La colère des enfants : au-delà des préjugés (et pourquoi nous réagissons avec violence face à la colère des enfants)
Quand on voit un enfant en colère on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il est capricieux ou qu’il mène ses parents par le bout du nez, que les parents lui laissent tout passer et qu’ils ne savent pas se faire respecter. On a tendance à se dire que si c’était nous, ça ne se passerait pas comme ça… et que la colère des enfants mériterait une punition, voire pire (une fessée pourtant interdite par la loi).
Or tous les parents font face à un moment ou un autre à un enfant qui ne se comporte pas comme ils voudraient. Comment décrypter la colère des enfants au-delà des préjugés ?
Pourquoi un enfant adopte-t-il des comportements que nous estimons inappropriés ?
1.L’immaturité du cerveau pour expliquer la colère des enfants
Les jeunes enfants ne savent pas encore traduire, mettre des mots sur les émotions. Quand ils sont dans un état émotionnel qui les submerge, cela passe par des cris ou de la colère.
Par exemple, un enfant qui a faim peut devenir vite insupportable de notre point de vue car ce besoin physiologique perturbe son équilibre hormonal via la sécrétion d’hormones génératrices de stress.
Les enfants ne le font pas exprès. Ils n’ont pas l’intention de nuire car ils ne peuvent même pas concevoir, élaborer des stratégies.
Ce que nous savons que trop rarement encore aujourd’hui est que le cerveau de l’enfant est immature. Bien souvent, les enfants n’y sont pour rien quand ils ont des comportements inappropriés. Leur cerveau est trop immature pour contrôler les réflexes primitifs et impulsifs. Ces réflexes sont naturels, biologiques. La partie du cerveau qui contrôle les impulsions (le cortex préfrontal) et les circuits neuronaux reliant ce cortex préfrontal au cerveau émotionnel ne commencent à maturer qu’à partir de 5 ans. Les enfants sont donc en prise direct avec leurs émotions, sans le filtre de la raison.
2.L’enfant extériorise une tension accumulée par ailleurs (école, crèche, dispute des parents, deuil…).
Les crises sont des réactions émotionnelles disproportionnées. Ce sont des décharges de stress dues à un cerveau saturé et désorienté.
Quand l’enfant ressent au cours de la journée un mille feuille d’émotions sans possibilité de les exprimer (à l’école ou à la crèche par exemple), les émotions restent en tension. Quand la figure principale d’attachement réapparaît (la mère le plus souvent), l’enfant se sent assez en sécurité pour relâcher les tensions et libérer l’expression émotionnelle.
C’est justement dans ces moments-là que nous pouvons être le plus désemparés car nous ne comprenons pas l’enfant (une des caractéristiques des réactions parasites est de rendre les adultes démunis) et car nous n’arrivons pas à calmer l’enfant avec des paroles (le stress fait « disjoncter » le cerveau et l’enfant n’a plus accès à ses capacités supérieures de réflexion… qui sont par ailleurs moins développées que celles des adultes !).
A ce moment-là, l’enfant a besoin d’une présence sécurisante à côté de lui. Punir un enfant qui est en proie à une crise émotionnelle, cela revient à lui reprocher l’immaturité de son cerveau sur laquelle il n’a aucun pouvoir, alors que le sécuriser, c’est participer à la maturité de son cerveau.
La réponse en urgence face au stress est la tendresse : idéalement un câlin, mais un regard attentif, empathique et tendre peut déjà commencer à calmer l’enfant. Une attitude aimante, bienveillante aide le cerveau à se développer favorablement.
Chaque fois que l’adulte comprend l’enfant, le rassure, le sécurise, le console, le câline en adoptant une attitude douce, chaleureuse, en prodiguant des gestes tendres, en parlant d’une voix calme, apaisante et avec un regard compréhensif, il aide le cerveau à maturer.
L’enfant parviendra alors plus rapidement à gérer les émotions envahissantes et les impulsions de son cerveau émotionnel et archaïque. – Catherine Gueguen
3.Le comportement est souvent représentatif du baromètre émotionnel de l’entourage.
