grâce à des astuces de mémorisation. En voici 5 qui peuvent être mélangées pour mémoriser rapidement et efficacement (par exemple, d’abord regrouper en catégories puis créer des images mentales pour chaque idée et/ou chaque catégorie).
1. Regrouper par catégories pour mémoriser rapidement
Quand on doit apprendre une liste, on peut regrouper les mots de la liste en sous catégories cohérentes. Quand on regroupe les mots qui vont ensemble, cela permet d’optimiser la mémorisation.
Ces catégories peuvent prendre différentes formes :
- même thème (exemple : les fruits d’un côté, les légumes de l’autre)
- même première lettre (par exemple, tous les mots qui commencent par A d’un côté, ceux qui commencent par S de l’autre…)
- même racine (exemple : les racines grecques d’un côté, les racines latines de l’autre)
- même couleur
On pourra aussi travailler en poupées russes :
- d’abord classer en plusieurs catégories (fruits et légumes)
- puis subdiviser chaque catégorie en plusieurs autres catégories (parmi les fruits, les rouges, les jaunes, les verts, les oranges)
- et ainsi de suite…
Je me rappelle par exemple d’un cours d’Histoire au sujet des avancées et découvertes de la Renaissance. Nous les avions regroupées en catégories : peinture, sculpture, sciences, architecture, transports. Puis chaque catégorie était divisée par pays (Italie, Espagne, France, Pays-Bas) puis par artiste. Ce travail de mise en catégorie est déjà un premier travail de mémorisation car il demande de réfléchir à des points communs et à une structure cohérente. On pourra se les représenter sous forme d’arbre généalogique ou de carte mentale/ mind map.
2. Créer des indices récupérateurs personnels
Les indices récupérateurs sont des associations faites par le cerveau. Dès que le cerveau est en présence de cet indice récupérateur, il est capable de tirer tout le fil des idées qui lui sont associées. Il convient donc de créer volontairement des indices de récupération et les utiliser comme supports d’apprentissage. Comme le cerveau travaille par indice récupérateur, un seul indice efficace et bien choisi permettra de se souvenir de toutes les idées qui lui sont associées. On économise alors de la place dans la mémoire de travail.
Plus l’indice est bizarre, humoristique, personnel, plus c’est efficace. Comme l’indice récupérateur est personnel, personne d’autre ne peut le comprendre : l’important est de se souvenir pourquoi on l’a choisi.
Une fois l’indice récupérateur choisi et imposé au cerveau, on peut le symboliser sous forme de dessin. On partira alors de l’indice récupérateur pour aller à l’information recherchée dans la mémoire. Il est plus efficace de dessiner soi-même le symbole de l’indice récupérateur que de choisir une image déjà faite (à imprimer par exemple).
Dans cette vidéo, Eric Gaspar, fondateur de Neurosup, explique les indices récupérateurs qu’une élève de 1èreS a créés pour se souvenir des noms des récepteurs des pigments dans les yeux : les opsines. Il existe 3 sortes d’opsines, à savoir l’opsine S (S pour “short” en anglais) ou bleue; l’opsine M (M pour “middle” en anglais) ou verte ; l’opsine L (L pour “long” en anglais) ou rouge.
- Schtroumpf -> pour l’opsine S. Un schtroumpf est petit, bleu et commence par un S.
- Menthe -> pour l’opsine M. Un brin de menthe est de taille moyenne, vert et commence par un M.
- Langue -> pour l’opsine L. La langue est longue, rouge et commence par un L.
3. Construire un palais de mémoire
Pour créer une image mémorable efficace et mémorable, l’auteur de la vidéo
- exagère la représentation (le parapluie gigantesque, la plaquette de beurre qui fait une flaque immense…),
- fait preuve de créativité en invitant des couleurs, des odeurs, des mouvements
- a recours à l’humour (les chaussettes puantes et dégoulinantes) et à un scénario loufoque
- invite presque à recréer la scène en ancrant les gestes dans le corps (forcer pour faire entrer le parapluie dans la boîte aux lettres, glisser sur la flaque de beurre, être dégoûté par l’odeur des chaussettes…). Pour renforcer l’efficacité du palais de mémoire, on pourrait effectivement bouger, mimer les scènes (étaler le cirage, sauter par dessus les bouteilles).
Hélène Weber est l’auteur du livre Objectif mémoire : Au lycée et à l’université, (re)trouvez le goût de travailler avec plaisir et efficacité (éditions Eyrolles).
4. Appliquer la règle du 1/1/1 pour mémoriser rapidement: 1 jour/ 1 semaine/ 1 mois
Le cerveau se souvient plus facilement de ce qu’il a vu 2 fois au cours de la même journée car un signal d’intérêt/ d’utilité de l’information lui est envoyé.
Pour savoir si une information est utile et donc digne d’être conservée en mémoire, le cerveau fonctionne ainsi :
- je revois une information 2 fois (ou plus) dans les 24 heures, cette information est utile, je la conserve en mémoire 1 semaine
- je revois une information 2 fois (ou plus) au bout d’1 semaine, cette information est vraiment utile, je la conserve en mémoire 1 mois
- je revois une information 2 fois (ou plus) au bout d’1 mois, cette information est vraiment utile, je la conserve en mémoire 6 mois
Afin d’avoir moins d’efforts à faire pour récupérer une information en mémoire, il vaut donc mieux la relire dans les 24 heures. Cette relecture sera d’autant plus efficace si l’information est traitée comme proposé dans les points ci-dessus.
Une habitude à prendre serait par exemple de faire un Sketchnote à la fin de chaque journée pour résumer tout ce qui a été vu au cours de la journée. L’idée est de partir d’indices récupérateur sur un minimum de place (une feuille A4 en mode horizontal). La feuille pourra être coupée en plusieurs cases selon les matières de la journée et des indices récupérateurs personnels pourront être dessinés. Voici un exemple tiré de la vidéo Planète conférences – Le cerveau pour allié en classe ? – Apprendre à l’horizon 2035 :
5. En classe : participer, noter et reformuler
Quand j’apprends, les informations passent de la mémoire de travail dans la mémoire à long terme. Je pense en appelant dans ma mémoire à court terme quelque chose qui est stocké dans ma mémoire à long terme. La mémorisation se fait par connexion.
Plus j’emprunte le même réseau de neurones, plus ce réseau devient stable et solide. Quand je ne sollicite pas assez un réseau de neurones, ils finissent par se déconnecter.
- Participer
Cela signifie qu’il est important de participer en classe via une question ou un avis, dès qu’une idée vient en tête. Cette participation assurera l’aller-retour entre la mémoire de travail à court terme et la mémoire à long terme.
- Noter
Dès qu’on a compris quelque chose, cela vaut le coup de prendre des notes sur une feuille (dans la marge sous forme de dessin, d’acronyme, de mot clé, d’indice récupérateur…) pour éviter effacement prévisible.
- Reformuler
On peut prendre 5 minutes à la sortie du cours pour reformuler dans la tête ce qui a été vu en cours : récapituler les points principaux, reformuler le contenu avec ses propres mots et résumer les informations utiles.