Steeve Masson, chercheur canadien en neuroéducation, propose de répondre dans la vidéo ci-dessous à la question : en quoi mieux connaître le cerveau peut-il nous aider à mieux enseigner ?

Cette vidéo dure 1 heure et 15 minutes et je vous en résume les grandes lignes dans plusieurs articles :

Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner (1/5) – Les dernières découvertes en neuroéducation

Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner (2/5) – Utiliser la neuroplasticité pour enseigner efficacement

Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner (3/5) – La lecture vue par les neurosciences

Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner (4/5) – L’inhibition dans l’apprentissage des sciences et de la logique

Mieux connaître le cerveau pour mieux enseigner (5/5) – 5 neuromythes invalidés par les neurosciences

Quelles sont les dernières découvertes en neuroéducation les plus pertinentes pour l’enseignement ?

La plasticité du cerveau

Dire que le cerveau est plastique signifie que le fait d’apprendre modifie la structure du cerveau. Il existe un mouvement physique dans le cerveau d’un enfant qui apprend car les connexions entre les neurones sont modifiées.  Les connexions synaptiques se modifient de plusieurs manières :

  • en formant de nouvelles synapses (c’est-à-dire des connexions physiques entre différents neurones par l’axone et les dendrites)
  • en renforçant ou affaiblissant certaines synapses existantes (en fonction de la régularité de l’utilisation des connaissances)
  • en supprimant des synapses existantes (c’est l’effet d’élagage)
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Extrait de la conférence de Steeve Masson – Comprendre le fonctionnement du cerveau pour mieux enseigner

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L’apprentissage est donc un mode dynamique.

Architecture et localisation fonctionnelle

L’architecture du cerveau est la manière dont les neurones sont interconnectés pour créer des sortes de “voies de communication” cérébrales. La manière dont le cerveau est structuré influence les apprentissages.

Les neuroscientifiques ont découvert que les neurones qui s’agitent ensemble se connectent ensemble. Si deux neurones sont assez près l’un de l’autre et s’activent de manière simultanée et répétée, ils vont finir par se connecter et de manière forte.

La localisation fonctionnelle est le fait que différentes régions du cerveau sont spécialisées pour différentes fonctions.

Ainsi, mieux connaître l’architecture et la configuration du cerveau, c’est mieux connaître la manière dont un élève apprend et c’est aussi pouvoir l’aider dans ces processus d’apprentissage.

Influence de l’enseignant sur le développement du cerveau

Les choix pédagogiques effectués par les enseignants peuvent avoir  un impact sur les modifications structurelles du cerveau.

Du fait de la plasticité, le cerveau change au cours de l’apprentissage et l’enseignant peut influencer les effets de l’apprentissage sur l’architecture du cerveau. Ainsi, Steeve Masson fait référence à une étude qui a démontré que l’apprentissage de la lecture avec une méthode globale n’active pas les mêmes zones du cerveau qu’une approche syllabique. La méthode globale entraîne une activité cérébrale dans l’hémisphère droit alors que l’approche syllabique entraîne une activité dans l’hémisphère gauche. Or il a été démontré que les neurones activés par le processus de lecture experte (et donc automatisée) se trouvent à gauche dans le cerveau. Ainsi, l’approche syllabique semble plus compatible avec le fonctionnement du cerveau.