Comprendre l’état d’esprit de développement pour surmonter la peur de l’échec
Carol Dweck est l’autrice du livre Osez réussir ! Changez d’état d’esprit et est à l’origine de l’expression “état d’esprit de développement” (“growth mindset” en anglais). Selon elle, les enfants qui présentent un état d’esprit de développement accueillent les défis comme des opportunités pour s’améliorer et pensent que leurs capacités peuvent s’améliorer avec des efforts et du travail. Comment utiliser l’état d’esprit de développement pour dépasser la peur de l’échec ?
Encourager un état d’esprit de développement
Il est de notre ressort d’adulte (et encore plus en position d’enseignement) de mettre en place un environnement qui permettent aux enfants d’adopter un état d’esprit de développement. Il ne s’agit pas seulement de reconnaître les efforts et les progrès des enfants mais également d’avoir une foi inébranlable dans les capacités et le potentiel de l’enfant et de mettre en place des stratégies pour les aider à déployer leur plein potentiel. Il ne s’agit pas tant d’encourager les efforts que les stratégies utilisées dans le cas d’une réussite et d’orienter vers des stratégies plus appropriées et efficaces dans le cas d’un échec.
Quand un enfant est bloqué, ses efforts ne suffisent pas. Il ne s’agit pas d’encourager les enfants et adolescents à redoubler d’efforts avec des stratégies inefficaces. Il s’agit plutôt de leur apprendre à demander de l’aide quand ils en ont besoin et de savoir où chercher les bonnes ressources au bon moment. La manière dont on réagit à un échec d’un enfant va forger son état d’esprit. Même quand on met l’accent sur les efforts alors que l’enfant a échoué (par exemple, une note en dessous de la moyenne en maths), le fait de s’arrêter sur la notion d’efforts et de ne pas enchaîner sur ce qui peut être appris de cet effort a tendance à favoriser un état d’esprit fixe (exemple : “Tout le monde ne peut pas être bon en maths, tu as de bonnes performances dans d’autres matières” vs. “Comment peut-on améliorer ce résultat ? De quoi a-t-on besoin ? Qu’est-ce qui pourrait t’aide à progresser ?”)
Encourager un état d’esprit de développement peut se faire à tout âge : chez les plus jeunes enfants, chez les adolescents et même chez les adultes. Cela peut passer par plusieurs étapes :
- présenter la neuroplasticité : l’intelligence n’est pas fixe et on peut apprendre à tout âge !
- mettre l’accent sur les stratégies utilisées, sur le “comment” et guider vers l’autonomie intellectuelle (quelles ressources chercher ? où ? quand ? comment ? auprès de qui ? quelles méthodes d’apprentissage ?…);
- engager la tête et le coeur : “grâce à mon intelligence et mes efforts, je peux contribuer au monde. Comment puis-je utiliser mon cerveau pour rendre le monde meilleur ?”
40 phrases pour dépasser la peur de l’échec
Le temps a une valeur.
Sois patient, l’apprentissage demande beaucoup de temps et de pratique.
Cette étape demande beaucoup d’adaptation et d’apprentissage. Cela peut prendre du temps avant que tu commences à prendre du plaisir à consentir des efforts.
Quelles compétences n’avais-tu pas la semaine dernière/ le mois dernier/ l’année dernière et que tu as aujourd’hui grâce à la pratique que tu y as consacrée ?
Cela prend du temps pour que le potentiel fleurisse. Tu n’as pas besoin d’être parfait tout de suite.
Les apprentissages passent par les erreurs.
Les échecs sont instructifs : ils sont un appel à s’améliorer et apprendre.
Ce que tu apprends ne cesse jamais d’être un travail, un chantier en cours.
Sur quoi dois-tu travailler ?
Observe, apprends et améliore toi.
Ton travail est d’apprendre à partir de tes erreurs et de tes échecs, et même des critiques qu’on t’adresse.
Qu’as-tu appris aujourd’hui ?
Quelle erreur as-tu faite aujourd’hui ? Qu’en as-tu appris ?
Peux-tu trouver quelque chose de plus difficile à faire pour pouvoir apprendre davantage ?
Etudier, c’est apprendre des choses et y réfléchir d’une façon intéressante.
Tu n’as pas en train d’échouer, tu es en train d’apprendre.
Cet échec représente un défi et une opportunité. Comment vas-tu t’y prendre pour en tirer profit ?
Le meilleur possible est toujours par rapport à soi-même
Cela ne doit pas te gêner de perdre tant que tu vois une amélioration ou que tu sens que tu as fait aussi bien que tu pouvais.
