Le décodeur des violences psychologiques : un livre pour comprendre la violence psychologique et en sortir
Présentation de l’éditeur
Un petit livre pour apprendre à reconnaître les violences psychologiques et s’en défendre !Une jeune femme éprise d’un homme qui la manipule, un salarié sans cesse critiqué par son employeur, un enfant délaissé par sa mère…
Tous ont en commun une histoire douloureuse, marquée par le fer de la violence psychologique. Si ce type de violence est moins visible que l’abus physique, il est tout aussi destructeur pour celui qui en est victime et qui demeure souvent incompris.
Ce petit livre est là pour vous aider à repérer les violences morales et à comprendre leurs grands mécanismes (chantage affectif, contrôle et emprise, dépendance, harcèlement, mode passif-agressif) afin de vous en préserver ou d’en guérir.
L’autrice : Ariane Calvo est psychologue clinicienne et psychothérapeute. Elle est également l’autrice de Trouver son élan vital – 10 clés pour rebondir après une épreuve (First), de La psychologie pour les Nuls en 50 notions clés et de Prendre soin de son adulte intérieur: 5 étapes qui rendent libre et heureux (Eyrolles)
Les points forts
Quand j’ai acheté ce petit livre, je m’attendais à un listing des différentes manifestations de la violence psychologique (parce qu’à ce prix, je ne m’attendais pas à plus et c’est précisément ce qui m’avait attirée au départ). Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir la richesse et la profondeur de cet ouvrage ! Ariane Calvo a fait un formidable travail de synthèse et de clarification de ce que les violences psychologiques recouvrent, aussi bien en termes de manifestations mais aussi de sources des violences psychologiques et de ressources pour en sortir.
L’ouvrage s’articule autour de parties :
- L’origine des violences psychologiques (et notamment la violence éducative)
- Les mécanismes des violences psychologiques (le chantage affectif, le déni d’altérité, la dépendance, le harcèlement)
- Les répercussions (le traumatisme et ses manifestations ainsi que sa transmission quand il n’est pas traité)
- Guérir de la violence psychologique (apprendre à repérer la violence, écouter et faire respecter ses besoins, s’initier à la contre manipulation)
Ariane Calvo fait référence à de nombreux auteurs et concepts déjà abordés sur le blog (les travaux d’Alice Miller et les répercussions de la violence éducative qui colonise les individus, le triangle de Karpman et les jeux psychologiques ou encore la mémoire traumatique).
Ariane Calvo définit précisément la violence psychologique. Elle rappelle que, au quotidien, les violences psychologiques sont faites d’humiliations, de dévalorisations répétées, de reproches cassants ou insistants, qui visent à rabaisser l’autre.
Elle précise que la violence psychologique est caractérisée par le fait qu’aucune réciprocité n’est possible. La violence psychologique n’est pas synonyme de dispute ou de conflit sur la base d’un désaccord, parce que, dans ces cas précis, les deux personnes s’expliquent. A l’inverse, dans le cas de la violence psychologique, la riposte est étouffée, dénigrée et finit par être anéantie.
En effet, l’auteur ou l’autrice de violence psychologique réduit sa victime au silence parce que cette dernière renonce à son droit de réponse pour ne pas exciter l’escalade des reproches et des rabaissements et parce qu’il ne sert à rien de remettre en question le « système », d’expliquer, d’argumenter.
Les victimes de violence psychologique pensent être dans un piège où aucune porte de sortie rationnelle ou compréhensive n’est possible.
Ces violences créent en vous un climat d’insécurité physique et émotionnelle. Vous vous sentez fragile, et parfois mentalement instable en raison de la survenue de conflits imprévisibles, d’intimidations répétées mais qui ne disent par leur nom (« Non, je ne suis pas agressif ! c’est toi qui ne comprends rien ! »). – Ariane Calvo
Par ailleurs, les agresseurs/ manipulateurs ont tendance à se faire passer pour des victimes. Ils opèrent un renversement de situation au cours de lequel les victimes, paralysées par la peur et l’incompréhension, voient leurs agresseurs se poser en victimes !
