Pourquoi rediriger un comportement sans se connecter est (presque) voué à l’échec !
Les neurosciences ont montré que les enfants apprennent, grandissent, se sentent en sécurité et s’épanouissent quand ils ressentent une connexion avec les personnes qui s’occupent d’eux, quand ils se sentent compris, soutenus, validés, quand ils ressentent de l’appartenance et de l’importance.
On ne peut pas influencer un enfant de manière positive tant qu’on n’a pas créé une connexion authentique, sincère avec lui. La plupart du temps, il est plus efficace d’arrêter de se focaliser le comportement inapproprié et de plutôt penser à nourrir la relation, à restaurer le lien rompu.
La connexion crée un sens de sécurité (affective et physique) et d’ouverture. Les punitions, les leçons de morale, les humiliations ou les reproches vont quant à eux pousser à la fuite, aux jeux de pouvoir ou à la résignation.
Se connecter avec l’enfant ne signifie pas pour autant céder à toutes les demandes, sur-protéger ou fermer les yeux sur des comportements inappropriés. Une connexion efficace pour rediriger les enfants ne peut éclore que quand les besoins affectifs fondamentaux des enfants sont satisfaits.
Comment se connecter efficacement avec les enfants ?
Créer de la connexion signifie créer de la proximité et de la confiance plutôt que de la distance et de l’hostilité. Cela passe par le fait de s’assurer de faire passer le message d’amour. Par exemple :
Je t’aime et la réponse est non.
Tu es plus important(e) à mes yeux que tes notes. Que signifient tes notes à tes yeux ?
Je t’aime et j’ai confiance dans le fait que nous allons trouver une solution ensemble.
Il y a d’autres solutions que la permissivité ou la contrainte ! – Marshall Rosenberg
La discipline positive et la parentalité bienveillante proposent plusieurs outils pour se connecter et remplir les besoins affectifs fondamentaux avant de rediriger :
- Passer un temps dédié avec l’enfant. La meilleure manière de créer de la connexion authentique avec un enfant est de lui démontrer que nous prenons du plaisir à passer du temps avec lui.
- Écouter de manière empathique. Écouter activement pour accueillir les émotions de l’enfant. Arrêter de faire ce que nous sommes en train de faire pour donner une attention pleine et entière à l’enfant est un pré-requis pour une connexion efficace et sincère.
- Valider son monde intérieur. On se sent connecté quand on se sent compris, soutenu, reconnu.
- Partager nos sentiments et nos pensées seulement que c’est le bon moment. Les enfants nous écouteront APRÈS avoir été eux-mêmes écoutés et reconnus. Les enfants maintiennent cette connexion si et seulement si nous partageons les choses qui nous viennent du cœur (nos émotions, nos besoins, une anecdote personnelle…), et non pas des discours moralisants ou bien pensants.
- Trouver des solutions AVEC le ou les enfant(s). Parfois un temps de pause est nécessaire pour pouvoir procéder à la résolution de problème. Trouver des solutions AVEC le ou les enfant(s) signifie que nous n’imposerons pas de solutions toutes faites mais que nous échangerons avec eux sur une manière de résoudre le problème qui conviendrait à tout le monde.
- Poser des questions pour aider les enfants à tirer le fil des conséquences de leurs choix. A ton avis, qu’est-ce qui a provoqué cette situation ? Qu’as-tu ressenti quand… ? Qu’est-ce que l’autre a pu ressentir ? Comment te sens-tu par rapport à ce qui s’est passé ?…
- Proposer un contact physique. Le contact physique déclenche l’ocytocine, l’hormone du bien-être. Un câlin de 20 secondes et plus est parfois (mais pas toujours) la seule chose dont un enfant ait besoin.
Comment rediriger un comportement sans punir ?
Une fois que la connexion est établie, les enfants sont plus ouverts à une redirection respectueuse du comportement inapproprié. Une redirection respectueuse n’est jamais une punition. Elle peut prendre la forme d’une résolution de problème.
Avant de commencer un processus de résolution de problème, on pourra se demander à soi-même si on est assez calme pour s’impliquer dans ce processus et si l’enfant est d’accord pour parler. Voici 7 étapes de la résolution de problème (telles que présentées par Faber et Mazlish) :
- Parler des sentiments de l’enfant (j’imagine que tu dois te sentir…)
- Parler de nos sentiments (voici comment je me sens à ce sujet)
- Inviter l’enfant à travailler à la recherche d’une solution mutuellement acceptable (on écrit toutes les idées, celles des enfants et des adultes)
- Choisir les idées qui conviennent à tout le monde (adultes et enfants), celles qui ne conviennent pas (qui sont éliminées soit pas les enfants, soit par les adultes), et celles que nous voulons mettre en application
- Donner suite (faire un plan d’application avec des étapes et des responsabilités)
- Refuser les accusations (on essaye de trouver une solution pour le futur, pas d’accusation à propos du passé ou de fatalisme sur l’échec de la solution proposée)
- Le cas échéant, discuter de ce qui empêche/ a empêché le plan de marcher
Pour aller plus loin : 9 recommandations qui peuvent aider à rediriger les comportements (après s’être connecté émotionnellement)
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Sources :
La discipline positive de Jane Nelsen
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mazlish