La réussite personnelle, c’est faire tout son possible pour devenir meilleur.
Donne toi à fond et sois fier(e) de la manière dont tu t’accroches.
Etre le/la meilleur(e) que tu puisses être, c’est encore le plus important.
Si tu sais que tu as donné tout ce que tu pouvais, tu seras toujours un gagnant.
Allume le feu en toi-même et cherche toujours à t’améliorer.
Les efforts développent l’intelligence.
Certains ne veulent pas se préparer mais juste performer, être meilleur que les autres. D’autres personnes veulent d’abord s’entraîner des centaines de fois. Tu peux être dans le deuxième groupe.
Tes efforts, ton travail sont une raison d’être fier.
Tu peux aimer réussir et gagner, mais ce qui doit le plus compter pour toi, c’est l’effort que tu consens même quand tu échoues ou perds.
A quoi as-tu consacré des efforts aujourd’hui ?
Les champions sont les gens qui travaillent le plus. Tu peux devenir un champion. Demain, dis moi une chose que tu as faite pour devenir un champion.
L’effort est précisément ce qui te rend intelligent ou doué.
Les qualités humaines, telles que les compétences intellectuelles, peuvent être cultivées par l’effort.
L’échec n’est pas le signe d’un manque d’intelligence mais c’est un manque d’expérience qui peut être surmonté par du travail, des efforts et de la motivation.
On a le choix d’agir sur ce qu’on peut contrôler.
Tu as le contrôle de tes capacités et de ta motivation.
Tu n’es pas déterminé par le fait d’avoir gagné ou perdu. Tu peux aller de l’avant avec ce que tu as.
Vas y, fais en sorte que ça se réalise, développe tes connaissances et poursuis ton rêve.
Ne te préoccupe pas tant d’être intelligent et d’éviter les échecs. Cela peut devenir auto destructeur. Commence à étudier et continue à t’améliorer.
Tu es responsable de ton état d’esprit Tu peux l’aider à se développer en l’utilisant de la bonne façon.
Tu peux prendre plaisir dans le simple fait de progresser.
L’échec peut être douloureux mais il ne te définit pas. C’est un problème auquel il faut faire face, qu’il faut traiter et duquel il faut apprendre. Une action (j’ai échoué) n’est pas une identité (je suis nul).
Pense à ton objectif et à ce que tu pourrais faire pour le garder en vue : quelles mesures peux-tu prendre pour t’aider à réussir ? Quelles informations pourrais-tu recueillir pour apprendre à partir de cette expérience ?
Des plans concrets concernant quand, où et comment tu vas faire quelque chose amène à des niveaux de persévérance vraiment élevés qui, évidemment, augmentent les chances de réussite.
Tu peux te dire : “C’est difficile. C’est amusant.”, “Je meurs d’envie d’y arriver !”
Le résultat à un test n’a pas le pouvoir de te définir.
Tu peux toujours apprendre de tes erreurs, sauf si tu les nies et que tu les attribues à des causalités externes.
Tu peux apprécier ce que tu fais indépendamment des résultats. Et en même temps, s’attaquer à des problèmes, planifier de nouvelles solutions, travailler sur des questions importantes permet d’améliorer tes résultats.
Accueillir la tristesse et la déception pour dépasser la peur de l’échec
Par ailleurs, il est important d’accueillir la tristesse liée à l’échec et de reconnaître la peur de l’erreur. Non seulement il est inutile de punir ou “engueuler” l’enfant ou l’ado pour une mauvaise note, mais il est sain pour leur santé mentale de valider leurs émotions :
- Oui, tu es triste/ c’est tellement décourageant, tu aurais aimé avoir au moins la moyenne.
- Tu as envie de tout abandonner.
- Tu as envie de pleurer ? Tu peux pleurer dans mes bras.
- Tu es en colère contre ton prof, il n’a pas réexpliqué quand tu as demandé et tu te sens perdu, tu aurais aimé du soutien de sa part.
- C’est difficile parce que tu as peur de ne pas réussir, tu as l’impression que tu es nul et que tu n’y arriveras jamais.
- C’est vrai que ça peut faire peur de faire de nouvelles choses.
C’est seulement une fois que les émotions douloureuses ont été validées, entendues, reconnues, que l’enfant a pu aller au bout de ses émotions difficiles, qu’il sera sensible à des arguments logiques et des propositions pour dépasser la peur de l’échec et de l’erreur.
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Source : Osez réussir ! Changez d’état d’esprit de Carol Dweck (éditions Mardaga). Disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.
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