apprendre ne fait pas disparaitre les richesses mais les multiplie

Pourquoi apprendre fait grandir ?

Dans son livre Le plaisir d’apprendre, Philippe Meirieu indique rien ne fait plus grandir que la compréhension du monde, que ces étincelles ou ces déclics de la pensée qui arrive à nommer, que la rencontre entre les questions les plus intimes et les réponses les plus universelles.

Je partage son point de vue selon lequel

“La découverte du plaisir d’apprendre est l’acte fondateur de toute éducation.”

Cela signifie aller au delà du désir de savoir et même au-delà du désir d’apprendre : aller au delà du désir de savoir parler russe avant d’effectuer un voyage en Russie mais s’engager dans le processus intellectuel de l’apprentissage de la langue, transformer l’effort intellectuel en plaisir.

Comment naît le plaisir d’apprendre ?

Le désir d’apprendre n’apporte pas immédiatement le plaisir d’apprendre. Le plaisir d’appendre naît alors :

  • des heures de tâtonnement et des instants d’émerveillement que le processus d’apprentissage offre
  • du sentiment qu’on vient d’accéder à quelque chose qui vient de nous et qui nous échappe en même temps
  • de la rencontre entre notre intelligence et l’intelligibilité du monde
  • d’une difficulté qui paraissait insurmontable dont on est venu a bout
  • du fait de trouver la bonne expression, le mot juste
  • d’une création, de la production d’un signe de la connaissance acquise

Comment accompagner le plaisir d’apprendre des enfants en tant qu’adultes ?

La découverte du plaisir d’apprendre nécessite aux côtés des enfants des adultes heureux de vivre, d’apprendre eux-même, de transmettre et de partager. Nous avons le devoir de mobiliser sans manipuler, de convaincre sans contraindre, d’instruire sans domestiquer.

Nous adultes pouvons accompagner la fierté de la réussite  et le plaisir de se dépasser des enfants en :

  • rectifiant les erreurs sans condamner,
  • entendant les erreurs sans dénoncer les fautes,
  • laissant entrevoir un progrès possible,
  • donnant des conseils mais pas des injonctions pour améliorer les résultats,
  • invitant l’enfant à faire et refaire jusqu’à ce qu’il se découvre capable de se dépasser, d’accéder à ce qu’il n’aurait jamais imaginé être capable de faire.

Un accompagnement bienveillant et stimulant est essentiel car rien ne démobilise plus que l’échec.

Quand les enfants sont en confiance, ils apprennent plus facilement et de là découle le plaisir. Or découvrir le plaisir d’apprendre peut changer une vie et permettre de répondre à la question de Lyonel Trouillot (poète, romancier, professeur de littérature) : “qu’allons-nous faire de notre présence au monde ?”.