L’imitation réciproque, premier mode d’échange amical entre 1 an et 2/3 ans
Dans le livre “Marcher, parler, jouer“, Anne-Marie Fontaine, maître de conférence en psychologie de l’enfant, affirme que l’imitation est un moyen actif d’apprendre : celui qui observe pour reproduire n’est pas passif car il prend des décisions ;
- il choisit les gestes ou attitudes qu’il souhaite imiter,
- il mémorise les informations,
- il imite immédiatement ou plus tard.
Par ailleurs, les neurones miroir s’activent à la fois quand on fait et quand on regarde faire.
Chaque enfant fait progresser le jeu et l’enrichit par des variantes, des propositions reprises par le partenaire de jeu. C’est par le jeu d’imitation réciproque que se nouent les premières amitiés à cet âge.
Courir ensemble (courir d’un point à un autre puis à un autre point, puis courir en arrière, puis courir le plus vite possible…), glisser sur le toboggan (en avant, en arrière, la tête la première…), mimer des chansons, faire du vélo : chaque enfant apporte de nouvelles idées pour le plaisir de tous !
Jeux de manipulation, jeux de faire semblant et jeux moteurs à partir de 3 ans
Anne-Marie Fontaine ajoute que
“Dans la troisième année, tout est bon pour imiter les adultes et faire semblant : la dînette, les poupées, les poussettes, les sacs, les caddies, les trains, les animaux…”
Il apparaît que les jeux moteurs (toboggan, vélo, ballon) sont les meilleurs supports des interactions entre enfants de cet âge. Ces jeux moteurs participent au développement de l’enfant sur tous les plans :
- motricité,
- intelligence,
- sociabilité.
Le livre “Marcher, parler, jouer” conseille de privilégier les activités motrices spontanées à l’âge de 3 ans avant de proposer des activités plus éducatives (comme les jeux de manipulation ou d’imitation des adultes).
Les puzzles, le dessin, les jeux de constructions et même les jeux de dînette ou de petites voitures incitent moins à la formation des premières amitiés que les jeux de motricité.
“Les jeux de manipulation (puzzles, encastrement) incitent surtout au jeux individuels alors que les jeux moteurs facilitent la visibilité des actions des autres et l’envie de faire comme eux. ” Anne-Marie Fontaine dans “Marcher, parler, jouer“
Apprendre à faire comme les grands de 3 à 6 ans
Annick Cartron, maître de conférence en psychologie du développement de l’enfant et de l’adolescent, écrit qu’il y a confrontations de points de vue, échanges de connaissances dans les jeux d’imitation.
“C’est pas possible, il y a pas de fille chef de pompier !”
Les jeux symboliques collectifs sont des temps forts de la sociabilisation et de la construction des premières amitiés en termes de :
1. Communication
Pour jouer, les enfants ont besoin de se faire comprendre, d’exprimer ses envies, de répondre à l’autre, de se mettre d’accord sur le thème du jeu, de prendre en compte le point de vue de l’autre, de négocier.
2. Connaissance des rôles sociaux
Les enfants mettent en commun leurs connaissances sociales (comment s’habille un pompier ? est-ce qu’une fille peut conduire un bus ? de quoi on a besoin pour partir à la mer ?). Par l’échange, les enfants peuvent modifier et développer ces connaissances.
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