Dans le cerveau des enfants, les neurones miroirs captent les émotions de leurs parents et proches. Catherine Gueguen écrit : “Quand nous avons le sentiment très agréable d’être en « communion », en parfaite résonance, en synchronie avec l’autre, de partager réellement l’instant présent, il existe alors une traduction biologique : nos neurones miroirs s’activent. Les neurones miroirs constituent une sorte de sixième sens qui rend les émotions contagieuses. Ainsi, quand les adultes crient, s’énervent, ces émotions sont transmises à l’enfant qui ressent ces mêmes émotions de colère.”
Par ailleurs, les cris et les colères des enfants peuvent être un moyen d’extérioriser les tensions familiales : l’enfant prend en charge les tensions pour en libérer ses parents.
La coopération est au cœur de la manière dont Jesper Juul envisage l’enfant. Dans son livre Regarde… ton enfant est compétent, Jesper Juul entend coopérer comme synonyme de « copier », « imiter », « s’adapter » ou encore « se conformer ». Quand les enfants coopèrent, cela signifie qu’ils copient ou imitent les adultes. Selon Jesper Juul, thérapeute familial danois, les enfants coopèrent de deux manières :
-
de façon directe
Les enfants coopèrent en faisant comme leurs parents. Ils sont des copies conformes de l’attitude extérieure des parents.
-
de façon inversée
Les enfants coopèrent en inversant et déformant le comportement des adultes. Jesper Juul prend l’exemple de deux enfants dont la mère malheureuse refoule son chagrin. L’aîné coopère de façon directe en se montrant effacé, le visage fermé, sans joie. Le cadet cherche au contraire à exprimer son propre chagrin et sa frustration, il aspire à l’échange. La mère est alors irritée par la vivacité et les sollicitations de son deuxième fils. Pourtant, c’est lui qui détient la clé pour des relations plus saines dans la famille et qui montre la voie pour que toute la famille travaille sur son chagrin.
Les enfants coopèrent en allant à « la racine des choses ». Ils le font de manière inconsciente mais « ils mettent toujours avec une assurance absolue le doigt sur le conflit qui pour l’instant empêche l’épanouissement de la famille«
Décrypter les crises de colère des enfants comme des tempêtes dans leurs cerveaux
Le rôle de la colère : une boussole
Les émotions, dont la colère, sont des boussoles. La nature ne nous aurait pas dotés de l’émotion de colère si elle ne nous servait à rien. La colère avertit sur un besoin non satisfait. Les enfants n’ont pas toujours besoin que leurs envies soient toujours satisfaites mais ils ont en revanche besoin qu’elles soient reconnues et que leurs émotions soient entendues. Reconnaître une envie, ce n’est pas forcément la satisfaire. Quand un enfant ne peut pas obtenir ce qu’il veut, il va se mettre en colère car c’est justement la colère qui permet d’accepter la frustration et de réparer l’intégrité. Bien que les parent puissent être exaspérés quand l’enfant se met en rage malgré leurs explications, il s’agit d’une étape nécessaire et normale de deuil (d’autant plus que les explications font appel à la raison qui est non seulement inaccessible en cas de tempête émotionnelle mais également moins développée chez les enfants que chez les adultes).
Le processus d’acceptation par un enfant qu’il n’aura pas ce qu’il veut passe par la colère !
A l’inverse, satisfaire toutes les envies des enfants les empêche de sentir l’émergence de leurs propres besoins et nuit à l’apprentissage de la frustration. Une colère n’est pas un caprice : c’est une réaction normale de deuil, amplifiée par l’immaturité du cerveau des enfants.
La colère est l’expression d’un besoin non entendu, c’est une demande à l’autre dans le but de rétablir le lien, une protestation contre ce qu’on ne peut pas tolérer, une défense de l’intégrité, de la personnalité, la colère donne la force de dire non et de se sentir soi !
Il y a souvent confusion entre colère et violence :
- la colère est constructive, elle précise les limites à ne pas dépasser et à défendre,
- la violence est destructive, elle conduit à détruire, à accuser, à blesser l’autre.
C’est quand on ne sait pas accueillir, interpréter et utiliser l’énergie de la colère qu’on entre dans la violence.
