Discipline et empathie : porter l’attention de l’enfant sur l’impact de son comportement

Dans son livre Le syndrome du selfie : comment aider votre enfant à aller vers les autres et à être plus heureux ?, Michele Borba explique ce qu’est “la conscience de l’impact” que l’on peut activer face à un comportement inapproprié des enfants (tape, morsure, dispute…). La conscience de l’impact consiste à porter l’attention de l’enfant sur les conséquences de ses actes envers les autres (plutôt que le punir ou l’humilier). Comment concilier discipline et empathie en portant l’attention de l’enfant sur l’impact de son comportement ?
Comment cultiver les comportements empathiques des enfants ?
Face à un comportement inacceptable, les adultes peuvent mettre en lumière la détresse de la personne blessée et aider l’enfant à comprendre l’impact de ses actes. Ce dernier aura alors tendance à être plus empathique.
Cette approche de la discipline a plusieurs avantages :
- amélioration des comportements des enfants;
- entraînement à la capacité à changer de perspective;
- culture de l’empathie.
Michele Borba estime que le fait de concentrer l’attention d’un enfant sur les conséquences de son comportement est efficace sur l’amélioration du comportement et de l’empathie à plusieurs conditions :
- ne pas culpabiliser l’enfant (pas de jugement moral du type “Tu es méchante” ou “Tu es fou”)
- aller plus loin qu’une simple explication verbale ou alerte du type “Arrête !” en expliquant pourquoi ce comportement est blessant (exemple : “Tu as tiré sur les doigts de A. et maintenant, elle pleure parce qu’elle a mal. Tirer sur les doigts, ça fait mal.”).
Il est important d’expliquer clairement à l’enfant en quoi son comportement a blessé quelqu’un et d’attirer son attention sur la détresse de la victime. Nous pouvons caler notre ton de voix selon le Principe de Boucle d’Or : ni trop dur (“Ne fais pas ça ! Tu es puni pour un moi !”), ni trop permissif (“C’est pas grave; ça arrive”) mais juste comme il faut (“Ton copain pleure parce que ton bras a heurté le sien. Il se frotte le bras, tu vois ? Il a mal.”). – Michele Borba
Stimuler la capacité à se décentrer
Dans la “vraie” vie, face à un enfant qui prend les jouets d’un camarade et qui refuse de le lui rendre, il est possible de l’inviter à imaginer comment il se sentirait à la place de la victime.
Il est également possible de rejouer une scène avec un enfant pour l’amener à prendre conscience des conséquences de ses actes sur les autres. Après avoir repris la phrase blessante que l’enfant a prononcé, des questions peuvent l’amener à envisager la perspective de l’autre :
- Comment te sentirais-tu toi si quelqu’un te disait ça en vrai ?
- Est-ce que ce serait normal ? Pourquoi ?
- Que peux-tu faire pour réparer ce qui vient de se passer avec ton copain ?
- Que peux-tu faire pour l’aider à aller mieux ? Qu’est-ce qui t’aiderait toi à aller mieux si tu étais dans son cas ?
Il est possible d’exprimer en parallèle nos attentes : “Je m’attends à ce que…/ C’est important pour moi de savoir que…”.
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Source : Le syndrome du selfie : comment aider votre enfant à aller vers les autres et à être plus heureux ? de Michele Borba (éditions JC Lattes). Disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.
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