Et si les tâches répétitives (perçues comme ennuyeuses et sans intérêt) étaient utiles pour améliorer la créativité des enfants et des adultes ?
Vous avez sûrement déjà remarqué que vous pouvez rêver tranquillement à autre chose quand vous faites une tâche sans effort mental. C’est la même chose pour un enfant. Les temps de repos offerts par une tâche simple (comme le coloriage) ou par l’ennui permettent de stimuler la créativité à tout âge.
Et si on apprenait à s’ennuyer ?
Deux chercheurs britanniques ont conduit une étude qui suggère que l’ennui peut avoir un impact positif sur la créativité parce qu’il nous laisse le temps de :
- divaguer,
- rêvasser,
- réexaminer des situations ou problèmes rencontrés précédemment.
Le docteur Sandi Mann et Rebekah Cadman de l’Université de Central Lancashire ont mené deux expériences. Dans la première, quarante personnes ont effectué une tâche ennuyeuse (recopier un annuaire) pendant 15 minutes. Elles ont ensuite effectué une autre tâche faisant appel à leur créativité.
Il se trouve que les quarante personnes qui avaient préalablement copié des numéros de téléphone se sont révélées plus créatives qu’un autre groupe à qui on n’avait pas imposé d’activité ennuyeuse avant.
Pour s’assurer que les rêveries ont bien impacté positivement le niveau de créativité, les chercheurs ont introduit une tâche encore plus ennuyeuse dans l’expérience. Ils ont demandé à un premier groupe de recopier un annuaire comme dans l’expérience précédente mais un deuxième groupe a dû se contenter de lire les numéros, sans les écrire.
Là encore, les gens du groupe de contrôle (sans activité ennuyeuse préalable) ont été moins créatifs dans la tâche créative. Ceux qui avaient juste lu les noms ont été plus créatifs que ceux qui les avaient recopiés.
Cette étude suggère que plus les activités sont passives et ennuyeuses (comme assister à une réunion ou un cours sans intérêt), plus elles stimulent la créativité.
Pendant une activité automatique, l’esprit libéré a le loisir de repenser à des situations rencontrées précédemment et de chercher de nouvelles solutions, de nouvelles pistes.
Et si on accueillait l’ennui comme un moyen d’améliorer la créativité ?
Marc Oeynhausen (dans Sciences Humaines, n°248) écrit que les activités ennuyeuses permettent “l’émergence d’idées nouvelles qui ne verraient pas forcément le jour si l’esprit était constamment occupé.
Si votre enfant bloque sur ses devoirs, sur un jeu vidéo ou encore sur l’écriture d’une carte postale, proposez-lui un coloriage ou toute autre activité sans effort mental ! Cela pourrait bien l’aider à se débloquer !
Sources : http://alphagalileo.org/viewitem.aspx?itemid=127365&CultureCode=en et Sciences Humaines (mai 2013)