L’interdiction de se mettre en colère est néfaste à plusieurs niveaux
Quand les adultes ignorent les colères des enfants, ils passent à côté d’occasions de façonner positivement leur cerveau. Il est rassurant pour un enfant de savoir qu’un adulte peut apaiser et rassurer cette ouragan qui secoue son corps, son cœur et son cerveau. C’est en revanche terrorisant pour lui de voir son parent s’éloigner alors qu’il souffre.
Punir un enfant en proie à une tempête émotionnelle, c’est lui proposer un modèle de violence pour réagir à la frustration. Les enfants apprennent alors que les rapports de force en faveur du plus fort est une manière efficace de mener une relation, plutôt que la compréhension et la gentillesse.
L’impact du stress dans le cerveau de l’enfant et du manque de pouvoir personnel est à l’origine de comportements anti sociaux.
Quand un enfant est constamment stressé par les cris et les punitions, l’accumulation des tensions dans son corps, son cœur et son cerveau est si douloureuse qu’il a un besoin impérieux de s’en libérer. Comme le modèle proposé est celui du rapport de force, il n’aura pas d’autres modèles que taper sur les autres (de préférence plus faibles, plus petits, plus jeunes), jeter les objets, jouer à des jeux violents pour regagner en pouvoir personnel.
Par ailleurs, un enfant en colère qui reçoit incompréhension, rejet ou négation de ses émotions finit par sentir qu’il dérange, qu’il ne mérite pas d’être aimé ni aidé. Son estime de soi est fragilisée. Quand les émotions sont systématiquement rejetées, l’enfant arrivé à l’âge adulte n’osera pas demander de l’aide par peur de déranger.
Si l’enfant était capable de sentir l’incompétence de ses parents à répondre aux besoins insatisfaits révélés par ses émotions, il se sentirait trop en danger, en insécurité. Il met donc en place un mécanisme de défense en préférant croire que c’est lui-même qui n’est pas digne de soin.
Un enfant qui a appris qu’une autre personne a le droit de le malmener en cas de désaccord apprend à supporter le pire et à excuser l’inexcusable.
On apprend à l’enfant à se couper de ses émotions, voire à craindre ses émotions. Or la colère est un mécanisme de défense. Donc un enfant coupé de la colère risque de ne pas se défendre face à des abus.
Pour que l’enfant intègre la certitude qu’il est quelqu’un de bien qu’il mérite d’être aimé, qu’il a de la valeur, il a besoin que ses parents entendent ses émotions et le sécurisent à chaque tempête émotionnelle.
C’est toujours aux adultes de récupérer le lien avec les enfants : les adultes portent la responsabilité de la relation parents/ enfants car c’est eux qui ont cerveau le plus développé…. et qui va servir de “cerveau externe” aux enfants pour aider à faire maturer le leur.
L’importance de la bienveillance et de l’écoute des émotions face à la colère des enfants
Quelqu’un qui ne sait pas se mettre en colère ressent un fort sentiment d’impuissance. L’harmonie s’obtient via la confrontation et pas par le silence, ni par le déni de soi. La colère a un pouvoir positif quand elle est correctement interprétée et utilisée.
Les tempêtes émotionnelles sont provoquées par des situations douloureuses telles que l’impuissance, la frustration, une perte, la jalousie, l’incompétence, ou encore par le sentiment d’être incompris.
Toutes ces situations entraînent une souffrance émotionnelle chez les enfants que nous devons prendre au sérieux.
Ces moments sont par ailleurs idéaux pour modeler le cerveau des enfants : compréhension et utilisation appropriée de l’énergie des émotions, régulation du stress, confiance en soi et en les autres.
Si la colère des enfants est réprimée, ils risquent de s’affirmer par de l’agressivité ou du retrait en cas de frustration à l’âge adulte.
Les enfants qui n’expriment plus de colère ont appris qu’il vaut mieux être aimés et avoir l’approbation de leurs parents plutôt que montrer leurs émotions authentiques. Ces enfants manquent une étape dans le développement de leur cerveau. En effet, plus il y a de crises émotionnelles, plus la capacité à réguler les émotions se développe… à condition que les parents accompagnent les colères en bienveillance.
