5 manières de libérer l’énergie de colère des enfants
L’enfant en proie à une émotion a besoin de se décharger pour ne pas rester en tension. Rien n’est plus dangereux que d’empêcher la vapeur de s’échapper d’une chaudière.
Dans un premier temps, il s’agit pour l’adulte de reconnaître les émotions de colère des enfantssans jugement ni tentative de répression (« tu as l’air en colère », « c’est très intense ce qui se passe dans ta tête, « tu ressens beaucoup de colère à l’intérieur de toi on dirait »), puis de proposer de l’aide dans un deuxième temps.
Stéphanie Couturier, psychomotricienne, propose 5 manières de libérer l’énergie de colère des enfants, les apaiser et évacuer les tensions.
1.Les coussins
L’idée n’est pas de taper dans le coussin comme on taperait sur la personne qui a suscité la colère mais plutôt en prenant une grande inspiration tout en levant au ciel les deux poings joints puis en baissant les bras sur l’expiration pour atteindre le coussin avec les deux poings toujours joints… à envisager dans l’esprit du yoga plutôt que du défouloir violent.
2.Le jeu des bêtises
Le jeu est un excellent moyen de créer du lien avec les enfants et de les aider à exprimer leurs émotions sans débordement ni violence.
A la maison, il y a un jeu auquel on adore jouer… c’est le jeu des bêtises !. On a le droit pendant un moment précis, bien déterminé et limité dans le temps de dire toutes les bêtises qu’on veut. On commence notre phrase par : « Espèce de… » et on doit trouver la bêtise la plus marrante à dire à l’autre ! Ces mots peuvent refléter ce que les enfants ont envie de dire à la (ou aux) personne(s) contre lesquelles leur colère est dirigée. Ce qui peut donner des phrases du genre :
- Espèce de vieille chaussette qui sent le caca boudin ! (on sent bien là l’influence de Stéphanie Blake et de son lapin Simon qui dit Caca boudin)
- Espèce de tranche de pâté en croûte !
- Espèce de tarte aux crottes de nez !
- Espèce de crottin de cheval !
3.Le cri libérateur
Il s’agit ici de permettre aux enfants de libérer l’énergie physiquement : choisir un endroit à l’extérieur où le fait de crier ne dérangera personne et se donner la main, courir et crier. S’il n’est pas possible de crier à l’extérieur, on pourra crier dans un coussin. Le fait de le faire ensemble renforce l’effet libérateur.
On pourra demander aux enfants s’il reste de l’énergie de colère à l’intérieur d’eux. Si c’est le cas, alors ils recommencent à crier.
4.La danse des Sioux
Dans cet exercice, on matérialise un cercle avec des cailloux, des galets ou des branches. Puis chaque membre de la famille va déposer virtuellement à tour de rôle ce qui le met en colère en verbalisant ce qu’il dépose à chaque fois : “les mauvaises notes, la petite soeur, les disputes avec les parents…” tout ce qui se passe par la tête et dont on voudrait se débarrasser.
Il est nécessaire de laisser les enfants aller au bout de l’expression de leurs émotions sans les réprimer ni juger ce qui est “mal” (détester son frère ou sa sœur, être jaloux…).
C’est leur espace de liberté, un espace imaginaire qui va justement leur permettre de se libérer des colères, frustrations et jalousies. L’expression de la colère est le moment où l’enfant passe à la “digestion” de la frustration ou de la contrariété.
5.Dessiner l’énergie
Nous dégageons tous une énergie qui “parle” pour nous (c’est ce qu’on sent intuitivement quand on dit qu’il y a de l’électricité dans l’air). On pourra effectuer cette activité en amont et y avoir recours lors des moments de colère. On proposera aux enfants de dessiner l’énergie qui se dégage de chaque membre de la famille en leur demandant d’illustrer trois états différents sur trois feuilles :
- heureux
- contrarié/ triste
- en colère
La bulle énergétique autour du personnage doit avoir une couleur spécifique selon l’état émotionnel. Elle peut être accompagnée de papillons, de coeurs ou de pluie et d’éclairs (tout ce qui paraître adapté à la situation d’après les enfants).
Ensuite, on nommera ensemble chaque état (ex : la bulle rose ou le papillon pour le bonheur; la bulle grise ou le nuage pour la contrariété ou la tristesse; la bulle rouge ou le volcan pour la colère).
Au quotidien, on peut s’entraîner à repérer ces bulles, à les sentir chez soi ou à l’extérieur (les passants dans la rue, la maîtresse, les copains/copines, les gens dans la queue chez le boulanger…) : “Je crois que la bulle de ce monsieur est grise, regarde, il semble triste, il ne sourit pas et a le regard vide”. On pourra inviter les enfants à dessiner leur propre bulle pour nous signaler l’intensité de leur émotion et pour la mettre hors d’eux.
Une fois la colère libérée, exprimée, on pourra proposer un câlin, des caresses, un massage aux enfants pour leur permettre de se “recharger” en amour.
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Source : Le cabinet des émotions pour aider votre enfant à gérer ses colères : Exercices et outils pour apaiser et éviter les crises de Stéphanie Couturier (éditions Marabout). Disponible en centre culturel, en librairie ou sur internet.
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