SEEC : un acronyme pour aborder avec bienveillance les comportements des enfants qui nous mettent en difficulté

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Cet acronyme peut nous aider à conserver une approche bienveillante face à un conflit entre enfants ou bien quand un enfant est en crise ou se montre irrespectueux. Nous pouvons l’utiliser en pleine tempête émotionnelle pour garde un cap bienveillant sans se laisser déborder. Nous pouvons activer les deux dernières étapes un ou deux jours plus tard si les émotions sont trop intenses ou que la situation est complexe à dénouer. En effet, ce n’est pas toujours une bonne idée d’agir dans le vif de la situation. Il peut être plus profitable de reprendre l’échange à froid si nous nous apercevons que nous n’avons pas le temps d’aller plus loin, si l’enfant ne paraît pas prêt à se confier ou si le lieu n’est pas approprié pour parler avec lui. Nous pouvons alors donner du temps et de l’espace à l’enfant tout en lui signifiant que nous avons perçu que quelque chose le perturbe et que nous aimerions en reparler plus tard.

Stop

Cette première étape consiste simplement à rappeler nos valeurs et nos besoins. Il s’agit de rappeler avec des mots les règles qui permettent la vie en collectivité ou de stopper le geste agressif.

On ne tape pas. 

C’est une insulte. On ne parle pas comme ça dans notre famille.

Stop !

Ça (tirer la queue du chien/ écrire  sur le canapé…), c’est non.

Empathie

Dans un deuxième temps, l’enfant a besoin de se sentir rejoint et compris dans ce qu’il vit et de recevoir de l’empathie pour ses “motivations” (les raisons, même irrationnelles et inconscientes, qui l’ont conduit à agir ainsi).

Cela peut passer par des mots qui reconnaissent le fait que l’enfant n’a pas fait exprès d’agir comme il l’a fait, qu’il pensait que c’était la meilleure façon pour lui à ce moment-là de réagir car il ne voyait pas d’autre manière efficace ou encore de noter que c’est un comportement inhabituel et que quelque chose ne doit pas aller pour qu’il se comporte ainsi.

L’écoute empathique, ce n’est pas prétendre qu’on a parfaitement compris l’autre ou lui faire sentir qu’on sait mieux que lui ce qu’il ressent (ni faire de la lecture de pensée). Il s’agit simplement de rejoindre l’autre dans ses ressentis corporels et émotionnels, dans ses pulsions motrices (envie de pleurer, de taper…).

Il ne s’agit pas de s’adresser à l’enfant avec des mots déconnectés de la charge émotionnelle qu’il a donné à voir avec son attitude. Il vaut mieux se focaliser sur les besoins d’écoute et d’empathie de l’enfant qui souffre en s’isolant dans un endroit fermé et en lui tendant une chaise/ un mouchoir/ un verre d’eau. C’est en lâchant ce qu’on est en train de faire et en se mettant à sa hauteur qu’on construit un pont avec lui. Cela peut passer par un silence dans un premier temps, comme une invitation sans parole qui dit à l’enfant “Je suis là et je t’écoute si tu as envie de parler”. Dans un deuxième temps peut intervenir la reformulation : “Apparemment, ton frère est méchant” ou, selon l’intensité de l’émotion qui est peut-être redescendue, tenter un “Je t’ai rarement vue énervée à ce point !”.

Exploration

Cette étape d’exploration permet de découvrir les émotions et besoins de l’enfant qui l’ont amené à agir ainsi. Il ne s’agit pas de tirer les vers du nez de l’enfant mais de le mettre en confiance et de lui faire sentir que nous sommes ses alliés (dans le sens où il n’y a rien à craindre à se confier, ses émotions ne seront pas minimisées, ni punies).

Cette exploration des motivations peut passer par des questions  (ex : Qu’est-ce qui se passe ? De quoi as-tu besoin ?) mais pas forcément. Une invitation du type “Je vois bien que quelque chose ne va pas, d’habitude, tu ne réagis pas aussi fort” ou “Quand tu réagis comme ça, en général, c’est que ta journée à l’école s’est mal passée.” installe un climat de confiance.

Si l’enfant ne veut pas se confier, c’est OK. Le plus important est qu’il se sente accueilli tel qu’il est, en sécurité et qu’il sache qu’il peut solliciter ses parents plus tard, quand ce sera le bon moment pour lui. Il est également indispensable que l’enfant soit convaincu que ses confessions n’entraîneront pas de conséquences négatives pour lui (comme le fait que les parents aillent trouver les parents d’un camarade de classe au risque d’avoir “la honte”, de passer pour une “balance” et d’être victime de représailles).

Pour aller plus loin : Quand un enfant n’a pas envie de se confier et ne veut pas parler

Coopération

Il s’agit ici de trouver des solutions ensemble pour réparer ou bien imaginer d’autres issues possibles pour les prochaines situations du même type. L’adulte peut initier cette étape de résolution de problème en attirant l’attention de l’enfant sur les conséquences de son comportement, les relations de cause à effet et les possibilités que cela se passe autrement :

Nous pouvons trouver une façon plus respectueuse de dire ce dont tu as besoin. Est-ce que tu as des idées ? Moi, j’en ai : est-ce que tu veux entendre mes propositions ?

Il me semble que cela ferait du bien à ton frère d’arranger les choses. Je peux t’aider en te donnant des idées si tu ne trouves pas ce qui lui ferait du bien.