3 conditions pour qu’un allaitement fonctionne

3 conditions pour qu’un allaitement fonctionne

Dans son livre Les vrais besoins de votre bébé – Les découvertes qui révolutionnent la naissance et les premiers mois, Bernadette Lavollay liste 3 conditions pour qu’un allaitement fonctionne pour la mère et le bébé.

1.Une glande mammaire pouvant fabriquer le lait

Bernadette Lavollay rappelle que tous les seins, même petits, sont capables de fabriquer du lait, à quelques exceptions près (chirurgie mammaire ou maladies hormonales par exemple). Quand le bébé tète, il doit stimuler les récepteurs qui envoient le message déclenchant la sécrétion des hormones nécessaires à l’allaitement (prolactine et ocytocine), et vider le sein afin qu’il se remplisse à nouveau.

C’est la succion du bébé sur le sein qui déclenche la production de l’hormone de prolactine. Si le bébé tétouille le mamelon en le pinçant, il ne stimule pas les bons récepteurs qui lancent la production de prolactine (en plus de faire mal à la mère). Ces récepteurs sont situés à la périphérie de l’aréole, la partie colorée autour du mamelon. Le bébé doit donc ouvrir grand la bouche.

La prolactine est comme une clé qui déclenche la fabrique de lait. Les récepteurs à la prolactine sont la serrure, ils sont fabriqués sous l’influence de la succion efficace du bébé, qui programme ainsi la capacité à produire du lait. C’est le bébé qui calibre et détermine la production de lait par sa bonne succion, fréquente et efficace. – Bernadette Lavollay

Bernadette Lavollay souligne l’importance des tétées fréquentes et efficaces, sur les deux seins au début pour lancer la lactation et conditionner le sein à fabriquer la quantité de lait nécessaire pour nourrir ce bébé.

2. L’éjection du lait par l’ocytocine

L’ocytocine est une autre hormone utile à l’allaitement car elle permet l’éjection du lait produit sous l’influence de la prolactine. Elle est contrôlée par le cerveau, mais sa sécrétion est vulnérable à des facteurs de stress et sa libération peut être stoppée par la douleur, le stress, les émotions négatives et une volonté de maîtrise, de perfection.

Bernadette Lavollay liste les facteurs qui limitent ou empêchent le jaillissement du lait :

  • la manière dont le bébé tète provoque une douleur à la mère,
  • des événements négatifs affectivement (inquiétude, tension, stress…),
  • la volonté de contrôler et la difficulté à lâcher prise.

L’ocytocine a d’autres avantages dans le cadre de l’allaitement : c’est l’hormone du bien-être, elle a un pouvoir antidouleur et antistress, elle favorise le relâchement et l’endormissement en fin de tétée, c’est également l’hormone de l’attachement.

3. Un bébé qui tète le sein

Bernadette Lavollay insiste sur l’importance d’une bonne prise en bouche du sein par le bébé pour  deux raisons principales :

  • stimuler efficacement la production de prolactine et la fabrication du lait;
  • stimuler la production de l’ocytocine pour une bonne évacuation du lait afin de vider les alvéoles.

Mieux les alvéoles sont vidées, mieux elles vont pouvoir se remplir. Un sein qui a été bien vidé par le bébé, avec des tétées fréquentes et efficaces, se remplit d’autant plus vite. Bernadette Lavollay parle d’un « feed-back », ce qui explique que, si le sein ne se vide pas, il arrive à une limite où la fabrication s’arrête.

La lactation obéit à la loi de l’offre et de la demande, avec une grande variabilité d’une mère à l’autre, d’un bébé à l’autre, dans la pratique de l’allaitement. […] Chaque bébé formera avec chaque mère un duo spécifique où chacun s’adaptera à l’autre dans une alchimie très subtile. Aussi les mères à l’écoute de leur bébé, sensibles à leurs signaux, et qui n’établissent pas de règles strictes de nombre, d’horaire ou de rythme des tétées, mais s’adaptent au mieux à la demande, seront-elles les plus aptes à mettre en route leur lactation et à la poursuivre en s’accordant aux besoins du nourrisson au fur et à mesure de sa croissance. – Bernadette Lavollay

Il peut arriver qu’un bébé soit dans l’incapacité de téter (ex : bébé prématuré ou malade). La mère pourra alors imiter la succion du bébé, soit par l’expression manuelle, soit par le tire-lait.

 

Pour Bernadette Lavollay, un allaitement réussi passe par des tétées fréquentes et efficaces du bébé… et du soutien offert à la mère pour qu’elle soit détendue et se sente bien. Elle rappelle que ce n’est pas donner de mauvaises habitudes à un bébé que de le prendre dans les bras ou lui donner souvent le sein.

Par ailleurs, la pédiatre conseille de consulter un médecin ou une sage-femme dans les huit à dix jours qui suivent la naissance. Si le bébé dort beaucoup, réclame très peu le sein, n’a pas de selles chaque jour (le premier mois), urine peu, il est recommandé de consulter un professionnel et de le faire peser. Les parents peuvent s’adresser à la PMI, au médecin traitant, au pédiatre, à une sage-femme, à une consultante en lactation ou une association de soutien à l’allaitement, comme le réseau Solidarilait ou la Leche League France.

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Source : Les vrais besoins de votre bébé – Les découvertes qui révolutionnent la naissance et les premiers mois de Bernadette Lavollay (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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