Accueillir la colère d’un enfant est important car acquérir une bonne gestion des émotions au cours de l’enfance est une garantie pour une gestion non violente des conflits à l’âge adulte.
Le rôle des parents quand les enfants sont submergés par leur colère
Quand la détresse d’un enfant n’est ni exprimée ni écoutée, l’enfant reste submergée par ses émotions et ses fonctions cognitives supérieurs sont neutralisées. Il est donc inutile de raisonner l’enfant ou de lui demander ce qu’il ressent. La seule chose qu’on peut faire est de l’accompagner dans l’évacuation ou la décharge de ses émotions.
Si les parents crient sur l’enfant, ce dernier a peur d’être abandonné, peur de perdre le lien à tout jamais donc il va probablement arrêter de pleurer immédiatement. Pourtant, ce n’est pas un signe de bonne santé mentale mais plutôt de coupure à lui-même.
Une autre possibilité est que l’enfant choisisse de pleurer en silence : la détresse est encore là mais elle est invisible aux yeux de l’entourage (qui de toute façon ne veut pas la voir…)
On comprend mieux le besoin de sensibilité et d’empathie face aux colères et à la détresse des enfants. Un enfant en proie avec des émotions vit une véritable douleur, la frustration ou la déception sont sources d’une souffrance beaucoup plus impactante chez les enfants que chez les adultes du fait de l’immaturité de leur cerveau.
C’est la bienveillance accompagnée d’une attitude compréhensive des besoins et des émotions des enfants qui permet un bon développement des mécanismes de gestion du stress.
Si les adultes de l’entourage sont systématiquement en colère eux-mêmes, ces mécanismes ne se mettent jamais en place.
Pourquoi les adultes réagissent souvent avec violence face à la colère des enfants
Les causes de la colère adulte mal gérée (qui dégénère en violence)
A chaque fois qu’on n’arrive pas à satisfaire un besoin, un grand vide se produit à l’intérieur. Face à ce mal-être, on redevient le petit enfant impuissant de jadis devant les exigences d’obéissance et de répression des émotions de la part des parents.
Pour ne pas ressentir la douleur qu’on ressentait enfant face à l’incompréhension des parents, on exige la soumission des enfants qui deviennent le réceptacle de tous les maux non exprimés pendant l’enfance pour se défendre des agressions parentales de l’époque.
Nous pouvons, face à la colère des enfants, devenir aussi méchants que nous avons eu peur d’être détruits quand nous étions enfants.
La violence éducative est le résultat du refoulement de la colère de l’enfance, d’une accumulation de sentiments d’impuissance et de peurs enfouies pendant l’enfance et jamais “sorties” ni auprès des parents, ni auprès de tiers qui pourraient jouer le rôle de tuteur de résilience.
Si les parents n’ont pas eu le droit de se mettre en colère pour se défendre contre leurs propres parents, cette colère s’est transformée en rage et s’est accumulée pendant des années pour se stocker dans le corps. A chaque situation d’impuissance (comme face aux colères des enfants incomprises et incontrôlables), la rage trouve une occasion de sortir et explose. Cette rage peut sortir face aux enfants car ceux-ci sont vulnérables, faibles et dépendants (le fait de les malmener nous expose donc à peu de conséquences négatives).
Comme nous l’avons vu plus haut, la répression des émotions apprend justement qu’il est permis de malmener émotionnellement (voire physiquement) les plus faibles.
Sous l’agressivité, il y a toujours la souffrance de l’enfant qu’on a été, du fait de ne pas avoir été compris, aimé, entendu.
Les conséquences de la colère adulte mal gérée
Les maux du corps
L’évitement de la colère et du conflit mène à perdre sa personnalité et le corps réagit pour signaler une tension, un malaise (angoisse, déprime, maux de tête…). Pourtant, personne ne pense à associer ces troubles corporels aux sacrifices faits pour étouffer l’émotion de colère pourtant saine et pour acheter la paix dans les relations.