Certains agresseurs vont jusqu’à accuser leurs victimes d’être elles-mêmes négligentes, voire carrément maltraitantes. Il s’agit d’un jeu psychologique, utilisant l’influence et la perte de repères pour parvenir à des fins de domination. En effet, la victime n’arrive pas à faire sens de ce qui se passe autour d’elle et est confuse, tiraillée entre d’un côté ses émotions qui lui disent qu’elle est en danger et de l’autre les manipulations de l’agresseur qui lui font penser qu’elle est inhumaine, égoïste.
Ariane Calvo estime que la phrase la plus représentative de ce jeu psychologique malsain est « après tout ce que j’ai fait pour toi… ».
Pour Ariane Calvo, les violences éducatives (y comprises ordinaires, telles que fessées, claques, humiliations ou menaces de retrait d’amour) font le lit de la violence psychologique. Elle rappelle que les enfants sont des victimes silencieuses de la violence psychologique. Elle rappelle que la maltraitance psychologique des enfants infuse le plus souvent dans une atmosphère générale dont le fondement est l’absence d’affection et d’attention accordée par un parent ou les deux. Les maltraitances psychologiques sont couvertes par de « bonnes raisons » (comme l’amour, l’éducation des enfants, les économies, les habitudes, la culture, la religion ou encore la tradition : “On a toujours fait comme ça/ J’en suis pas mort”). Ces violences psychologiques peuvent passer par des paroles dévalorisantes et humiliantes conduisant l’enfant à un sentiment de culpabilité, de honte et d’isolement comme :
- Tiens-toi droit, tu ressembles à rien.
- Non mais t’as vu tes ongles/tes cheveux/tes vêtements ?
- T’es sale.
- Tu me dégoûtes !
- Encore dernier de la classe, ça ne m’étonne pas !
- Mais qu’est-ce que tu peux être maladroit/timide/bête !
- Tu vois dans quel état tu me mets ?
- Tu l’avais bien mérité/ cherché !
- Je sais mieux que toi ce qui est bon pour toi.
- Tu me diras merci plus tard.
Appendre à reconnaître la violence psychologique, l’identifier et la nommer ou la qualifier est la première étape pour en briser le cercle vicieux.
Ariane Calvo affirme que de nombreuses personnes victimes de violences psychologiques décrivent l’immense soulagement qu’elles ont ressenti quand quelqu’un d’extérieur qu’elles estiment ou qui est indiscutablement sain d’esprit en raison de ses fonctions (psychologue, professeur, avocat, juge) a prononcé ce terme pour qualifier ce dont elles avaient tant souffert.
L’autrice reconnaît également que c’est difficile de se libérer de la violence psychologique (parce que vous aimez l’auteur des violences, parce que vous ne vous aimez pas assez, parce que vous ne savez pas comment vous y prendre sans blesser personne, parce que vous avez été isolé.e, parce que plus personne ne veut comprendre ce qui vous arrive, et plus personne ne supporte vos atermoiements et vos hésitations).
Elle écrit : « Je tiens à vous dire que vous avez le droit d’avoir peur, vous avez le droit d’avoir essayé mille fois et d’avoir échoué mille et une fois, vous avez le droit d’en avoir rêvé cent fois et d’avoir renoncé tout autant. »
Elle ajoute que la seule possibilité que vous avez de reprendre le cours de votre vie et vos capacités d’analyse, de mémorisation, de concentration, est de briser l’effet d’empreinte : c’est la raison principale pour laquelle vous devez mettre une distance physique.
Un livre pour comprendre et se sortir de la violence psychologique que je vous recommande chaudement, et dont la lecture peut bouleverser certaines personnes parce qu’il ouvre une prise de conscience douloureuse mais salutaire.
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Source : Le décodeur des violences psychologiques de Ariane Calvo (éditions First). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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