3 idées concrètes de soutien auprès de parents endeuillés

3 idées concrètes de soutien auprès de

Dans son livre Dans ces moments-là, Hélène Gérin, doula et thérapeute, nous invite, face au deuil, à décoder nos émotions de peur en besoins. Elle nous propose de nous poser la question : quand j’ai peur d’aborder le décès de son bébé avec mon ami.e qui vit un deuil périnatal, qu’est-ce que cela convoque en moi (la peur de réveiller sa douleur parce que j’ai à coeur que mon ami soit heureux, la peur d’y penser pour mes propres enfants parce que je ne supporterai pas de les perdre et que je ne leur dis peut-être pas assez que je les aime…) ?

Hélène Gérin tient particulièrement à faire comprendre que les parents qui perdent un bébé perdent un enfant qu’ils aimaient déjà, quel que soit son âge, et que les phrases du type “vous n’avez pas eu le temps de vous attacher” ou “vous en referez un autre” sont à la fois blessantes et vides de sens.

Les phrases aidantes envers les parents endeuillés peuvent prendre cette forme-là :

Tu vis quelque chose de très difficile. Je suis là avec toi, aussi longtemps que tu le souhaiteras.

Je serai maladroit.e parfois peut-être mais je ferai toujours de mon mieux. Dis-moi si certaines choses ne te conviennent pas.

Je crois que je ne peux pas imaginer tout ce que tu traverses mais je sais que tu vis quelque chose d’éprouvant. Si tu désires en parler, je peux venir chez toi quand ça t’arrange. Samedi matin par exemple ? On peut aussi prendre un verre dehors si tu préfères, ou chez moi.

Votre bébé vous manque. Vous l’aimiez déjà… Si tu as envie de me parler de lui ou d’elle, je suis prêt.e à t’écouter.

 

Je vous propose de découvrir trois idées concrètes de soutien auprès de parents endeuillés issus du livre de Hélène Gérin :

1. Offrir des moments de silence accompagné

L’entourage a souvent l’impression qu’on doit trouver les mots justes, ceux qui apaiseront et réconforteront. Mais les parents disent souvent avoir besoin plus de présence que de mots. Il suffit parfois d’être simplement là, sans rien faire, pour donner le meilleur de soi. – Hélène Gérin

Ainsi, il n’est pas utile de chercher à remplir les vides dans la conversation trop rapidement. Hélène Gérin estime que les parents n’ont pas besoin d’être “réparés” mais ont plutôt besoin d’une qualité de présence de la part de leur entourage.

Par ailleurs, les conseils non sollicités sont inutiles et dégradent le lien, coupent la communication de coeur à coeur. En général, l’entourage se permet des conseils non sollicités pour répondre à ses propres besoins (se sentir utile, ne pas rester inactif…) ou mettre à distance ses propres émotions. De même, poser des questions indiscrètes est déplacé et accable les parents en deuil.

Offrir des moments de silence passe également par le fait d’accepter de voir les parents pleurer, sans forcément vouloir sécher leurs larmes.

2. Faire un album photo ou une boîte à souvenirs et avoir des pensées pour l’enfant décédé

Les parents peuvent être très touchés quand l’entourage leur prépare un bel album de souvenirs. La vie avec leur bébé a été de courte durée mais l’amour qu’ils ont ressenti pour lui dure infiniment. Voir cela matérialisé dans un album peut être très nourrissant au cours du deuil car les parents se sentent honorés en tant que parents, même si leur bébé n’est plus là. – Hélène Gérin

La beauté de l’album ou de la boîte à souvenirs importe beaucoup pour en faire un objet précieux. Les parents pourront y ajouter des souvenirs qui comptent particulièrement pour eux (faire-part, mots reçus à l’enterrement, doudou, photos de l’échographie…).

De plus, les rituels sont très importants car ils contribuent à donner un sens aux événements, ils proposent des espaces-temps pendant lesquels s’arrêter, ils connectent au passé, définissent le présent et montrent le chemin du futur. Ainsi, il est possible de trouver un rituel qui fait sens pour chaque famille (ex : planter un olivier, se retrouver dans un gite tous les ans à la même date, créer une chanson en hommage à l’enfant et la chanter aux dates anniversaires de naissance/ décès…).

Souvent, les parents endeuillés regrettent que leur enfant meure deux fois : la première fois le jour de sa mort, la deuxième fois quand plus personne ne parle de lui. Par exemple, Hélène Gérin rappelle qu’il est important pour les parents endeuillés que les proches (famille et amis) continuent de prononcer le prénom du bébé, aient une pensée pour lui à sa date d’anniversaire, proposent de les accompagner au cimetière ou encore posent un geste symbolique lors de fêtes traditionnelles (ex : une bougie en pensée à l’enfant décédé pour Noël).

3.Répondre au besoin de soutien logistique

Cuisiner un plat avec amour (ou encore mieux, tout un repas complet), ou simplement faire livrer un bon souper chez les parents est une magnifique façon de leur dire que vous les soutenez dans ce qu’ils vivent. – Hélène Gérin

Il est possible de répondre au besoin de soutien logistique de parents endeuillés de plusieurs manières possibles :

  • faire les courses
  • faire le ménage (passer l’aspirateur, donner un coup de balai, vider l’évier de la vaisselle, étendre et/ou ranger le linge, débarrasser la table du petit déjeuner…)
  • conduire la maman aux rendez-vous médicaux pour les soins du post partum
  • s’occuper des autres enfants
  • aider les parents dans les démarches administratives (ex : appeler l’hôpital pour obtenir le certificat de naissance/ décès, joindre l’employeur pour l’avertir du décès, prévenir la crèche/ la nounou pour annuler l’inscription…)

 

Toutefois, Hélène Gérin rappelle que chaque parent vit son deuil différemment et c’est la raison pour laquelle elle propose des idées variées pour offrir un soutien de qualité et adapté à chaque deuil.

Par ailleurs, elle écrit que les parents ne trouvent pas aidant d’entendre “je suis là pour toi, appelle moi si tu as besoin” car les parents sont tellement désorientés qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent (ou n’osent pas demander). Selon elle, mieux vaut apporter une aide concrète comme cuisiner des repas, faire les courses ou le ménage, conduire les aînés à leurs activités, aider les parents dans les démarches administratives ou encore se proposer pour annoncer la nouvelle aux collègues.

 

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Source : DANS CES MOMENTS-LÀ : Plus de 130 idées pour offrir du soutien aux parents endeuillés de leur bébé… ou pour en recevoir de ses proches de Hélène Gérin (éditions Mille et une pépites) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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