Confusion entre conflits et querelles
Pour exprimer la colère sans se quereller, il est fondamental de se dire les choses authentiquement. Conflit et querelle ne sont pas synonymes :
- le conflit est une confrontation des différences qui peut être résolu par une approche non violente conciliant les besoins des uns et des autres dans une solution gagnant/ gagnant;
- la querelle est une tentative de prise de pouvoir sur l’autre dans laquelle l’issue passe par un gagnant et un perdant.
Les jeux de pouvoir et les rapports de force considérés comme allant de soi, normaux
Quand on a souffert enfant de répression des émotions, on n’est pas à l’aise avec la colère, surtout avec des personnes qui nous impressionnent. Pourtant, il parait facile de passer ses nerfs sur les enfants car ceux-ci sont faibles et dépendants.
Quand on n’est pas vrai dans une relation, quand on s’oblige à dire oui, quand on “ronge son frein”, quand on réprime l’énergie de la colère, on le paie cher : on le fait payer aux plus faibles (les enfants souvent) ou à soi-même (auto sabordage, maux corporels, ruminations, auto critiques…).
Mais les enfants ne comprennent pas qu’on passe nos nerfs sur eux. Ils ne sont pas responsables de ce qu’on a vécu dans la journée. Pourtant, les rapports de force induisent chez eux un sentiment de culpabilité qui peut entraver plus tard leur capacité à s’affirmer.
Une confusion entre attachement et amour
Quand les parents ont un attachement insécure du fait de leur propre enfance malmenée émotionnellement, ils recherchent l’attachement que leurs propres parents ne leur ont pas donné en temps voulu.
Ils cherchent un être qui va les comprendre, les prendre au sérieux et les aimer de manière inconditionnelle, même quand ils sont en colère ou qu’ils se montrent sous un jour désavantageux. Mais cette quête ne peut aboutir car elle se réfère aux premières années de la vie.
Elle conduit plutôt à des relations non épanouissantes, voire toxiques.
Briser le cercle de la violence éducative
Le mécanisme de la violence éducative émotionnelle (et parfois physique) ne peut être brisé tant qu’on ne (re)connaît pas l’histoire refoulée de notre propre enfance.
On peut prendre connaissances du fonctionnement des émotions des enfants et être plein de bonnes intentions pour appliquer une éducation bienveillante (pas de fessée, pas de punition, écoute des émotion…)… et, en même temps, ne pas réussir à passer de la théorie à la pratique.
Le passé nous rattrape très vite car tous les traitements de l’enfance se sont inscrits dans notre mémoire comme des traitements faisant partie d’une normalité avec, en plus, le message que nous avions mérité fessées et punitions, que c’était par amour (le fameux “qui aime bien châtie bien”) et que, sans violence exercée sur nous, nous aurions mal tourné.
On reproduit inconsciemment même quand on est conscient des conséquences de ces traitements : c’est plus fort que nous. Nos réactions semblable à celles de nos parents, même quand nous en connaissons les méfaits, sont comme des automatismes.
Le corps a besoin de se libérer : une issue possible est de taper (au sens propre ou figuré) sur les mauvaises personnes (celles qu’on ne craint pas du fait de leur faiblesse) car nous avons cru aux messages de nos parents qui nous ont maltraités émotionnellement pour notre bien. Les enfants ne savent pas que la seule raison des punitions et des fessées est due au fait que les parents ont aussi subi et appris la violence tôt dans leur vie sans jamais la remettre en cause. C’est ainsi qu’il devient socialement acceptable de malmener les enfants. Nous punissons, tapons, humilions, crions sans penser faire du mal aux enfants.
C’est pour arrêter ce cercle vicieux de la violence éducative qu’il est indispensable de se doter d’outils d’éducation bienveillante et de s’informer sur les conséquences des violences éducatives ordinaires, tout en travaillent sur son histoire personnelle en parallèle.
Pour ne plus laisser la rage prendre le dessus quand nous préférerions aimer, il faut sortir du déni de notre propre enfance, en remettant en cause les mauvais traitements (ceux que nous avons reçus, ceux qui sont admis socialement, ceux que nous infligeons à nos enfants). C’est là le travail le plus difficile de toute une vie.
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Source : vidéo La colère des enfants – Brigitte Oriol