Utiliser l’imagination pour accorder aux enfants ce qu’ils ne peuvent pas avoir dans la réalité ou pour désamorcer une crise qui couve

Le recours à l’imagination au service de l’éducation permet de reconnaître les désirs de l’enfant (par exemple s’il veut un nouveau jouet, des bonbons, une glace…) sans pour autant accéder à la demande.

Faber et Mazlish donnent l’exemple d’un enfant qui réclamait une nouveau télescope à son père : le premier insistait sur la nécessité vitale d’une nouveau télescope plus puissant que l’ancien tandis que le dernier répondait que le télescope actuel était parfaitement adapté pour un enfant. Un véritable dialogue de sourds où le parent répond avec un raisonnement logique là où l’enfant aurait besoin d’une connexion émotionnelle et de compréhension (compréhension n’étant pas synonyme de laxisme ou de “céder”).

télescope imagination éducation

Le père, voyant que la dispute n’était pas loin, a alors changé de stratégie :

“- Ainsi, tu aimerais vraiment avoir un télescope d’une force 200 !

– Ouais ! Pour voir les cratères.

– Tu veux les voir de beaucoup plus près ?

– C’est ça !

– Tu sais ce que j’aimerais ? Je voudrais avoir assez d’argent pour t’acheter ce télescope. D’ailleurs, étant donné ton intérêt pour l’astronomie, je souhaiterais avoir assez d’argent pour t’en acheter un de force 400.

– D’une force de 600.

– Une force de 800.

– Un télescope avec une force de 1 000 !

– Un…un…

– Je sais… je sais… Si tu le pouvais, tu m’achèterais celui du Mont Palomar !”

Faber et Mazlish insistent sur le fait de vraiment se laisser aller et de partir complètement dans le fantastique, d’embarquer avec l’enfant dans un monde idéal où tout serait possible… de rêver ensemble en somme ! L’enfant comprend alors que nous nous soucions de ses désirs, suffisamment pour imaginer ses souhaits les plus fous. Il est plus facile et efficace pour les parents de dire “Tu aimerais avoir…” qu’un “non, c’est comme ça et je ne veux plus jamais en parler”.

 

Associer humour et imagination adoucit les réactions les plus fortes et améliore l’humeur de toute la famille. Une maman ayant participé à des ateliers Faber et Mazlish a invité sa fille à exprimer toute la colère qu’elle éprouvait envers son professeur. Cette dernière déclara :

“- Je suis tellement fâchée contre elle que je pourrais la piétiner… J’aimerais planter des aiguilles dans une poupée qui lui ressemble et la faire souffrir.

– La pendre par les pouces, renchérit la mère

– La faire bouillir dans l’huile, continue la fille

– La faire tourner à la broche, termine la mère.”

Une fois la colère exprimée et entendue, alors elle peut s’évanouir. Libérée, la colère ne nourrit pas des fantasmes de vengeance ni ne se transforme en symptômes psychomatiques.

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Source : Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber et Mazlish aux éditions du Phare (disponible en librairie, en médiathèque ou sur internet)

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