Les pleurs sont normaux et les enfants ont le droit de pleurer.
Chaque fois qu’un adulte dit à un enfant de se calmer, d’arrêter de pleurer, que c’est moche de pleurer, qu’il n’y a aucune raison de pleurer, il rend la vie plus difficile à tout le monde : à l’enfant parce que les pleurs sont justement sa manière de vivre son émotion et à l’adulte parce que l’enfant aura besoin de plus de soutien plus tard puisque les émotions réprimées ressortiront d’une manière ou d’une autre. Il est donc maladroit de dire à un enfant en larmes : Arrête de pleurer !
Le fait de pleurer est normal chez tous les enfants et les pleurs n’ont pas besoin d’être stoppés. Les larmes sont un processus normal de guérison et d’appel au soutien. Elles ne sont pas à calmer à tout prix ou à réprimer mais à accueillir avec empathie comme un message envoyé par le corps au service de la vie.
Quand on visualise les pleurs comme une manière de faire sortir ce qu’on a sur le cœur, on comprend l’importance d’encourager les enfants à sortir toute leur souffrance (émotionnelle et/ou physique).
Quand on dit à un enfant d’arrêter de pleurer, on lui dit que ses émotions ne sont pas importantes, qu’il ne doit pas se faire confiance, que ses émotions ne sont pas légitimes et qu’il dérange. Si nous voulons que nos enfants fassent confiance à leur corps et nous racontent leurs gros problèmes plus tard, nous devons commencer par manifester de la confiance dans la légitimité de leurs émotions et par écouter leurs petits problèmes de jeunes enfants.
Pleurer est toujours légitime et approprié pour l’enfant qui pleure (sinon il aurait trouvé un autre moyen d’exprimer ses émotions). Il se peut que, dans notre regard d’adulte, l’événement à l’origine des pleurs paraissent futile, insignifiant mais, aux yeux de l’enfant, c’est important au point de le faire pleurer. C’est à travers notre empathie, notre validation émotionnelle, notre compréhension que l’enfant va petit à petit développer des compétences de régulation émotionnelle et acquérir des ressources internes fondées sur la sécurité affective que nous leur aurons transmise.
Ecoutez avec attention toutes les choses que vos enfants veulent vous dire, quelles qu’elles soient. Si vous n’écoutez pas avec attention ces petites choses lorsqu’ils sont petits, ils ne vous diront pas les grandes choses quand ils seront grands. Pour eux, il n’y a pas de différence : il s’agit toujours de choses importantes. – Catherine Wallas
10 choses à dire au lieu de “Arrête de pleurer !”
Beaucoup d’entre nous ont été contraints à la répression émotionnelle dans l’enfance. Bien que nous sachions que l’accueil des émotions est la meilleure chose à faire, nous pouvons nous trouver démunis, voire paniqués, par les pleurs des enfants.
La bonne nouvelle est que plus on s’essaie à l’accueil des émotions, plus on progresse dans la justesse relationnelle. Voici 10 choses à dire au lieu de “Arrête de pleurer !” :
- Tu as le droit d’être triste/ de pleurer.
- Je vois que c’est vraiment difficile pour toi.
- Je suis là, avec toi.
- Est-ce que tu veux m’en parler/ m’en dire plus ?
- Je t’écoute si tu as envie de parler.
- C’était vraiment effrayant quand…/ décevant quand…/ triste quand…
- C’est vrai que c’était injuste.
- D’accord, tu as besoin d’espace/ de solitude. Je vais au salon/ à la cuisine/ dans la chambre et tu peux venir me voir quand tu te sentiras prêt.e/ tu peux m’appeler quand tu en auras besoin.
- Pleure, je suis là pour écouter comme tu te sens mal.
- Pleure tout ce que tu as besoin de pleurer.
On pourrait ajouter : “Je t’aime” tout simplement. Et parfois, ne rien dire peut être aussi efficace pour la connexion émotionnelle que n’importe quelle parole. Une présence silencieuse, un regard empathique, un câlin en silence peut valoir mille mots pour un enfant en détresse.
6 choses à éviter avec un enfant qui pleure
- Distraire les enfants de leurs pleurs
- Punir les enfants qui pleurent (ou les humilier, les critiquer, les menacer d’isolement)
- Remettre en cause les raisons pour lesquelles l’enfant pleure (le mot “mais” annule tous les bénéfices de l’écoute empathique)
- Poser trop de questions (d’abord la connexion émotionnelle, puis une éventuelle redirection du comportement et une résolution de problème)
- Dire “chut” ou “ça va” (qui s’apparentent à de la répression émotionnelle)
- Poser un ultimatum (en partant du principe que pleurer 2 minutes, ça va mais qu’il ne faut pas que ça dure 5 minutes non plus)
Garder ces quelques suggestions de réactions aux pleurs des enfants permet de saisir l’opportunité que représentent les émotions des enfants pour créer de la connexion et favoriser leur santé mentale.