Ecouter les enfants : 5 principes de base pour une écoute efficace

écoute des enfants

Ecouter nos enfants attentivement est un travail payant à long terme. Dans son livre S’occuper de soi et de ses enfants dans le calme, Sarah Napthali écrit :

Lorsqu’un parent permet à un enfant de vivre une gamme complète d’émotions, celui-ci peut se développer normalement sans esquiver tout ce qui est désagréable ni se fermer émotionnellement. 

les émotions sont normales
Voici 5 principes de base pour une écoute efficace livrés par Sarah Napthali dans son livre S’occuper de soi et des enfants dans le calme.

1. Ecouter les enfants sans juger

Parfois, les préoccupations qui perturbent un enfant sont ridicules aux yeux d’un adulte. Pourtant, les problèmes des enfants (comme la perte d’un caillou ou un monstre sous le lit) sont plus que sérieux pour eux.

De notre point de vue d’adulte, il nous est parfois difficile de mesurer la gravité que ce problème revêt pour l’enfant. Pourtant, Sarah Napthali nous conseille de pénétrer dans son monde intérieur et de prendre au sérieux ses préoccupations.

Les expressions qui nient la réalité de l’enfant (comme “ne sois pas bête”, “ne fais pas ton bébé”, “ne pleure pas”, “ne sois pas si sensible”) sont à proscrire car elles lui donnent l’impression que sa version de la réalité est sans importance, dépourvue d’intérêt, voire que cette réalité n’existe pas l’empêchant de se fier à ses propres impressions.

2. Laisser parler les enfants jusqu’au bout

Accorder un moment où l’enfant peut parler sans interruption permet de se concentrer sur la version de la réalité de l’enfant qui parle. En écoutant sans commentaire, nous laissons nos propres pensées, opinions, jugements, conseils, ou solutions, en dehors du processus de communication.

On pourra encourager l’enfant à continuer de parler avec des “hum hum“, “continue“, “je vois“, “ah oui ?“. L’idée principale à garder en tête est que l’enfant a surtout besoin de se sentir entendu.

Sarah Napthali écrit : “Trop d’enfants cessent de se confier à des parents qui s’approprient leur temps de parole.”

3. Donner le sentiment aux enfants qu’ils sont compris

Ce concept se rapproche de celle de l’écoute active de Thomas Gordon. Sarah Napthali la résume ainsi :

Plutôt que de déverser sur votre enfant une cascade de questions, paraphrasez ce qu’ils ont dit – reformulez l’essentiel des propos de votre enfant, en utilisant vos propres termes, sans ajouter vos commentaires.

Enfant : C’était mon ballon, mais ils ne voulaient pas me laisser l’utiliser. Tous les autres ont joué avec, et moi je ne l’ai même pas touché.

Parent : Alors, ils ne voulaient pas te laisser jouer quand c’était ton tour.

Dans cet exemple, l’enfant se sentira compris et libre de continuer à dire ce qu’il veut plutôt que d’avoir à répondre à une question.

4. Se concentrer sur les sentiments des enfants

Les enfants ont le droit d’avoir les sentiments qu’ils ont, même trop intenses ou socialement inacceptables. Nous devons faire passer le message qu’il n’existe pas de sentiments incorrects, seulement des comportements incorrects. – Sarah Napthali (S’occuper de soi et de ses enfants dans le calme)

On pourra alors utiliser des phrases qui commencent par “Tu as l’air d’être…” et les compléter par des synonymes correspondant aux grands états émotionnels. Plus leur vocabulaire pour décrire les émotions s’enrichit, plus les enfants deviennent capables de communiquer des émotions (positives et négatives), et de diagnostiquer leurs propres problèmes.

Voici un tableau proposant des synonymes pour les émotions primaires :

vocabulaire des émotions

5. Laisser les enfants résoudre leurs propres problèmes

La résolution de problème se produit seulement après avoir écouté les sentiments de l’enfant et ses explications.

Il est souvent plus facile de dire aux enfants ce qu’ils doivent faire mais il leur sera plus utile de les guider sans leur imposer de solutions toutes faites. On peut laisser l’initiative aux enfants tout en les appuyant dans leur démarche de résolution de problèmes :

  • Que penses-tu que tu devrais faire ?
  • Que feras-tu si ça ne marche pas ?
  • Qu’as-tu tenté auparavant ?
  • Cette solution est-elle juste ? honnête ?
  • Cette solution prend-elle en compte les autres ?

En complément, Sarah Napthali ajoute que nous avons beaucoup à gagner à nous poser à nous-mêmes des questions lors de séances d’écoute avec nos enfants :

  • Que requiert de moi cet instant ?
  • Dois-je parler ou plutôt rester silencieux(se) ?

 

Il peut aussi être utile de réfléchir à la conversation plus tard :

  • Lui ai-je coupé la parole ?
  • Ai-je trop parlé avant d’entendre tout ce que mon enfant avait à dire ?
  • Me suis-je précipité(e) pour régler le problème avant de donner à mon enfant une chance de s’exprimer complètement ?

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Source : S’occuper de soi et de ses enfants dans le calme : bouddhisme pour les mères (disponible en médiathèque, en librairie ou sur Amazon)

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